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Liban - Décryptage

Les protestations sociales en Jordanie et le deal dans le sud de la Syrie...

Les protestations sociales en Jordanie occupent actuellement une part importante de l’actualité régionale. Si leur catalyseur a été incontestablement le décret sur les nouvelles taxes, la plupart des médias arabes font le lien entre ces mouvements et l’accord sur le point d’être conclu au sujet de la région sud de la Syrie, ainsi qu’avec ce qu’on est en train d’appeler « le deal du siècle » au sujet du conflit israélo-palestinien. Les médias du Qatar mettent directement en cause les services émiratis et saoudiens dans l’attisement des conflits sociaux en Jordanie, mais ces accusations peuvent s’inscrire dans le conflit qui oppose cet émirat aux Saoudiens et à leurs alliés. Toutefois, des rapports diplomatiques arabes insinuent que les protestations sociales seraient plus ou moins liées aux développements dans la région, notamment en Syrie. Selon ces rapports, le royaume hachémite aurait depuis quelque temps pris ses distances à l’égard du camp américano-saoudien en Syrie. Non seulement le QG opérationnel installé en territoire jordanien, qui avait joué un rôle important dans la formation et l’entraînement des forces de l’opposition syrienne au cours des dernières années, a cessé ses activités, mais, de plus, l’État jordanien a décidé récemment de « normaliser » ses relations avec la Syrie, à travers la réouverture du point de passage de Nassib (le plus important entre les deux pays) pour des raisons essentiellement économiques, ce passage pouvant rapporter au Trésor public jordanien près de 400 millions de dollars par mois en recettes douanières, selon les estimations. Autrement dit, la Jordanie ne veut plus que les plans contre le régime syrien passent par son territoire. Ce qui constitue une position avancée qui renforce la position de Damas dans le sud, en particulier dans la province de Deraa.

Selon les rapports diplomatiques précités, la position de la Jordanie est de nature à faciliter la conclusion d’un accord russo-israélien pour cette partie de la Syrie prévoyant l’acceptation par les Israéliens du déploiement de l’armée syrienne dans le sud, à la limite du Golan occupé, en contrepartie du retrait des forces alliées (Iran et Hezbollah) de l’ensemble de cette région.

Cet accord qui bute encore sur le retrait américain de la base de Tanaf à la frontière syro-irakienne, mais proche de la Jordanie (condition posée par les Russes et les Syriens), a été présenté comme une victoire pour les Israéliens qui obtiennent ainsi le retrait des Iraniens et du Hezbollah de la zone limitrophe du Golan où ces derniers affirmaient vouloir créer une force de résistance pour rééditer un scénario dans le même genre de celui qui s’est déroulé au Liban-Sud. C’est pourquoi les rapports diplomatiques précités prévoient une action israélienne auprès des Américains en faveur de la conclusion de cet accord.

Toujours selon les mêmes rapports, les Israéliens ont besoin de cet accord pour étouffer la possibilité de créer un front permanent et actif le long du Golan. D’autant qu’ils n’ont pas encore digéré les derniers développements dans cette région, notamment ce que le secrétaire général du Hezbollah a appelé dans un de ses discours « la nuit des missiles ». Au cours de cette nuit, 48 missiles ont été lancés à partir du territoire syrien vers des positions israéliennes dans le Golan. Les Israéliens n’ont reconnu que le lancement de 20 missiles, assurant que la plupart d’entre eux ont été interceptés. Mais selon Hassan Nasrallah, leur nombre est beaucoup plus élevé et ils ont atteint des cibles militaires importantes et secrètes israéliennes, installées dans la partie occupée du Golan et destinées à la surveillance des activités des forces adverses. De plus, les Israéliens n’ont toujours pas réussi à déterminer l’identité de ceux qui ont lancé les missiles (l’armée syrienne, les Iraniens ou le Hezbollah). Ce qui augmente encore plus leur confusion, alors qu’ils ont admis le fait que leur aviation ne peut plus survoler et bombarder impunément des cibles en Syrie, depuis qu’un de ses avions militaires a été abattu par un missile lancé à partir du territoire syrien. Les Israéliens ont donc tâté le terrain et ils ont obtenu des réponses qui ne les ont pas rassurés. C’est pourquoi ils considèrent désormais que le retour à la situation d’avant la guerre en Syrie est préférable pour la stabilité dans le Golan. C’est dans ce contexte qu’ils réclament le déploiement de l’armée syrienne dans le sud du pays pour relancer le cessez-le-feu jadis en vigueur et qui était en principe garanti par les Casques bleus de l’ONU. Cette revendication présentée comme une victoire est en fait une reconnaissance de l’échec de toutes les tentatives de renverser le régime syrien et du plan d’aide aux forces de l’opposition syrienne qui a duré près de 7 ans. Elle montre aussi qu’en dépit de leurs menaces, les Israéliens craignent l’ouverture du front du Golan et la présence des forces de l’axe dit de la résistance dans cette zone. Dans ce contexte, la demande du retrait des forces iraniennes et alliées du sud de la Syrie n’est pas une victoire mais une volonté de calme, pour pouvoir se consacrer au dossier israélo-palestinien et à l’exécution du fameux « deal du siècle » proposé par le président américain Donald Trump. Selon ce qu’on connaît du plan américain, Jérusalem ne devrait plus être réclamée par les Palestiniens et sera consacrée capitale de l’État hébreu. Ce serait donc aussi l’autre raison de la volonté de « punir » la Jordanie qui refuse cette disposition, car elle est la « gardienne des Lieux saints » de Jérusalem. Dossiers à suivre...

