Bloqué successivement dans les aéroports de Barcelone (Espagne), Lima (Pérou) et Guayaquil (Équateur), pour avoir perdu son passeport, un Libanais de 56 ans, Nizam Hussein Chalak, devrait incessamment rentrer au Liban après plus de 42 jours et nuits passés sur des banquettes dans les différents terminaux, sans manger à sa faim et dans des conditions d’hygiène déplorables.
Voulant rentrer au pays après s’être rendu à Guayaquil il y a deux mois, M. Chalak fait un premier arrêt à Lima, avant d’être appréhendé à l’aéroport de Barcelone lors de sa deuxième escale, pour avoir perdu son passeport. Il y reste 10 jours, puis est refoulé à Lima où il « séjourne » dans le terminal pendant 11 jours avant d’être refoulé à Guayaquil.
Contacté par L’Orient-Le Jour, l’ambassadeur du Liban à Bogota, Ara Khatchadourian, accrédité également en Équateur en attendant la prochaine ouverture d’une ambassade dans la capitale équatorienne Quito, déplore les reproches qui lui avaient été adressés par une source du ministère des Affaires étrangères de l’Équateur selon laquelle il n’a pas répondu à la demande du ministère équatorien des AE de délivrer à M. Chalak un document de voyage lui permettant de rentrer au pays. « Nous avons été mis au fait de l’affaire il y a seulement trois semaines », déclare-t-il, soulignant qu’il a alors aussitôt entrepris les démarches pour permettre le retour du Libanais. « Je suis entré en contact avec la compagnie d’aviation brésilienne Latam avec laquelle M. Chalak avait voyagé, pour lui demander de me délivrer un rapport de police, sans lequel je ne pouvais lui procurer un laissez-passer », affirme-t-il, soulignant que le rapport de police ne lui est parvenu que jeudi dernier. « Nous attendons maintenant les informations de la compagnie aérienne pour savoir quand M. Chalak va pouvoir rentrer », précise l’ambassadeur, estimant que la date du retour est « imminente ».Plusieurs questions se posent autour de cette affaire pour le moins ubuesque, digne, selon M. Khatchadourian, du film The Terminal, de Stephen Spielberg, basé sur l’histoire vraie d’un Iranien qui a vécu 18 ans (de 1988 à 2006) au terminal 1 de l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle. L’ambassadeur affirme que dans une de ses communications via whatsapp avec le quinquagénaire bloqué, il a demandé à ce dernier pourquoi n’avait-il pas contacté l’ambassade du Liban à Madrid lorsqu’il se trouvait à l’aéroport de Barcelone. « Il m’a répondu que les autorités espagnoles ne l’y ont pas autorisé, ajoutant qu’il avait demandé l’asile politique, une requête également rejetée. » L’ambassadeur libanais indique également qu’il a prié M. Chalak de lui présenter des documents prouvant sa nationalité libanaise, mais celui-ci s’est montré réticent au départ. « Ce n’est que la semaine dernière qu’il m’a donné les coordonnées de son ami, Abou Mohammad, lequel m’a finalement fait parvenir des copies de son passeport et de sa carte d’identité », indique M. Khatchadourian, notant que « l’ambassade connaît très souvent des situations de perte ou de vol de passeport, réglées en un seul jour lorsque les circonstances sont claires ».
Liban - Insolite
Bloqué pendant 42 jours dans des aéroports, un Libanais devrait bientôt rentrer au pays
OLJ / Par C. A., le 13 juin 2018 à 00h00
commentaires (1)
Un peu tiree par les cheveux cette histoire. Le manque de clarte et de bonne foi semble bien venir de la part de ce voyageur !
Cadige William
09 h 17, le 13 juin 2018