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Économie - Comptes nationaux

La croissance du Liban à 1,7 % en 2016, selon le gouvernement

Le manque de précision et de fiabilité des chiffres de l’Administration centrale de la statistique reste pointé du doigt par les organisations internationales et le secteur privé.

Le centre-ville de Beyrouth. Mohammad Azakir/Reuters

L’Administration centrale de la statistique (ACS, rattachée à la présidence du Conseil) a publié la semaine dernière les comptes nationaux de 2016, qui intègrent notamment les estimations officielles du produit intérieur brut (PIB) libanais. Selon l’ACS, le PIB nominal de l’année 2016 s’élèverait à environ 51,5 milliards de dollars. En termes réels, cela traduit une croissance de 1,7 % par rapport au PIB estimé pour 2015 (49,9 milliards de dollars). Pour rappel, les dernières estimations de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI) font respectivement état de 1,8 % et de 1 % de croissance en 2016. L’ACS a comptabilisé dans son estimation du PIB une part de 30 % relative à la contribution du secteur informel à la croissance libanaise. Elle insiste toutefois sur le caractère « incertain » de cette estimation, étant donné la difficulté à rassembler des données fiables sur l’économie souterraine. De plus, l’ACS admet qu’elle n’est pas en mesure de fournir une estimation précise de la production secteur par secteur, tout particulièrement pour les ménages et le secteur des sociétés non financières, compte tenu des données limitées sur les revenus. Cela découle « de l’absence d’enquêtes (de terrain) régulières et de données détaillées sur le coût de la production, les dépenses de consommation, l’emploi, les dépenses des visiteurs, et d’autres types de transactions », explique l’ACS. « Nos estimations des comptes nationaux ne sont donc pas aussi précises qu’elles devraient l’être », regrette l’administration. 

« Changement radical  »
Ce manque de précision et de fiabilité des données récoltées est souvent pointé du doigt par les organisations internationales, la Banque mondiale en tête, ainsi que les organismes du secteur privé, dont l’Association des banques du Liban (ABL). « Il est temps d’impulser un changement radical au sein de l’ACS. On ne peut plus tolérer une négligence aussi flagrante dans les études de terrain et les estimations des agrégats des comptes nationaux. (...) Le FMI nous rappelle sans cesse la nécessité de produire des statistiques et de les développer », dénonçait par exemple le secrétaire général de l’ABL, Makram Sader, dans une tribune publiée dans nos colonnes en mars dernier.Selon les estimations « non précises » de l’ACS, les dépenses de consommation globales ont atteint 51,8 milliards de dollars en 2016, contre 49,4 milliards en 2015. Elles ont inclus 45,6 milliards de dollars en dépenses des ménages et 6,3 milliards de dollars en dépenses publiques en 2016. En outre, la formation brute de capital fixe (FBCF, investissement en capital fixe) du secteur privé a atteint 9,6 milliards de dollars et celle du secteur public 841,2 millions de dollars en 2016. Les résultats montrent que la consommation privée a progressé de 6 % en termes réels en 2016 par rapport à 2015, tandis que la consommation publique a augmenté de 1 % sur la même période. En outre, la FBCF du secteur privé a augmenté de 4 % en termes réels en 2016, tandis que celle du secteur public a augmenté de 47 %, conduisant à une croissance globale de 8 % de la FBCF au cours de l’année. La consommation des ménages a contribué à hauteur de 5,4 points de pourcentage et la consommation publique a contribué de 0,2 point de pourcentage à la croissance du PIB réel en 2016, tandis que la FBCF y a contribué à hauteur de 1,6 point. Parallèlement, les exportations de biens et services ont eu une contribution négative de -0,9 point de pourcentage, et les importations de biens et de services ont contribué à hauteur de 4,5 points de pourcentage à la croissance du PIB réel en 2016. Parallèlement, les services immobiliers représentaient 15,1 % de la production en 2016, suivis du commerce et des réparations automobiles (12,8 %), de l’administration publique (8,9 %), des services financiers (8,7 %), de l’industrie (8,5 %), de l’éducation (7 %), de la construction et des services professionnels (4,1 % chacun), de la santé et des services sociaux (3,5 %), des transports (3,3 %), des hôtels et restaurants et de l’agriculture et l’élevage (2,9 % chacun), des services communautaires (2,8 %), de l’information et la communication (2,7 % ) et des services administratifs et des activités minières (2,5 % chacun).


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L’Administration centrale de la statistique (ACS, rattachée à la présidence du Conseil) a publié la semaine dernière les comptes nationaux de 2016, qui intègrent notamment les estimations officielles du produit intérieur brut (PIB) libanais. Selon l’ACS, le PIB nominal de l’année 2016 s’élèverait à environ 51,5 milliards de dollars. En termes réels, cela traduit une croissance...

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