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À La Une - Chronologie

Le conflit au Yémen depuis 2014

Un habitant de Sanaa fouille les décombres d'un immeuble après un raid aérien, le 5 septembre 2018. AFP / Mohammed HUWAIS

Le Yémen, pays pauvre de la péninsule arabique, est en proie à un conflit meurtrier depuis l'entrée en 2014 dans la capitale, Sanaa, des rebelles soutenus par l'Iran. Après la prise du pouvoir par les rebelles à Sanaa en janvier 2015 suivie de la fuite du président Abd Rabbo Mansour Hadi de la capitale, une coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite est intervenue en mars 2015 pour venir en aide au gouvernement. La guerre a fait depuis quelque 10.000 morts, en majorité des civils, et provoqué la pire crise humanitaire du monde, selon l'ONU. Samedi, un processus de paix censé débuter sous l'égide de l'ONU à Genève a échoué avant d'avoir commencé. Un appel à la "résistance" lancé par le chef des rebelles fait craindre une escalade.



La rébellion à Sanaa

En juillet 2014, les houthis, qui contestent le pouvoir central depuis une décennie, lancent une offensive depuis leur fief de Saada (nord). Ils sont appuyés par l'Iran qui dément toutefois toute aide militaire.

Le 21 septembre, les rebelles, alliés à des unités restées fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh, entrent dans Sanaa. Ils prennent le contrôle du siège du gouvernement et de la radio d’État, après des combats. Le 14 octobre, ils s'emparent du port de Hodeida (ouest) sur la mer Rouge puis progressent vers le centre. Le 20 janvier 2015, après de nouveaux combats, les houthis s'emparent du palais présidentiel à Sanaa et encerclent la résidence de M. Hadi qui fuit vers Aden (sud) un mois plus tard.


Intervention saoudienne

Le 26 mars 2015, plusieurs pays menés par l'Arabie saoudite, pays voisin du Yémen, lancent une opération aérienne pour contrer l'avancée des rebelles vers le sud. M. Hadi se réfugie à Riyad. En juillet 2015, le gouvernement annonce la "libération" de la province d'Aden, premier succès des forces loyalistes appuyées par la coalition. Il fait d'Aden la capitale "provisoire" du pays. Les loyalistes parachèvent jusqu'à la mi-août la reprise de cinq provinces méridionales, mais peinent à les sécuriser face à la présence d'Al-Qaïda et du groupe État islamique (EI). En octobre, ils reprennent le détroit de Bab al-Mandeb, où transite une partie du trafic maritime mondial.


Échec de pourparlers

En août 2016, des pourparlers à Koweït, sous l'égide de l'ONU, butent sur le retrait des rebelles de villes clés et le partage du pouvoir. D'autres rounds de négociations ont été organisés, sans succès.



Fractures

En août 2017, les houthis qualifient de "traître" l'ex-président Saleh tué début décembre par les rebelles.

Côté loyaliste, en janvier 2018, des affrontements ont lieu entre séparatistes sudistes, auparavant alliés au camp présidentiel, aux forces gouvernementales à Aden.


Offensive sur Hodeida

Le 13 juin 2018, des forces progouvernementales, appuyées par les Emiratis et les Saoudiens, lancent une offensive sur Hodeida, port aux mains des rebelles et accès-clé pour l'aide humanitaire. Le 20 juin, elles annoncent avoir pris le contrôle de son aéroport puis décident de stopper l'assaut pour donner une chance aux négociations.


Les civils en première ligne

Les civils, en particulier les enfants, paient un lourd tribut dans la guerre. Plusieurs raids sont imputés à la coalition: contre une salle de mariage à Mokha (ouest) en 2015 (131 morts, la coalition a démenti être impliquée) et lors d'une cérémonie funéraire à Sanaa en 2016 (140 morts). Le 9 août 2018, 51 personnes, dont 40 enfants, sont tuées dans une attaque contre leur bus à Saada. La coalition a reconnu des "erreurs".


Échec de discussions de paix, appel à la résistance

Le 6 septembre 2018, des discussions de paix sont censées débuter à Genève sous l'égide de l'ONU. Mais les houthis restent à Sanaa, déplorant un manque de garanties. Ils craignent notamment de ne pas pouvoir retourner au Yémen.

Le 8 septembre, la délégation du gouvernement yéménite quitte Genève, sans que les discussions de paix aient débuté. Le chef des rebelles Houthis Abdel Malek al-Houthi lance un appel à la "résistance", faisant craindre une escalade.



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Repère

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