Parmi les personnes concernées par le nouveau décret de naturalisation qui fait polémique figure un homme d’affaires algérien, Farid Bedjaoui, au cœur de diverses enquêtes pour corruption présumée en Algérie, en Italie et récemment au Canada.
Neveu de l’ancien ministre algérien des Affaires étrangères, Mohammad Bedjaoui, Farid Bedjaoui est marié à une Libanaise, Rania Fakhri Dalloul, dont il a cinq enfants.
M. Bedjaoui vivait jusqu’en 2014 à Dubaï, où ses enfants en âge scolaire fréquentaient le Lycée français Georges Pompidou, avant de quitter l’émirat en milieu d’année scolaire. Selon des médias algériens, il serait parti en Thaïlande.
Farid Bedjaoui est actuellement jugé en Italie dans le cadre d’un procès pour corruption internationale en Algérie impliquant les compagnies pétrolières italiennes ENI et Saipem. En février, le procureur de Milan a requis huit ans de prison contre l’homme d’affaires algérien.
La justice italienne se penche sur le versement présumé de 197 millions d’euros de pots-de-vin en Algérie, entre 2007 et 2010. Ce versement aurait permis d’une part à Saipem d’obtenir des contrats d’un montant total de 8 milliards d’euros, et d’autre part à son principal actionnaire, le géant ENI – dont l’État italien est le principal actionnaire – d’obtenir l’autorisation du ministre algérien de l’Énergie de l’époque, Chakib Khelil, d’acquérir en 2008 la société canadienne Firs Calgary Petroleums, détentrice des droits pour exploiter le gisement de gaz algérien de Menzel. M. Bedjaoui était un homme de confiance de l’ex-ministre Chakib Khelil.
Tous les prévenus ont rejeté les accusations portées contre eux.
M. Khelil, un proche du président Abdelaziz Bouteflika, a été limogé lorsque le scandale a éclaté en 2010. Il a été un temps inquiété par la justice algérienne, qui avait émis un mandat d’arrêt international contre lui alors qu’il se trouvait aux États-Unis, mais les poursuites ont été abandonnées en 2015 et il est, depuis, rentré en Algérie.
Par ailleurs, en mars 2018, une plainte pour blanchiment d’argent et de corruption a été déposée au Canada contre les frères Bedjaoui (Farid, Reda et Ryad) par l’Association anticorruption Sherpa, fondée par le célèbre avocat français William Bourdon, avait rapporté le Journal de Montréal.
Né en Algérie en 1969, issue d’une famille aisée, Farid Bedjaoui a fait une partie de ses études en France avant d’obtenir un diplôme de HEC Montréal. Il a créé avec ses frères plusieurs sociétés spécialisées dans l’import-export, mais n’a vraiment amassé sa fortune qu’après avoir travaillé comme intermédiaire pour le ministre Khelil.
Selon les Panama Papers, cités dans le cadre d’une enquête publiée par le quotidien Le Monde en juillet 2016, Farid Bedjaoui, surnommé « M. 3 % », engagé comme consultant par ENI en 2003, a permis au groupe italien de réaliser une ascension fulgurante en Algérie, décrochant quantité de contrats en quelques années.
Parmi les personnes concernées par le nouveau décret de naturalisation qui fait polémique figure un homme d’affaires algérien, Farid Bedjaoui, au cœur de diverses enquêtes pour corruption présumée en Algérie, en Italie et récemment au Canada.Neveu de l’ancien ministre algérien des Affaires étrangères, Mohammad Bedjaoui, Farid Bedjaoui est marié à une Libanaise, Rania Fakhri...
commentaires (6)
"Monsieur 3%"... C'est déjà pas mal pour commencer, et pour complèter l'assemblée de tous les autre "messieurs %" qui constituent ceux qui gèrent notre beau pays ! Qui dit mieux ? Irène Saïd
Irene Said
15 h 06, le 19 juin 2018