La direction d’Électricité du Liban (EDL) a indiqué à L’Orient-Le Jour que la centrale flottante Esra Sultan, qui est branchée à Zouk (Kesrouan) depuis le 7 août, fonctionnait normalement depuis sa mise en service.
Selon une source proche du dossier, la barge est actuellement en train de déployer « entre 150 et 210 mégawatts (MW) en fonction de la consommation des foyers alimentés par la centrale de Zouk et des performances de cette dernière », pour une capacité totale qui peut atteindre 235 MW. EDL n’a pas confirmé ces chiffres.
Esra Sultan est la troisième barge mobilisée par l’opérateur turc Karadeniz (via sa filiale Karpowership) pour le compte de l’État libanais, avec le Fatmagül Sultan et l’Orhan Bey, respectivement arrimés à Zouk et Jiyé (Chouf) depuis 2013, et qui déploient une capacité totale de 370 MW. Sa location pour trois mois, sans frais supplémentaires (hors coût du carburant), a été négociée au printemps par le ministère de l’Énergie et de l’Eau, mandaté par le Conseil des ministres, et s’inscrit dans le cadre de la prorogation pour trois ans de la location des centrales flottantes déjà en service. Selon le ministère, cet accord a notamment permis de baisser le coût de production du kilowattheure facturé par Karadeniz de 5,85 à 4,90 centimes de dollar (4,20 centimes pendant la mise en service du troisième navire-centrale). Contrairement aux deux premières barges qui ne consomment que du mazout, Esra Sultan est un modèle hybride qui peut également fonctionner au gaz naturel.
Arrimée dans un premier temps à Jiyé, l’Esra Sultan a été finalement délocalisée dans le Kesrouan suite à des aléas techniques qui l’avaient empêchée de fonctionner à plus de 25 % de ses capacités, selon une source sur place. Dès l’arrivée de la barge à Zouk, Karpowership avait annoncé que le courant produit allait servir à alimenter les cazas du Kesrouan, de Jbeil ainsi que plusieurs localités du Metn, promettant que ces régions allaient subir moins de cinq heures de coupures par jour pendant les trois mois de sa mise en service. Selon les chiffres du ministère de l’Énergie, les Libanais ont subi entre 8 et 10 heures de coupures par jour en moyenne entre juin et juillet, hors Beyrouth, où le rationnement quotidien a été de 4 heures et demie sur cette période.
EDL a indiqué qu’elle n’augmentera pas ses tarifs pendant la durée de la mise en service de la barge qui doit lever l’ancre le 18 octobre (soit deux jours après la première date qui avait été communiquée à L’Orient-Le jour en juillet) pour mettre le cap vers une nouvelle destination où elle est attendue.
La location de navires-centrales est une solution temporaire choisie par l’État pour pallier le déficit de production d’EDL. Proposée la première fois dans le cadre du plan Bassil pour l’électricité adopté par le gouvernement en 2010, leur location a fait l’objet de nombreuses polémiques concernant les modalités et le coût réel de leur déploiement. L’arrivée de l’Esra Sultan a en outre été mal accueillie par certains propriétaires de générateurs privés, des exploitants illégaux qui sont tolérés depuis des années, et dont les revenus évoluent parallèlement aux heures de rationnement.
Pour mémoire
La barge Esra Sultan branchée à Zouk
Esra Sultan perd le cap... Les Libanais aussi
Le jour où un président libanais arrivera à doter notre pays par des infrastructures basiques à savoir, l'eau, l'électricité et le ramassage et destruction des déchets, (Banalités dans les pays tiers) ... Ce president, aura son nom gravé dans le plus beau marbre de l'histoire nationale. On dira : le président X X ce fut, un bâtisseur! En attendant.... On ressemble à des "rois" sans domicile fixe, à la merci des marchands ambulants.
21 h 59, le 24 août 2018