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Liban - Gouvernement

Kassem rappelle le CPL à l’ordre : La présidence n’est pas liée à la formation du cabinet

« Le Hezbollah veut que personne ne puisse prendre de décisions sans son aval », estime le journaliste Ali el-Amine.

Le numéro deux du Hezbollah, Naïm Kassem, lors d’une célébration partisane hier dans le Sud. Photo ANI

Après une vague d’optimisme qui a prévalu la semaine dernière concernant la formation du gouvernement, les principales forces politiques ont repris, chacune de son côté, leurs batailles verbales durant le week-end. Ainsi, le numéro deux du Hezbollah Naïm Kassem a tiré à boulets rouges sur le ministre sortant des Affaires étrangères, Gebran Bassil, critiquant les ambitions de ce dernier concernant la présidence de la République, tout en réitérant ses appels en vue de la formation rapide du gouvernement.

« La formation du gouvernement est pressante à l’heure actuelle, aux niveaux politique, économique et social. Le temps presse (…), a dit Naïm Kassem hier lors d’une célébration partisane au Sud. Si certains pensent que lier la formation du gouvernement à l’extérieur va apporter une solution, ils se trompent. Si d’autres lient la mise sur pied du cabinet à la présidence de la République et pensent que leur position au sein du gouvernement va leur permettre d’accéder à la présidence après le mandat Aoun, nous leur disons qu’ils se bercent d’illusions. La présidence de la République au Liban n’a jamais été liée à la formation du gouvernement », a-t-il ajouté.

« Que se passe-t-il entre le Hezbollah et le Courant patriotique libre ? Les relations ont-elles tiédi ? Pourquoi le cheikh Kassem n’a-t-il pas nommé la personne dont il parlait ? » s’est demandé hier un analyste politique, interrogé par L’Orient-Le Jour. « Pourquoi le cheikh Kassem critique-t-il le fait que certains relient la formation du gouvernement aux influences extérieures ? Le Hezbollah ne la relie-t-il pas lui-même à l’Iran ? » a-t-il souligné.

Pour le journaliste Ali el-Amine, « les déclarations de Kassem ne veulent pas forcément signaler un froid entre le Hezbollah et le CPL », d’autant que la ligne politique de M. Bassil « a toujours été du côté du parti chiite ». « Le Hezbollah veut que personne ne puisse prendre des décisions sans son aval. Il préfère que le CPL continue à avoir besoin de lui et qu’il ne se sente pas libre de ses mouvements, c’est une façon de faire, suivie par les systèmes de tutelle, si l’on considère que le Hezbollah est une tutelle », a-t-il dit à L’OLJ.

« Aujourd’hui, le nœud est purement chrétien et M. Hariri essaie d’arrondir les angles, a pour sa part indiqué une source proche des tractations gouvernementales à L’OLJ. Lors de sa dernière réunion à la Maison du Centre (mercredi dernier), le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, a demandé quatre ministères qui sont ceux de la Justice, de l’Éducation, de la Santé et des Affaires sociales. »

« Gebran Bassil a dit qu’il acceptait d’octroyer quatre portefeuilles aux FL à condition qu’ils ne soient pas régaliens, que les FL n’aient pas la vice-présidence du Conseil des ministres et qu’elles prennent un ministère d’État. Or M. Geagea ne veut pas de ministère d’État et les Marada sont attachés au ministère des Travaux publics », a expliqué la source, avant d’ajouter : « Il va falloir que Aoun mette un terme aux tergiversations de Bassil. »


(Lire aussi : Berry définit les priorités : le nœud chrétien d’abord)


« Pas de délai précis pour former le gouvernement »

Prenant la défense du Premier ministre, Saad Hariri, face à ceux qui critiquent le retard dans la formation du gouvernement, le mufti de la République, Abdellatif Deriane, a rappelé que les prérogatives de M. Hariri « stipulent qu’il a l’exclusivité pour former le gouvernement, en coopération avec le président ». « Pas besoin de fatwas ou d’interprétations mais d’humilité et de concessions de la part de toutes les forces politiques pour faciliter la formation du gouvernement (…). La Constitution est claire, il n’y a pas de délai précis pour cela », a déclaré le mufti lors d’une rencontre partisane hier à Beyrouth.

Présent lors de cette rencontre, le ministre sortant de l’Intérieur Nouhad Machnouk a pour sa part affirmé être « aux côtés de Saad Hariri », tout en louant « la solidité constitutionnelle » de ce dernier. « Lorsque nous sommes restés deux ans sans président et que le Parlement est resté fermé pendant cette période, personne ne s’est prononcé sur le fait que cela soit conforme ou pas à la Constitution », a-t-il lancé.

Le secrétaire général du courant du Futur, Ahmad Hariri, s’est également penché samedi sur les prérogatives du Premier ministre, dans un discours prononcé lors d’un événement organisé par le bureau de l’Électricité de Qadicha. « Nous sommes soucieux de la relation avec le président et de l’accord de Taëf et nous mettons en garde contre les interprétations qui essaient de brouiller les pistes par rapport à la formation du gouvernement et à la Constitution », a-t-il dit.

