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Liban - Sécurité civile

Lutte contre les incendies : coopération renforcée franco-libanaise

Venus des départements de Vienne et de Haute-Vienne, deux pompiers français ont assuré une session de formation à la propagation thermique.

Au terme de chaque formation délivrée par les soldats du feu français, les sapeurs-pompiers beyrouthins ont pris l’habitude de prendre une photo souvenir. Photo Sarah Humbert

Sur le terrain de la caserne de Beyrouth, les sapeurs-pompiers libanais déroulent leur lance d’incendie aussi vite que possible. Dans le bâtiment en tôle qui leur fait face, un feu a été allumé pour la manœuvre. D’épais nuages de fumée noire s’échappent de la bâtisse, tandis que se répand une lourde odeur de brûlé. Encadrés par leurs homologues français, les sapeurs-pompiers de Beyrouth achèvent ainsi une semaine de formation destinée à améliorer la manière dont ils maîtrisent les incendies en milieu urbain.

Une telle coopération civile entre la France et le Liban existe depuis les années 1920, mais elle s’est significativement amplifiée depuis octobre 2017. C’est à cette date que le lieutenant-colonel Gaël Mailfert est devenu le premier expert technique mis à disposition par la France auprès des acteurs de la protection civile libanaise. « Nous menons énormément d’actions dans tous les domaines de la coopération sécurité défense, pas exclusivement avec les pompiers », tient-il à souligner. Ce resserrement des liens s’est fait suite à une demande des autorités libanaises, selon le chef de corps des sapeurs-pompiers de Beyrouth, le colonel Mohamad el-Halabi. Lui a tout appris sur le tas. « C’est pour ça que quand je suis venu ici, j’ai vu les liens que nous avions et j’ai souhaité amplifier cette collaboration », dit-il.

Au cœur de l’échange : l’expertise
En début d’année, les sapeurs-pompiers de Beyrouth ont doublé leurs effectifs, « donc on a essayé de mettre le paquet » sur les formations, confie le lieutenant-colonel Mailfert. L’essentiel des échanges bilatéraux consiste en un transfert d’expertise : de la documentation technique aux formations pour intervenir sur les feux urbains, les pompiers libanais ont reçu un solide bagage théorique et pratique. Les réglementations relatives à l’urbanisme étant généralement plus strictes en France qu’au Liban, les incendies en milieu urbain peuvent être plus compliqués à gérer à Beyrouth que dans les villes françaises. « Mais le métier est le même, et les besoins sont donc les mêmes », explique Gaël Mailfert.
Du côté des officiers, les retours sont unanimement positifs. Joris Mercadier, l’un des deux formateurs français, explique ainsi que « cela permet de s’ouvrir l’esprit, de se confronter à des modèles différents ». Il évoque des différences culturelles, mais souligne que le but n’est jamais « d’imposer un modèle français ». « On dit comment on travaille, et ils récupèrent les techniques qui les intéressent », explique-t-il. Un apport de connaissances essentielles pour Michel el-Murr, lieutenant libanais membre des sapeurs-pompiers de Beyrouth. « En 22 ans, c’est la deuxième fois qu’on est formé au sujet de la propagation thermique. Un pompier doit tout savoir, donc il faut continuer. »

Dans sa tenue rouge, casque à la main, Omar Mabsout, sapeur-pompier libanais, abonde, à quelques minutes du début de la dernière manœuvre de la semaine. « Il y avait beaucoup de choses que nous ne savions pas à propos des techniques de gestion du feu, par exemple comment diminuer la température à l’intérieur même d’un bâtiment. » Protégé de la tête aux pieds, l’officier était au cœur de la manœuvre, de l’entrée dans le bâtiment à la maîtrise de l’incendie. « L’ouverture de la porte, c’est une action basique mais importante. Dans l’idéal, une fois le camion arrivé, le feu urbain partant d’une maison particulière, par exemple, peut être maîtrisé dans les dix, quinze minutes », détaille Gaël Mailfert.

Un avenir commun ?
À l’issue de l’opération, les sapeurs-pompiers beyrouthins se sont rassemblés pour une remise d’attestations de participation à cette semaine franco-libanaise. Larges sourires, poignées de main vigoureuses et applaudissements s’ensuivent. Une relation privilégiée qui semble avoir donc de beaux jours devant elle. « Les Français donnent avec enthousiasme. Il faut qu’ils continuent de collaborer avec nous », conclut le colonel Mohammad el-Halabi. Pour les sapeurs-pompiers beyrouthins, une formation en France est d’ores et déjà prévue en septembre 2018.

Sur le terrain de la caserne de Beyrouth, les sapeurs-pompiers libanais déroulent leur lance d’incendie aussi vite que possible. Dans le bâtiment en tôle qui leur fait face, un feu a été allumé pour la manœuvre. D’épais nuages de fumée noire s’échappent de la bâtisse, tandis que se répand une lourde odeur de brûlé. Encadrés par leurs homologues français, les sapeurs-pompiers...

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