Le ministre sortant du Tourisme Avédis Guidanian a fustigé hier l’impact des « rumeurs » visant le Liban sur son activité touristique, lors d’une conférence de presse organisée au ministère avec plusieurs représentants du secteur.
« Les professionnels ont constaté que les rumeurs qui circulent dans les médias et les réseaux sociaux à l’aube de chaque saison estivale pénalisent l’activité », a-t-il déclaré, allant même jusqu’à dénoncer la malveillance de certains relais. Parmi les exemples cités pour ensuite être nuancés, voire réfutés par les participants, le ministre a évoqué le niveau de pollution des plages libanaises, ou les prix élevés pratiqués dans les établissements touristiques, deux des principaux sujets qui ont défrayé la chronique ces dernières semaines – et qui ne sont, malgré tout, pas dénués de tout fondement.
Dynamique stable
Également présent, le secrétaire général de l’Union des syndicats touristiques, Jean Beyrouthi, le président du syndicat des hôteliers du Liban, Pierre Achkar, et celui du syndicat des propriétaires de restaurants, boîtes de nuit et cafés, Tony Ramy, ont tous les trois fait écho aux propos du ministre, rappelant que le secteur était « extrêmement sensible aux rumeurs, tant positives que négatives ».
Sur un plan plus large, les trois représentants ont également associé les difficultés du secteur à la précarité de la situation économique, appelant, comme les commerçants et les patrons il y a quelques semaines, les pouvoirs publics à relancer l’économie. M. Achkar a enfin regretté que « les touristes dépensent moins, même s’ils viennent en plus grand nombre ».
Ce « cri » lancé par les acteurs du tourisme libanais intervient alors que le secteur a retrouvé des couleurs en 2017 – près de 1,86 million de touristes ont visité le Liban l’année dernière, soit +10 % en un an –, tandis que la fréquentation est pour l’instant stable cette année (voir encadré). Une dynamique positive que la décision du Vatican, annoncée hier, de replacer le Liban dans la liste des pays de pèlerinage chrétien en 2019 pourrait entretenir.Il reste que le secteur touristique est pénalisé depuis des années par plusieurs facteurs, bien concrets ceux-là, comme le conflit syrien qui a éclaté en 2011, la saturation de certaines infrastructures au Liban, ou encore la crise des déchets qui a éclaté en juillet 2015 et dont les conséquences se ressentent jusqu’à aujourd’hui.
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commentaires (3)
le Liban n'est plus un pays touristique, le seul tourisme au Liban est celui de l'idiotie de l 'homme et sa sauvagerie face à la beauté de la nature
CBG
14 h 39, le 18 juillet 2018