Un activiste politique libanais a été brièvement arrêté vendredi par la Sûreté générale, avant d'être relâché après avoir signé un document dans lequel il s'engage à ne plus critiquer les responsables libanais dans ses écrits publiés en ligne.
L'arrestation de Mohammad Awad a été rapportée par plusieurs médias libanais. Le jeune homme a relaté sur sa page Facebook les détails de son arrestation. Il explique avoir été abordé par quatre individus dans la rue, à sa sortie de son domicile tôt le matin. Deux de ces individus étaient, selon sa version des faits, en tenue civile, et deux autres arborant un badge sur lequel il était écrit "services de renseignement de la Sûreté générale". Mohammad Awad explique avoir été emmené en voiture, "sans recours à la force", mais "menotté", vers la branche de la SG dans le Metn (au nord-est de Beyrouth). Il affirme que son ordinateur et son téléphone portables lui ont été confisqués en chemin. Le jeune activiste relate également que les agents de la SG lui ont demandé quelle était sa profession, ce à quoi il a répondu qu'il écrivait "des articles politiques".
Après un premier interrogatoire, il explique avoir été conduit à la direction générale de la SG, où il raconte avoir été traité "courtoisement" par un officier qui l'a interrogé. Cet officier lui a fait savoir qu'il faisait l'objet d'un mandat délivré par la justice, et lui a demandé de signer un document dans lequel il s'engage à ne plus critiquer les responsables et les dignitaires religieux. Mohammad Awad a obtempéré puis a été libéré.
Ces derniers mois, les poursuites contre des journalistes et des activistes se sont multipliées. Dernièrement, Imad Bazzi, militant de la société civile, a été convoqué par le bureau de lutte contre la cybercriminalité des Forces de sécurité intérieure pour être entendu au sujet d'un message posté sur les réseaux sociaux.
Pour mémoire
Une jeune fille arrêtée pour un commentaire critiquant un haut dirigeant
Human Rights Watch dénonce les restrictions à la liberté d’expression au Liban