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À La Une - jihadisme

Ils voulaient gagner la Syrie : des proches d'un kamikaze du Bataclan jugés à Paris

Les trois hommes ont été interpellés début 2017, notamment après des écoutes téléphoniques qui confirment leur radicalisation aux yeux des enquêteurs.    

La salle de spectacles du Bataclan, au lendemain des attentats du 13 novembre 2015 à Paris,. Crédit AFP

Ils ont voulu gagner la Syrie quelques mois après l'attentat contre la salle de spectacles du Bataclan à Paris en 2015, dont ils connaissaient l'un des kamikazes : trois jeunes originaires de l'est de la France seront jugés lundi et mardi à Paris.

Le 17 janvier 2017, Mustafa S. (24 ans à l'époque), Alperen C. (21 ans) et Saïd I. (30 ans), tous originaires de la ville de Wissembourg, à une soixantaine de kilomètres de Strasbourg, à la frontière allemande, étaient interpellés, puis mis en examen et incarcérés pour association de malfaiteurs à visée terroriste.

Pour les enquêteurs, leur projet de départ en Syrie a germé deux ans avant. Ils n'y ont pas renoncé après les attentats perpétrés par un commando jihadiste en novembre 2015 qui ont fait 130 morts à Paris et dans sa banlieue (dont 90 morts au Bataclan). Ils franchissent le pas en mai 2016, mais le voyage en voiture tournera court : ils raconteront aux enquêteurs avoir rebroussé chemin à la frontière entre l'Autriche et la Slovénie, l'un d'eux n'ayant pas sa carte d'identité sur lui.

Interrogés à leur retour par les services de renseignement, ils sont laissés libres mais placés sur écoute. En septembre 2016, Mustafa S. fréquentera pendant quelques mois un centre de déradicalisation en France que le gouvernement fermera l'été suivant faute de résultats probants. Les trois hommes ne seront interpellés que début 2017, notamment après des écoutes téléphoniques qui confirment leur radicalisation aux yeux des enquêteurs.


(Pour mémoire : France: dix ans de prison requis contre "Mamie jihad", partie trois fois en Syrie)


Ils encourent jusqu'à 10 ans de prison, dans un contexte de sévérité accrue de la justice qui tend à considérer que tout départ en Syrie postérieur aux attentats de 2015 nourrit une vocation terroriste.
Les trois amis gravitaient depuis plusieurs années autour de la filière jihadiste du Bas-Rhin (est), dont une dizaine de membres sont partis en Syrie à la fin 2013. Parmi eux, Foued Mohamed-Aggad, un des futurs kamikazes du Bataclan.

Mustafa S. aurait fait de même si son père et son frère ne l'avaient rattrapé de justesse à l'aéroport de Francfort (Allemagne) le 17 décembre 2013 alors qu'il s'apprêtait à s'envoler pour Istanbul. C'est précisément cet avion qu'a pris Foued Mohamed-Aggad, qui ne reviendra sur le sol français que pour s'y faire exploser.

Alperen C. a lui reconnu avoir soutenu des groupes jihadistes à partir de 2014, et s'être rendu cette année là en Syrie pendant un mois.

Plusieurs jeunes issus de filières de l'est de la France ont été jugés ces dernières années et condamnés à de lourdes peines. Karim Mohamed-Aggad, le frère du kamikaze, a ainsi vu en mai 2017 sa peine de neuf ans de prison confirmée en appel.    


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