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À La Une - Turquie

La banque centrale turque relève fortement ses taux d'intérêt, la livre bondit

"Mes réserves au sujet des taux d'intérêt demeurent, elles n'ont pas changé. (Mais) la banque centrale est indépendante et prend ses propres décisions", déclare le président Erdogan. 

Des billets de livres turques. Photo d'illustration prise à Istanbul, le 14 août 2018. REUTERS/Murad Sezer

La banque centrale de Turquie a fortement relevé jeudi son principal taux d'intérêt pour endiguer la hausse rapide de l'inflation et stopper la chute de la livre turque, en dépit de l'opposition affichée du président Recep Tayyip Erdogan.
La banque centrale a annoncé dans un communiqué qu'elle relevait son principal taux directeur de 625 points de base, le portant à 24% .
Cette mesure a été accueillie positivement par les marchés : la livre turque a ainsi bondi de jusqu'à 5% face au dollar. A 14h30 GMT, elle s'échangeait à environ 6,17 contre un billet vert.

L'économie turque a été secouée ces derniers mois par l'effondrement de la monnaie nationale, sur fond de défiance des marchés à l'égard des politiques économiques d'Ankara et de tensions diplomatiques avec Washington. La livre turque a perdu près de 40% de sa valeur face au dollar depuis le début de l'année, l'inflation en rythme annuel frôlait en août les 18% et certains experts mettent d'ores et déjà en garde contre un risque de récession.
Afin de remédier à la situation, de nombreux économistes appelaient depuis des mois à une hausse significative des taux d'intérêt de la banque centrale. Mais celle-ci est sous forte pression du président Erdogan, qui prône le maintien de taux d'intérêt bas pour soutenir la croissance à tout prix. "Mes réserves au sujet des taux d'intérêt demeurent, elles n'ont pas changé. (Mais) la banque centrale est indépendante et prend ses propres décisions", a-t-il encore déclaré jeudi matin à quelques heures de l'annonce.


(Lire aussi : La Turquie peut-elle réécrire les règles de la gestion de crise ?)



"Distance"
Pour Anthony Skinner, du cabinet de consultants en risques Verisk Maplecroft, la décision sur les taux d'intérêt avait déjà été prise lorsque le chef de l'Etat a fait ces déclarations : "le discours de M. Erdogan ce matin visait à mettre de la distance entre lui et la décision de la" banque centrale.

Face à la chute de la monnaie turque et dans un contexte de campagne électorale pour la réélection de M. Erdogan, elle avait décidé des hausses de ses taux en mai et juin, mais à des niveaux jugés insuffisants par les marchés.
Son refus de réitérer cette mesure lors de la réunion de son comité de politique monétaire en juillet avait été très mal perçu et renforcé les inquiétudes quant à son indépendance.

Avec sa décision jeudi, "la banque centrale vise à envoyer un signal clair d'indépendance et de crédibilité aux marchés financiers internationaux", affirme Agathe Demarais, de l'Economist Intelligence Unit. Cela indique, selon elle, que "la normalisation des conditions de la politique monétaire" prévaut sur les mesures visant à redresser la croissance économique, qui a déjà ralenti en début d'année, tout en se maintenant à 5,2% au deuxième trimestre.


(Lire aussi : La livre turque s’enfonce après la dégradation de banques turques par Moody’s)


"Pas sortis du bois"
Pour Gökçe Celik, économiste à la QNB Finansbank, cette décision "indique que la banque centrale a été significativement inquiétée par l'impact inflationnaire de la forte dépréciation de la livre turque".

La hausse de 625 points de base suffira-t-elle toutefois à rassurer les marchés ? Avant l'annonce, Nora Neuteboom, d'ABN Amro, estimait que même une hausse de 600 points de base ne rassurerait les marchés que sur le court terme. "La Turquie a besoin de plus que la seule boîte à outils de la politique monétaire pour recentrer son économie sur la croissance à long-terme", expliquait-elle à l'AFP.

Pour M. Skinner, cette décision n'empêchera pas "la crise économique qui a déjà commencé". "Mais les autorités turques peuvent mitiger la sévérité de la crise", explique-t-il à l'AFP, notamment en autorisant la banque à relever les taux lorsque cela est nécessaire et en atténuant les tensions avec Washington. "Pour le moment, les marchés ont repris un peu de confiance", ajoute M. Skinner. "Mais nous ne sommes pas encore sortis du bois".


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La banque centrale de Turquie a fortement relevé jeudi son principal taux d'intérêt pour endiguer la hausse rapide de l'inflation et stopper la chute de la livre turque, en dépit de l'opposition affichée du président Recep Tayyip Erdogan.La banque centrale a annoncé dans un communiqué qu'elle relevait son principal taux directeur de 625 points de base, le portant à 24% .Cette mesure a...
commentaires (1)

IL A DONNE SA BENEDICTION ! MAIS CA RESOUT UN PEU LE PROBLEME ET A TRES COURTE ECHEANCE.... LA CONFIANCE DES MARCHES EN LA TURQUIE Y FAISANT DEFAUT...

LA LIBRE EXPRESSION. LA PATRIE EST EN DANGER.

19 h 56, le 13 septembre 2018

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Commentaires (1)

  • IL A DONNE SA BENEDICTION ! MAIS CA RESOUT UN PEU LE PROBLEME ET A TRES COURTE ECHEANCE.... LA CONFIANCE DES MARCHES EN LA TURQUIE Y FAISANT DEFAUT...

    LA LIBRE EXPRESSION. LA PATRIE EST EN DANGER.

    19 h 56, le 13 septembre 2018

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