Les protestations sociales en Jordanie occupent actuellement une part importante de l’actualité régionale. Si leur catalyseur a été incontestablement le décret sur les nouvelles taxes, la plupart des médias arabes font le lien entre ces mouvements et l’accord sur le point d’être conclu au sujet de la région sud de la Syrie, ainsi qu’avec ce qu’on est en train d’appeler...

commentaires (7)

De plus, toutes ces analyses oublient de nous rappeler le désir exprimer par Kissinger... "La carte du moyen orient doit très modifiée..." Et depuis c'est exactement ce qui se fait, de façon subtile mais efficace. Nous en payons le prix car pour forger le fer il faut le surchauffer et le battre... Tout le reste n'est que du charabia pour consommation médiatique. Créons un pays solide et moderne et laissons toutes ces analyses aux philosophes...

Wlek Sanferlou

17 h 31, le 07 juin 2018

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Commentaires (7)

  • De plus, toutes ces analyses oublient de nous rappeler le désir exprimer par Kissinger... "La carte du moyen orient doit très modifiée..." Et depuis c'est exactement ce qui se fait, de façon subtile mais efficace. Nous en payons le prix car pour forger le fer il faut le surchauffer et le battre... Tout le reste n'est que du charabia pour consommation médiatique. Créons un pays solide et moderne et laissons toutes ces analyses aux philosophes...

    Wlek Sanferlou

    17 h 31, le 07 juin 2018

  • Khlatit el hebil bil nebil wou dayaiit el shinkesh... Merci Mme... Bon je prends une boîte d'aspirine et je vais dormir...

    Wlek Sanferlou

    17 h 23, le 07 juin 2018

  • on peut pas faire mieux quand on ne comprend pas la situation ... la jordanie/USA/russe .. sont d'accords pour rester au sud .. madame vous aviez affirmer auparavant que les USA allaient sortir de syrie ..mais ils sont encore la .. et ils le resterons encore pendant un certain temps et la grogne en jordanie n'est pas causer par l'arabie a cause de je ne sais quelle raison... la jordanie peut aplanir ces relations avec la syrie mais cela ne veut pas dire qu'il se range derriere

    Bery tus

    14 h 54, le 07 juin 2018

  • Ce qui rend votre article crédible chère Scarlett, c'est que les données nouvelles que vous invoquez sont évidentes. Les VICTOIRES du héros syrien BASHAR sur les enfants wahabites d'israel et de la coalition foireuse occidentalo wahabite , le non survol du territoire syrien depuis l'abattage du f15 , et la pluie de missiles sur les positions du l'usurpation, prouve combien israel est fragilisé et en situation de stress. C'est pas parce que des rencontres entre Poutine et nathanyahou se font à une vitesse accélérée qu'il faut conclure que Poutine, le master MIND du jeu dans la région se soumettra aux diktats de ce criminel, comme le fait le clown déséquilibré mental américain. L'axe de la résistance est actuellement très fort pour exiger une reconsidération des prétentions des pays du complot contre BASHAR. D'où la prise des choses en main par israel qui cherche surtout en ce moment à rassurer son front intérieur. Et comme vous le dites , les dossiers restent ouverts et donc sont à suivre , tant est que les forces de la résistance de Syrie, d'Iran d'Irak et de RUSSIE sont encore présentes sur le terrain, malgré les annonces d'attaques destructions sur des cibles qui restent à prouver qu'elles aient été concluantes .

    FRIK-A-FRAK

    14 h 48, le 07 juin 2018

  • C'est le meilleures recueille de science fiction jamais lu! Vous avez au moins le mérite d'être constante dans la désinformation surtout lorsque vous écrivez qu'après l'histoire de la chute de l'avion Israélien, Israël craint le survol du territoire Syrien et ne sait toujours pas qui est derrière les missiles, et blablabla et blablabla... A titre de rappel, aucuns missiles n'a atteint d'objectif en Israël, référez vous aux dires de Hassouna lui meme, qui etait heureux d'avoir pu les lancer sans qu'Israël ne le sache, sans plus ni moins. Il a appeler cela une victoire! Une victoire bidon de plus qui réjouit les imbéciles heureux. De plus, après le drone et la chute de l'avion Israélien, les bases Syro-Iraniennes ont été pilonné presque tous les jours sans répits sans que les bombardés ne puissent vraiment déterminée qui etaient derriere ses bombardement. Une fois ce sont les Américains, un autre jour Israël et ainsi de suite... Qui sont ceux qui sont confus dans toute cette histoire, franchement... Quand à la Jordanie, sans vouloir vous faire de la peine, avec ou sans la Syrie, avec ou sans les arabes, les américains ou autres elle allait un jour ou l'autre exploser. Pas besoin d'y intervenir pour ce faire, la cendre est en voie de ravivement depuis bien avant le conflit Syrien... De la a mettre en relation Deraa etc.. etc... c'est vraiment couvrir certain fait social et économique bien propre a eux.

    Pierre Hadjigeorgiou

    11 h 57, le 07 juin 2018

  • Au delà de toute cette analyse, il faudrait peut-être aller chercher ailleurs, chère Madame, dans tout ce qui se passe en Jordanie… et entrevoir les prémices de changements géopolitiques devant aboutir, après la décision américaine par rapport à Jerusalem, à un transfert de populations palestiniennes vers ce pays pour les y implanter et en faire leur pays de substitution, en lieu et place du Royaume Hachémite...et ouvrir ainsi la voie à une négociations possible d'une paix israèlo palestinienne et donc israèlo arabe...!

    Salim Dahdah

    10 h 35, le 07 juin 2018

  • DU COMME-CI ET DU COMME-CA TRES CHERE MADAME SCARLETT HADDAD EST VOTRE ARTICLE D,AUJOURD,HUI ! ET COMPRENNE QUI POURRA...

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 32, le 07 juin 2018

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