Le ministère syrien des Affaires étrangères a appelé mardi les ressortissants syriens réfugiés dans d'autres pays à "rentrer dans leur mère-patrie" suite à "la libération de nombreuses régions qui étaient sous le contrôle des terroristes", alors que le régime de Bachar el-Assad contrôle désormais plus de la moitié du territoire syrien.
"Suite aux accomplissements de l'armée et des forces armées en Syrie et à la libération de nombreuses régions de l'abomination terroriste, de nombreuses familles de déplacés internes sont retournées dans leurs localités désormais libérées", a déclaré une source du ministère des Affaires étrangères à l'agence officielle SANA. "L’État invite donc les citoyens syriens qui ont été obligés de quitter le pays à cause de la guerre et des attaques terroristes à rentrer dans leur mère-patrie, maintenant que de nombreuses régions qui étaient sous contrôle des terroristes ont été libérées", ajoute ce responsable.
La même source souligne que "l’État syrien sait qu'il est responsable de ses citoyens et de leur sécurité, et de leur fournir ce dont ils ont besoin dans leur vie de tous les jours via des infrastructures adéquates, écoles et hôpitaux. Mais le régime insiste également sur l'importance pour les organisations humanitaires et la communauté internationale d'assumer leurs responsabilités et de contribuer à assurer des conditions favorables à un retour volontaire des citoyens syriens. Le diplomate appelle en outre la communauté internationale à "lever ses mesures de coercition unilatérales, qui ont été imposées au peuple syrien et ont poussé les Syriens à quitter leur pays".
La source diplomatique a également affirmé à l'agence SANA que "la reconstruction du pays sera confiée aux Syriens eux-mêmes".
(Reportage : Rentrer en Syrie ou rester au Liban ? Des réfugiés syriens s’expriment)
Grâce à ses alliés russes et iraniens et au Hezbollah, le régime syrien enchaîne les victoires contre les rebelles et contrôle désormais 65% du pays. Il semble plus que jamais déterminé à asseoir son pouvoir sur l'ensemble de la Syrie, ravagée depuis 2011 par une guerre qui a fait plus de 350 000 morts et jeté à la rue des millions de personnes.
Depuis plusieurs semaines, la question du retour des réfugiés syriens a provoqué des tensions au Liban, entre plusieurs responsables, notamment le chef de l'Etat, Michel Aoun, et le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, d'un côté, et le Haut-Commissariat aux réfugiés de l'ONU de l'autre. MM. Aoun et Bassil encouragent tout retour "volontaire et sécurisé" des réfugiés, tandis que le HCR estime que le territoire syrien n'est pas encore assez stable et appelle à ce que soit d'abord trouvée une solution politique. Accusant l'organisation internationale de "faire peur aux réfugiés", M. Bassil a gelé les renouvellements des permis de séjour de ses employés.
Malgré ces tensions, la Sûreté générale, en coopération avec les autorités syriennes, a organisé la semaine dernière le retour de quelques centaines de réfugiés vers le Qalamoun-Ouest et la banlieue de Damas.
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commentaires (3)
Enfin , une bonne nouvelle pour le Liban .
Antoine Sabbagha
21 h 38, le 03 juillet 2018