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Après la victoire, les 5 défis diplomatiques d'Erdogan

Les principaux défis que devra affronter le président turc pendant son nouveau mandat. 


Le président turc Recep Tayyip Erdogan a remporté franchement les élections présidentielle et législatives dimanche contre une opposition pourtant ragaillardie. AFP PHOTO / TURKISH PRESIDENTIAL PRESS SERVICE / KAYHAN OZER

Après sa victoire aux élections dimanche, le président turc Recep Tayyip Erdogan devrait continuer à imprimer son style pugnace à la politique étrangère d'Ankara, même si les observateurs n'excluent pas la recherche de compromis.

Les mois qui ont précédé le double scrutin ont été marqués par de vives tensions entre Ankara et les pays occidentaux, en parallèle d'un rapprochement entre M. Erdogan et le président russe Vladimir Poutine. Voici les cinq principaux défis que devra affronter M. Erdogan pendant son nouveau mandat:


- Les relations avec les Etats-Unis -

Les relations entre la Turquie et les Etats-Unis, qui possèdent les deux plus grandes armées de l'Otan, sont compliquées par des désaccords sur le dossier syrien et le sort d'un prédicateur turc exilé en Amérique, dont Ankara réclame avec insistance l'extradition pour son implication présumée dans le putsch avorté de juillet 2016.

Le soutien apporté par Washington à la milice syrienne kurde des YPG a fortement tendu les rapports, Ankara voyant dans ce groupe armé une organisation "terroriste" qui menace ses frontières. M. Erdogan, qui a besoin de ses alliés ultranationalistes pour conserver sa majorité parlementaire, risque de maintenir une ligne dure sur ce dossier, estime Soner Cagaptay, chercheur au Washington Institute of Near East Policy.

Cependant, des analystes estiment que les Etats-Unis sont prêts à faire des concessions en dépit des tensions, comme l'illustre la livraison de premiers appareils F-35 à la Turquie la semaine dernière.


- La Russie -

Malgré des siècles de profonde rivalité entre les puissances turque et russe, MM. Erdogan et Poutine ont forgé une relation personnelle étroite ces dernières années, surmontant même une grave crise diplomatique après la destruction d'un avion russe par Ankara en 2015.

Ankara et Moscou ont notamment conclu un accord portant sur l'achat par la Turquie de batteries antimissiles russes S-400, incompatibles avec les systèmes de défense de l'Otan.

M. Poutine a été l'un des premiers dirigeants étrangers de poids à féliciter le président turc pour sa réélection. Mais pour Gareth Jenkins, chercheur au Silk Road Studies Program, "M. Erdogan devra finir par choisir entre les Etats-Unis et la Russie, et payer un prix, quel que soit son choix".


- La Syrie -

Dès le début en 2011 de la crise qui ravage la Syrie voisine, la Turquie a activement soutenu les opposants cherchant à renverser Bachar el-Assad, et refusé tout dialogue direct avec Damas. Mais, confronté au débordement du conflit avec l'afflux de plus de trois millions de réfugiés et la présence de groupes armés à sa frontière, Ankara intervient aujourd'hui militairement en Syrie et veut accélérer le retour des Syriens dans leur pays.

Aaron Stein, de l'Atlantic Council, souligne que la Turquie a déjà trouvé une "formule" avec le régime d'Assad, en passant par Moscou et en mettant de côté toute velléité d'appuyer un changement de régime. Les Turcs "ont accepté le maintien du régime au pouvoir, mais ils sont déterminés à mettre en place leur propre zone d'influence le long de la frontière pour servir de tampon", explique-t-il.


- L'Union européenne -

Les rapports entre la Turquie et l'Union européenne sont particulièrement tumultueux depuis la tentative de putsch contre M. Erdogan en juillet 2016 : Ankara mène depuis lors des purges sans merci qui suscitent l'inquiétude de Bruxelles.

Cependant, Ozdem Sanberk, un vétéran de la diplomatie turque, est convaincu qu'une ère de compromis va débuter et que "les relations vont se poser sur des bases plus saines".

Ankara et l'UE ont conclu en 2016 un pacte migratoire qui a permis de réduire drastiquement le nombre de migrants se rendant en Europe depuis la Turquie. Mais M. Erdogan, qui n'a pas directement négocié cet accord, a plusieurs fois menacé d'"envoyer des millions" de migrants en Europe.


- Ambitions globales -

Depuis plusieurs années, M. Erdogan mène une politique étrangère tous azimuts et cherche notamment à s'affirmer en champion de la cause palestinienne et en défenseur des minorités musulmanes à travers le monde.

Lorsque les Etats-Unis ont reconnu Jérusalem comme capitale d'Israël, M. Erdogan a réuni les dirigeants des principaux pays musulmans pour tenter d'apporter une réponse coordonnée.

Symbole de la position diplomatique d'Ankara, le Vénézuélien Nicolas Maduro et le Soudanais Omar el-Béchir, tous deux considérés comme des parias en Occident, ont été parmi les premiers à féliciter M. Erdogan pour sa victoire aux élections.

Pour M. Jenkins, Ankara risque à ce train de commettre des faux pas diplomatiques. M. Erdogan "doit commencer par employer des gens qui comprennent la politique étrangère et sont prêts à lui dire les choses comme elles sont".



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Après sa victoire aux élections dimanche, le président turc Recep Tayyip Erdogan devrait continuer à imprimer son style pugnace à la politique étrangère d'Ankara, même si les observateurs n'excluent pas la recherche de compromis.Les mois qui ont précédé le double scrutin ont été marqués par de vives tensions entre Ankara et les pays occidentaux, en parallèle d'un rapprochement...

commentaires (2)

LA MEGALOMANIE ET LE FANATISME DE L,APPRENTI MINI SULTAN GENOCIDAIRE DES KURDES VA MENER LA TURQUIE VERS DES JOURS TRES SOMBRES ! ET IL OSE REVER DE L,U.E. QUEL CULOT !

LA LIBRE EXPRESSION

09 h 24, le 26 juin 2018

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Commentaires (2)

  • LA MEGALOMANIE ET LE FANATISME DE L,APPRENTI MINI SULTAN GENOCIDAIRE DES KURDES VA MENER LA TURQUIE VERS DES JOURS TRES SOMBRES ! ET IL OSE REVER DE L,U.E. QUEL CULOT !

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 24, le 26 juin 2018

  • Sans surprise Monsieur est redevenu "president"! À ses débuts il se voulait Monsieur zéro problème. Il en est à mille! Vous dites ses cinq défis ? Moi, je dis cinq cents! On verra l'état du pays dans 4 ou 5 ans! Une dictature n'apporte rien de bon

    Sarkis Serge Tateossian

    00 h 35, le 26 juin 2018

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