Jeremy Chivers : « J’aime vraiment le regard de ce soldat. »
The Heart of the Nation est à la fois un recueil de photos et une exposition à la villa Audi* ayant pour thème l’armée libanaise et ses activités. Mais ce livre est avant tout une première dans l’histoire du Liban. Il est en effet rare de pouvoir prendre l’armée en photo de manière aussi intimiste. Pour l’occasion, L’OLJ a rencontré son auteur, Jeremy Chivers.
Avec ce livre, que souhaitiez-vous montrer ?
Lorsque je travaillais avec l’armée libanaise, j’ai été assez chanceux pour aller sur le terrain et l’accompagner à travers tout le pays. Je sais que l’armée est très populaire ici, mais je sais aussi que les Libanais ne la voient pas en dehors des checkpoints et des villes. J’ai donc pensé qu’il serait bien de montrer ses capacités et ses activités. C’est le premier livre de la sorte. Les soldats et les officiers ont été très coopératifs. Et ils étaient très enthousiastes de ce que représentait le livre et de pouvoir y figurer.
Avez-vous rencontré des difficultés ?
Non, j’ai précédemment travaillé pendant environ neuf ans pour l’ambassade britannique à Beyrouth, où j’étais responsable de l’assistance aux forces armées libanaises. J’ai donc passé beaucoup de temps à travailler sur le terrain. Après avoir quitté l’ambassade, j’ai proposé le projet, et c’est là que tout a démarré. Le général Joseph Aoun a vraiment soutenu l’initiative. J’ai, d’ailleurs, une lettre de sa part où il me donne toute autorité pour prendre les photos. Le projet étant inédit, j’ai assez rapidement obtenu le financement de la Bank Audi, qui avait déjà soutenu l’armée auparavant. Les photos ont ensuite été prises en environ 4 ou 5 mois.
Y a-t-il une photo que vous aimez particulièrement et pourquoi ?
C’est difficile pour un photographe de choisir, parce qu’on aime toutes nos photos. Celle qui est sur la couverture du livre par exemple est très intéressante. J’aime vraiment le regard de ce soldat. Je pense qu’il communique les valeurs de l’armée libanaise. C’est d’ailleurs la dernière photo que j’ai prise.
Pourquoi les gens devraient-ils acheter votre ouvrage ?
La majorité des profits de ce recueil iront aux vétérans de l’armée libanaise. Le livre coûte 100 dollars. C’est assez coûteux, surtout dans une économie comme celle du Liban, mais en achetant ce livre, vous donnez aux soldats qui ont tant donné pour vous. Ce n’est pas un projet commercial pour moi, il s’agit vraiment de récolter des fonds pour aider les anciens combattants. J’espère pouvoir récupérer 200 000 dollars, afin de les accompagner, les soigner et les aider à trouver du travail en retour pour tout ce qu’ils ont donné pour l’armée et le pays.
*À la villa Audi, jusqu’au 30 août
commentaires (0)
Commenter