Le chargé d’affaires saoudien au Liban, Walid Boukhari, a répondu lundi aux rumeurs apparues ce week-end concernant les visas de privilège accordés par l'ambassade saoudienne à Beyrouth à l'occasion du hajj, le pèlerinage musulman annuel à La Mecque, et selon lesquelles l'Arabie saoudite aurait favorisé le leader des Forces libanaises Samir Geagea au détriment du Premier ministre désigné, Saad Hariri.
"Il n'y a aucun problème entre le royaume et Saad Hariri, comme l'a démenti ce dernier", a déclaré M. Boukhari interrogé par plusieurs journalistes. "M. Hariri a obtenu ce qu'il voulait, à savoir 3.000 visas, alors que seulement 25 visas ont été attribués aux FL", a-t-il ajouté, indiquant que l’ambassade d’Arabie saoudite a délivré 15.000 visas aux Libanais. "L’Arabie saoudite n’accepte pas d’être payée en contrepartie de l’octroi des visas de pèlerinage, mais la somme de 1.800 dollars sert à couvrir les frais du hajj", a-t-il ajouté.
Dimanche, le site libanais d'information Lebanon Debate avait indiqué que l'ambassade saoudienne au Liban avait refusé cette année d'attribuer des visas gratuits pour le hajj à des personnalités proches du courant du Futur, le parti de M. Hariri, comme il est de tradition, et aurait demandé à la formation, qui a transmis 5.000 demandes, de payer la somme de 1.800 dollars par visa d'entrée pour le pèlerinage. Le site ajoute que les demandes présentées par le ministre sortant de l'Intérieur, Nohad Machnouk, membre du Futur mais dont les relations avec le leader du parti ne sont bonnes, ainsi que par M. Geagea, par l'ancien Premier ministre Fouad Siniora et le leader druze Walid Joumblatt ont été acceptées sans condition.
Le bureau de presse de Saad Hariri a démenti dimanche ces informations, affirmant dans un communiqué que Riyad avait réservé 3.000 visas au Premier ministre, et 1.000 autres visas, conformément à ce qu'avait préalablement annoncé l'ambassade saoudienne au Liban.
De son côté, le député de Baaleck-Hermel Jamil Sayed, proche allié du président Bachar el-Assad, a réagi sur Twitter à cette affaire. "Hajj Samir (le leader des FL)! J'ai entendu Ahmad Hariri (secrétaire général du courant du Futur) dire que l'ambassade saoudienne privait le Futur de visas pour le hajj! En retour, de nombreux habitants du Liban-Nord ont obtenu des visas par l’intermédiaire de Samir Geagea! ", a écrit M. Sayed. " Du temps de Rafic Hariri, la route des maronites vers Paris et le Vatican passait par Koraytem. Aujourd'hui, la route des sunnites vers La Mecque passe par Maarab", a-t-il conclu.
Cette affaire a été perçue par certains comme une illustration de la nouvelle politique de Riyad envers le Liban. "L'Arabie saoudite est attachée à la stabilité et la sécurité du Liban. Elle ne s'ingère pas dans la formation du gouvernement. Nous respections sa souveraineté", a souligné M. Boukhari.
Toutes les moutures proposées jusqu'à présent par Saad Hariri, désigné le 24 mai dernier, ont été rejetées par les différentes forces politiques. Le principal obstacle demeure les revendications des partis chrétiens et druzes, alors que certains observateurs et responsables politiques attribuent les causes du blocage gouvernemental à la situation régionale.
RIEN QUE DES RUMEURS ET DU BLA... BLA... BLA...
11 h 10, le 14 août 2018