Le président libanais Michel Aoun a appelé samedi les citoyens à aider l’État dans la lutte contre la corruption, l'une de ses priorités affichées. "Il ne peut y avoir de réformes dans une société dans laquelle les citoyens ne coopèrent pas avec l’État dans la lutte contre la corruption", a déclaré le président de la République.
Une nouvelle affaire de corruption, dont est accusé cette fois-ci un juge du Conseil d’État (CE), vient d’éclater au grand jour, suite à des révélations faites par un journaliste, Salem Zahran, qui dirige le site d’information et de recherches Focal Center. Le magistrat mis en cause, N. Gh., aurait trempé dans plusieurs affaires en lien avec des dossiers dont il avait la charge au sein du Conseil d’État, amassant ainsi une coquette fortune.
Samedi, l'ancien député Boutros Harb a fait savoir qu'il allait s'emparer du dossier du juge N. Gh.. "Je vais suivre l'affaire du juge corrompu mais je ne vais pas en rester là, car il en va du destin de la loi et de la justice au Liban. Je suivrai également la question de la vétusté des Palais de justice. Il s'agit d'une cause nationale qu'il n'est plus possible de taire", a déclaré M. Harb sur son compte Twitter.
Dans le dernier rapport annuel de l’ONG Transparency International (TI) basée à Berlin, publié en février dernier, le Liban occupe le 143e rang sur 180 pays du monde au classement 2017 de l’indice de perception de la corruption. Conçu avec la participation d’experts appartenant à plusieurs organisations internationales – comme la Banque mondiale, la Banque africaine de développement ou la Fondation allemande Bertelsmann –, cet indice vise à mesurer le degré de corruption des pays étudiés, qui sont ensuite notés de 0 (pour les pays jugés « extrêmement corrompus ») à 100 (pour les pays « extrêmement intègres »). Avec un score de 28 points – un score inchangé depuis deux ans –, le Liban perd pourtant sept places par rapport au classement 2016, qui n’incluait que 176 pays et dans lequel il avait déjà reculé de dix places par rapport à 2015 (126e sur 168 pays). Au niveau régional, le Liban est 14e sur 20 pays retenus de la zone MENA.
Malgré ces baisses successives, TI estime dans son rapport que le pays du Cèdre a réalisé des progrès « modestes » pour lutter contre la corruption, ainsi que pour accroître la transparence et l’intégrité, se distinguant ainsi de la « majorité » des pays arabes. Une particularité que le Liban partage avec la Jordanie (59e avec 48 points) et la Tunisie (74e avec 42 points), bien que cela ne se reflète pas sur son classement, insiste l’ONG.
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commentaires (7)
L'appel d chef de l'Etat à la lutte contre la corruption a coïncidé avec l'arrivée du troisième bateau-centrale électrique turc à Jiyeh. Est-ce c'est le hasard ou c'est intentionné ?
Un Libanais
12 h 54, le 15 juillet 2018