Le Premier ministre désigné, Saad Hariri, a reçu jeudi soir le chef du Courant patriotique libre Gebran Bassil, quelques heures après avoir annoncé qu'il allait faire de nouvelles propositions pour la formation du gouvernement, appelant les différentes parties à placer l'intérêt du pays "avant leurs demandes de quotes-parts".
Les deux hommes se sont entretenus à la Maison du Centre, résidence de M. Hariri, pour un entretien bilatéral, avant de dîner.
Dans la journée, M. Hariri avait déjeuné avec le président du Parlement, Nabih Berry, à Aïn el-Tiné. A l'issue de ce déjeuner, le chef du gouvernement sortant avait assuré que le problème de la formation du gouvernement, qui se fait attendre depuis plus de deux mois, était exclusivement d'ordre interne et lié à la répartition des portefeuilles, rejetant à nouveau toute responsabilité à cet égard.
" Il n'y aucune ingérence étrangère. Le problème de la formation du cabinet est interne et relève de la part de chacune des parties", a déclaré M. Hariri, appelant l'ensemble des parties à "penser au pays avant de penser à leur quote-part.
"Je suis celui qui facilite le plus les choses", a encore ajouté M. Hariri. "Ceux qui m'attribuent la responsabilité de la non-formation du cabinet sont les bienvenus", a-t-il lancé. "Je vais proposer plusieurs solutions dans les prochains jours, et j'aurai plusieurs entretiens", dont avec Gebran Bassil, a-t-il encore dit.
Toutes les moutures proposées jusqu'à présent par M. Hariri, désigné le 24 mai dernier, ont été rejetées par les différentes forces politiques. Le principal obstacle demeure les revendications du Courant patriotique libre et des Forces libanaises côté chrétien, et celles des rivaux druzes, le leader du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt et l'émir Talal Arslane, alors que certains observateurs et responsables politiques attribuent les causes du blocage gouvernemental à la situation régionale, notamment en Syrie, en Iran ou encore au Yémen.
Mardi, le leader du CPL avait menacé de recourir à la rue. "S'il faut que nous menions une action politique, diplomatique et populaire pour libérer le Liban de la prison politique dans laquelle nous nous trouvons, alors nous ne perdrons pas de temps", avait-il lancé sans donner plus de précisions.
"Je ne répondrai pas à ces menaces. Mais si celui qui a lancé cette idée estime que c'est la solution, qu'il le fasse", a réagi M. Hariri ."Nous sommes dans une situation économique et internationale compliquée. Nous devons bouger", a insisté le chef du courant du Futur.
Plus tôt dans la journée, le député Georges Adwan (FL) a estimé que les obstacles à la formation du nouveau gouvernement étaient d'ordre exclusivement interne et concernaient la répartition des portefeuilles, accusant le Courant patriotique libre de faire l'amalgame entre sa part et celle du chef de l'Etat.
Le bloc du Hezbollah a de son côté souligné que la formation d'un nouveau gouvernement est "nécessaire pour éviter les dangers d'une montée de tensions, régler les problèmes du peuple et la question de la dette publique, et réactiver les institutions".
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23 h 10, le 09 août 2018