Toujours dans le cadre des tractations pour la formation du gouvernement, M. Bassil a été reçu samedi par le député de Zghorta Michel Moawad, qui a pour sa part tenu à exprimer son appui au mandat Aoun. « Ce n’est pas une coïncidence si Taëf a donné au président la prérogative de signer le décret de formation du gouvernement sans que cette prérogative ne soit liée à des considérations de forme ou de temps… Cette signature devrait lui permettre d’être un partenaire de poids dans l’exécutif », a dit M. Moawad.


(Lire aussi : La percée des cancresl'édito de Issa GORAIEB)


« Chevaux de Troie »

Concernant le nœud de la représentation druze et de ses trois sièges, plusieurs sources indiquent que le chef du législatif Nabih Berry a pris ce dossier en charge et travaille activement sur la formule consistant à donner deux sièges au Parti socialiste progressiste et un troisième à un candidat non affilié au PSP ou au ministre sortant d’État pour les Déplacés, Talal Arslane, à condition toutefois que ce ministre obtienne l’aval du chef du PSP, Walid Joumblatt.

Une situation qui ne semble pas plaire à M. Arslane. « Tous ceux qui essaient de suggérer des noms centristes pour la représentation druze constituent des chevaux de Troie pour le mandat. Nous n’accepterons pas cela ni dans le fond ni dans la forme. Il s’agit d’une conspiration visant les directions stratégiques des druzes et qui fait partie d’une conspiration régionale », a écrit le leader druze hier sur Twitter.

Dans une critique claire au CPL, le député de Rachaya, Waël Bou Faour (PSP), a considéré pour sa part que « le seul nœud qui empêche la formation du gouvernement est celui du monopole et du règne de celui qui pense que son projet politique est uniquement basé sur l’annihilation des forces politiques qui ne lui plaisent pas et qui ne l’approuvent pas ».

Interrogé hier par la Future TV, le député de Baabda Hadi Abou el-Hosn (PSP) a quant à lui réitéré son refus de parler de « nœud druze ». « Nous refusons le principe du partage du gâteau politique mais il s’agit pour nous d’une affaire de droit et notre droit, en tant que bloc de la Rencontre démocratique, est d’être représentés par trois ministres », a-t-il martelé.


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commentaires (4)

A L,INTENTION GENDRISSIMALE ! SEUL POINT VALABLE D,UN DISCOURS PLEIN DE BULLES D,AIR...

LA LIBRE EXPRESSION

12 h 37, le 04 septembre 2018

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Commentaires (4)

  • A L,INTENTION GENDRISSIMALE ! SEUL POINT VALABLE D,UN DISCOURS PLEIN DE BULLES D,AIR...

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 37, le 04 septembre 2018

  • avons nous vraiment besoin d'un gouvernement ? pourquoi pas opter pour un groupe de technocrates - nombreux sont ceux qui répondraient present, ceux a qui l'on peut faire confiance - a qui le parlement donnerait ILLICO Pleine Autorite a proceder au travail GIGANTESQUE qui attend ? et que le cabinet soit forme a feu encore plus doux- pas grave. une fois forme les ministres auraient pour seul travail de s'informer des traveaux effectues - s'ils en ont envie - signer qqs papiers OBLIGATOIREMENT, avec qd meme un droit de regard - mais pas PLUS(demander eclaircissements , pt't meme suggerer), avec OBLIGATION de co-signature ds les de 2 semaines ) et voila le tour est joue. nos ministres auraient ainsi plus de temps a s'occuper de leurs familles, de leurs partisans, leurs chauffeurs, body gards etc... au grand bonheur de tous.

    Gaby SIOUFI

    09 h 06, le 03 septembre 2018

  • Ne voyez-vous donc pas, Messieurs les soi-disant responsables politiques, qui continuez à vous disputer comme des chiffonniers le gâteau du futur gouvernement...qu'à force de perdre du temps, il va se détériorer et devenir impropre à la consommation ? Et qu'il ne vous restera qu'un Liban complètement avarié entre les mains...que les chacals pro-iraniens et syriens...donc pas libanais...!!!...attendant dans l'ombre auront vite fait d'engloutir. Tout cela pour un siège de plus ou de moins dans le futur gouvernement ? Quand notre patrie sera compètement détruite de par votre faute, vous les CPL, HEZBOLLAH, AMAL, PSP, MARADA, FUTURE etc.,aurons-nous encore besoin d'un gouvernement ? Irène Saïd

    Irene Said

    08 h 41, le 03 septembre 2018

  • "Le Hezbollah veut que personne ne puisse prendre des décisions sans son aval. Il préfère que le CPL continue à avoir besoin de lui". En effet, tout est là. Dire que " le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, a demandé quatre ministères régaliens qui sont ceux de la Justice, de l’Éducation, de la Santé et des Affaires sociales." n'est pas exacte. Il fallait dire "quatre ministères dont un régalien". Les ministères de la Santé, de l'Education et des Affaires Sociales n'ont jamais été considérés comme "régaliens".

    Yves Prevost

    07 h 14, le 03 septembre 2018

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