Le direction générale de l'aviation civile libanaise a démenti mardi soir les informations rapportées lundi par Fox News selon lesquelles une compagnie aérienne iranienne est soupçonnée d’avoir introduit illégalement au Liban des armes destinées au Hezbollah.
"Fars Qeshm Airlines est une compagnie aérienne iranienne qui a présenté deux demandes à la direction de l'aviation civile libanaise concernant deux transports de fret entre les aéroports de Téhéran, Damas, Beyrouth et Doha", indique l'institution dans son démenti. Elle précise que, pour le premier de ces trajets, un Boeing-747 avait décollé à Téhéran et était passé par Damas avant d'atterrir, vide, à Beyrouth, le 9 juillet 2018 et de repartir, le lendemain, à destination de Doha, avec une pleine cargaison de bétail. "L'aviation civile qatarie avait approuvé cette cargaison", ajoute l'aviation civile libanaise. Dans le cadre du second de ces trajets, un Boeing-747 était arrivé vide à Beyrouth, en provenance de Téhéran, le 2 août 2018, et avait décollé à nouveau le lendemain, à destination de Doha, également chargé d'une cargaison de bétail.
Dans son article, Fox News citait des sources occidentales qui avaient identifié deux vols "rares et inhabituels" de Qeshm Fars Air, une compagnie iranienne, depuis Téhéran jusqu'à l’Aéroport international de Beyrouth au cours des deux derniers mois. Les dates et trajets de ces vols correspondent à ceux décrits par l'aviation civile libanaise. Fox News qualifiait la route empruntée par le premier vol d'"atypique", relevant son passage au-dessus du Liban-Nord.
"Les Iraniens tentent de trouver de nouveaux moyens de transférer des armes à leurs alliés au Proche-Orient, en testant et défiant la capacités de l’Occident à les traquer", affirmait une source de renseignement régionale ayant requis l'anonymat, citée par Fox News. Selon des sources de renseignement occidentales, l'avion transportait des pièces destinées à la fabrication d'armes dans des usines iraniennes au Liban, poursuivait la chaîne. Concernant le second vol, qui ne s'était pas arrêté à Damas, Fox News relevait sa trajectoire légèrement irrégulière au nord de la Syrie.
Qeshm Fars Air est considérée comme l'une des compagnies aériennes pseudo-civiles utilisées par le corps des Gardiens de la révolution islamique et la Force al-Qods, l'unité d'élite des Gardiens de la révolution dirigée par le général Kassem Soleimani, pour le trafic d'armes, note le média américain.
La compagnie aérienne a cessé ses activités en 2013, pour mauvaise gestion, mais a repris ses activités sous une nouvelle direction en mars 2017. Elle disposerait de deux Boeing 747. Parmi les membres du conseil d’administration de la société figurent trois représentants du corps des Gardiens de la révolution : Ali Naghi Gol Parsta, Hamid Reza Pahlvani et Gholamreza Qhasemi, indique Fox news.
Adversaire régional des pays sunnites du Golfe et d'Israël, l'Iran est accusé par les puissances occidentales de fournir missiles et technologies d'armement à des milices chiites qui combattent en Syrie au côté du régime de Damas ainsi qu'aux rebelles Houthis au Yémen et au Hezbollah.
Le 30 août dernier, l'agence Reuters rapportait, citant des sources occidentales, irakiennes et iraniennes, que l'Iran avait livré des missiles balistiques à des milices chiites alliées en Irak et y développait des capacités de production pour protéger ses intérêts et se donner les moyens de riposter à une attaque de ses ennemis dans la région. Selon deux sources sécuritaires occidentales, trois responsables iraniens et deux sources sécuritaire irakiennes, Téhéran a transféré ces derniers mois des missiles à des groupes en Irak. Cinq des responsables précisent en outre que l'Iran a poussé ces groupes à lancer leur propre production balistique. "La logique était d'avoir un plan B si l'Iran était attaqué", a expliqué un haut responsable iranien. "Le nombre de missiles n'est pas élevé, juste quelques dizaines, mais il peut être augmenté si nécessaire." L'Iran assure que ses activités balistiques sont par nature purement défensives.
Lundi, le ministre israélien de la Défense Avigdor Lieberman a évoqué la possibilité d'attaques contre des cibles iraniennes en Irak en cas de menace pour la sécurité d'Israël.Lire aussi
L’Irak, nouvelle plateforme de lancement des missiles iraniens ?
Israël annonce un contrat pour des missiles pouvant atteindre "toute la région"
Le plan "révolutionnaire" d'un ancien chef du Mossad pour vaincre le Hezbollah...
Le Hezbollah assure avoir décuplé sa force depuis 2006
Transfert d’armes iraniennes : en Syrie, tous les chemins mènent au Hezbollah
commentaires (8)
LIGNE 4 AU HESBOLLAH... DEMENTI QUI REPOSE SUR QUOI ?
LA LIBRE EXPRESSION
20 h 25, le 04 septembre 2018