Hier en soirée, les efforts des nombreux volontaires parmi les jeunes de Qobeyate, au Akkar, aidés des membres de la Défense civile, commençaient à porter leurs fruits : l’immense sinistre, qui a éclaté depuis samedi et ravagé de vastes superficies de pins, était « quasi maîtrisé », selon Antoine Daher, médecin et militant, après une dure journée marquée par des vents forts qui ont provoqué une recrudescence des flammes. « Si la nuit se passe sans que le feu ne reprenne et si nous arrivons à vraiment faire refroidir les foyers, je dirais que l’incendie aura été totalement maîtrisé », assure-t-il à L’Orient-Le Jour.
Antoine Daher estime la superficie brûlée à sept kilomètres carrés, principalement boisée de pins. « Les forêts de sapins et de cèdres ont pu être préservées, grâce à la vigilance des habitants et à des sortes de barrières naturelles qui les ont isolées », souligne-t-il. Les superficies ravagées, selon lui, passeront quatre à cinq années dans cet état de désolation, sachant que les pins ont la capacité de se régénérer naturellement avec le temps.
Les volontaires de Qobeyate, aidés de membres de la Défense civile et de deux hélicoptères de l’armée durant la journée, combattent le feu avec des moyens assez rudimentaires. Le président de la municipalité, Abdo Abdo, indiquait à L’OLJ dimanche que l’absence de routes agricoles au sein de forêts très denses compliquait grandement le combat contre le feu, mais que les lois du ministère de l’Agriculture interdisaient de telles routes dans les zones boisées protégées. Antoine Daher, pour sa part, pense que les routes seraient au contraire une motivation de plus pour tous ceux qui veulent détruire ces espaces verts encore vierges.
Quoi qu’il en soit, les causes de ce sinistre sont toujours inconnues, même si le président de la municipalité soupçonne qu’elles sont d’origine criminelle. Hier, Antoine Daher émettait des soupçons similaires. « Nous avons remarqué qu’après avoir éteint le feu en un endroit, il reprenait bien plus loin, sans qu’il n’y ait de raisons objectives pour qu’il se déclare en ce lieu précis, comme si quelqu’un voulait le garder allumé, a-t-il déclaré. Mais cette fois, nous exigerons une enquête efficace après cet incendie. Sinon le feuilleton se poursuivra. »
Un autre incendie à Bazzal
Le feu a ravagé aussi d’autres régions du Akkar, notamment au niveau du village de Bazzal. Quelque 2 000 mètres carrés boisés de chênes ont été détruits par les flammes. Là aussi, la vitesse du vent a favorisé l’expansion des flammes, freinant les efforts des pompiers et des volontaires. Le feu s’est étendu à une décharge de pneus, ce qui a aggravé le sinistre et la fumée qui s’en dégage. La Défense civile de Berqaël s’est chargée de la lutte contre le feu.
La saison dangereuse des incendies est désormais bien entamée et risque de faire encore beaucoup de ravages. De leur côté, les autorités semblent toujours dans un état d’inconscience totale, alors que les espaces verts se réduisent comme peau de chagrin.
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commentaires (1)
ET L,INCENDIE S,EST ARRETE APRES AVOIR TOUT RAVAGE ET FAUTE D,ARBRES A BRULER...
LA LIBRE EXPRESSION
08 h 03, le 14 août 2018