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Jihadistes menacés de peine de mort en Irak : l'Europe indifférente

"Les jihadistes n'ont jamais eu, eux, d'état d'âme et je ne vois pas pourquoi nous en aurions pour eux", a lancé la ministre française des Armées, Florence Parly.

Un policier armé monte la garde, le 24 janvier 2018 devant le Palais de Justice à Paris, au moment où un fourgon de police transporte Jawad Bendaoud, accusé d'avoir hébergé des jihadistes qui ont commis les attentats de novembre 2015 en France. Photo AFP / CHRISTOPHE SIMON

Très prompts à proclamer sur la scène internationale leur opposition à la peine de mort, les pays européens se montrent indifférents au sort des jihadistes occidentaux prisonniers en Irak, qui risquent la peine capitale mais qu'aucun État ne tient à rapatrier sur son sol.

Une Allemande d'origine marocaine a été condamnée à la pendaison dimanche en Irak pour avoir rejoint le groupe État islamique (EI), une première à l'encontre d'une femme européenne.
Des centaines d'autres jihadistes étrangers attendent leur procès derrière les barreaux irakiens depuis la défaite militaire de leur organisation. Parmi eux, trois Françaises capturées après la chute de Mossoul en juillet, a-t-on appris mardi de source proche du dossier.

En décembre, un Suédois d'origine irakienne a déjà été exécuté par Bagdad avec 37 autres personnes, après avoir été condamné en 2010 pour "terrorisme".
"La Suède et les autres (membres) de l'UE condamnent l'application (de la peine de mort) sous toutes ses formes", avait alors réagi la ministre des Affaires étrangères Margot Wallström.

Le gouvernement allemand répète quant à lui régulièrement son opposition à une pratique "inhumaine et cruelle", et a indiqué lundi fournir un "accompagnement consulaire" à quatre ressortissants emprisonnés en Irak, sans plus de précision.

Meurtris dans leur chair ces dernières années par une vague d'attentats sans précédent, les pays européens semblent toutefois peu disposés à monter au créneau pour voler au secours de ces combattants, largement considérés comme de dangereux traîtres dans l'opinion publique.


(Lire aussi : Demandes de rapatriement de jihadistes en France : Paris hésite et "étudie les dossiers")



"Pas d'état d'âme"
"Les jihadistes n'ont jamais eu, eux, d'état d'âme et je ne vois pas pourquoi nous en aurions pour eux", a lancé lundi la ministre française des Armées, Florence Parly.
"Ces personnes savaient (...) ce qu'il se passait. Lorsqu'elles tombent entre les mains des autorités locales, elles doivent être dans la mesure du possible jugées par ces autorités locales", avait-elle estimé la veille, exprimant un sentiment répandu dans les chancelleries européennes à l'égard de leurs ressortissants partis combattre sous la bannière de l'EI au Levant.

Même position de fermeté en Grande-Bretagne ou encore en Belgique, où les autorités ont exclu d'accéder à la demande d'un jihadiste belge incarcéré en Irak, Tarik Jadaoun, qui proposait de collaborer avec les autorités du royaume en échange de son extradition.
"Il n'y a pas de négociation possible avec de telles personnes. Il n'y a pas d'espace pour ces gens dans notre société", déclarait en décembre le Premier ministre Charles Michel.

L'Irak fait partie des pays où les exécutions capitales sont les plus nombreuses dans le monde après la Chine, l'Iran et l'Arabie saoudite, selon Amnesty International.


(Lire aussi : En Europe comme aux Etats-Unis, le danger vient des jihadistes locaux)



"Entorses à l’État de droit"
"Quelles que soient la gravité et l'horreur de ses actes, si un ressortissant européen risque la peine de mort, on doit exiger que l’État qui le détient donne des garanties sur l'absence d'application de la peine de mort, ou qu'il transfère le détenu dans son pays d'origine pour y être jugé", affirme à l'AFP Me Patrick Baudoin, président d'honneur de la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH).
"Je reconnais que ce n'est pas évident, mais si on commence à multiplier les entorses à ce principe, nous ne sommes plus un Etat de droit", estime-t-il, en dénonçant "l'hypocrisie de la situation actuelle".

En coulisses, le ton des gouvernements est toutefois moins martial. Le principe est de laisser la justice irakienne faire son travail, souligne-t-on de source diplomatique européenne, mais "s'il y a un risque de peine de mort, nous intervenons auprès des autorités" via les services consulaires, comme c'est l'usage pour tout pays européen dans ce cas de figure.

Me William Bourdon et Vincent Brengarth, les avocats d'une Française de 27 ans détenue en Irak avec son bébé, ont demandé mardi à ce que les autorités se battent pour lui éviter l'échafaud avec "la même intensité que celle déployée pour les autres Français condamnés à mort, notamment Serge Atlaoui", en référence aux intenses efforts diplomatiques de Paris pour sauver la vie de ce dernier, condamné à mort en Indonésie où il est accusé de trafic de drogue.


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Très prompts à proclamer sur la scène internationale leur opposition à la peine de mort, les pays européens se montrent indifférents au sort des jihadistes occidentaux prisonniers en Irak, qui risquent la peine capitale mais qu'aucun État ne tient à rapatrier sur son sol.Une Allemande d'origine marocaine a été condamnée à la pendaison dimanche en Irak pour avoir rejoint le groupe...

commentaires (5)

Pour la France c'est simple il existe une loi: Article 28/3 déchéance de nationalité pour ceux qui ont combattu l'état Fr. Donc terminé la justice de l'état Français n'a plus rien à voir avec eux

yves kerlidou

09 h 12, le 26 janvier 2018

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Commentaires (5)

  • Pour la France c'est simple il existe une loi: Article 28/3 déchéance de nationalité pour ceux qui ont combattu l'état Fr. Donc terminé la justice de l'état Français n'a plus rien à voir avec eux

    yves kerlidou

    09 h 12, le 26 janvier 2018

  • Il n’y a pas de YA MAMA IRHAMINI pour ses traitres et assassins. Ce serait en encourager d’autres.

    Marie-Hélène

    08 h 51, le 26 janvier 2018

  • Pas de pitiés pour ces merdes

    Talaat Dominique

    00 h 47, le 25 janvier 2018

  • L'Europe est contre la peine de mort et à juste titre. Cette peine est abolie dans l'ensemble des 47 pays membres du Conseil de l'Europe et bien sur les 28 étant membres de l'Union européenne. Mais objectivement il faut se rappeler que les lois se font pour les humains et n'ont pas pour les sauvages, égorgeurs d'hommes et de femmes parce qu’ils sont différents. Leur retour en Europe causera des problèmes de même nature que dans le passé. Donc sont des personnes à éviter. Ces gens se sont exclus eux même de l'espace européen.

    Sarkis Serge Tateossian

    22 h 28, le 24 janvier 2018

  • On perd ses principes à ce que je vois . Hahahaha.... C'est pas sérieux surtout quand on a été à l'origine de ce complot financé et accompagné.

    FRIK-A-FRAK

    21 h 24, le 24 janvier 2018

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