L'aviation israélienne a frappé quinze objectifs du Hamas en riposte à des tirs de roquettes contre le territoire israélien partis de la bande de Gaza contrôlée par le mouvement islamiste palestinien, a annoncé l'armée dimanche.
"Parmi ces objectifs figuraient deux sites de fabrication et de stockage de munitions du Hamas et un complexe militaire", selon le communiqué de l'armée qui dit répliquer aussi à "diverses activités terroristes approuvées et orchestrées par le Hamas au cours du week-end".
L'armée israélienne a ainsi fait état d'une série de tentatives d'attaques contre des soldats le long de la barrière séparant la bande de Gaza sous blocus du territoire israélien. Elle évoque également des "dégâts sur des infrastructures liées à la sécurité" et des incendies allumés, sur le territoire israélien, avec des cerfs-volants et des ballons projetés depuis l'enclave palestinienne. Quelques heures après une première vague de raids "ayant frappé dix sites" du Hamas, un avion "a tiré sur cinq objectifs maritimes (...) du Hamas dans le nord de la bande de Gaza", a affirmé l'armée israélienne.
Côté palestinien, on n'a pas fait état immédiatement de victimes.
Samedi soir, deux roquettes avaient été tirées depuis la bande de Gaza vers le sud d'Israël. Le système israélien de défense antimissiles a intercepté l'une des roquettes et l'autre n'aurait pas atteint sa cible et serait tombée à l'intérieur de la bande de Gaza, selon l'armée. Aucun des groupes armés présents à Gaza n'avait revendiqué en début d'après-midi dimanche la responsabilité de ces tirs.
La semaine dernière, la bande de Gaza et les localités israéliennes avoisinantes ont été le théâtre de la pire flambée de violence depuis la guerre de 2014 entre Israël et le Hamas et ses alliés.
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L'armée israélienne a indiqué avoir frappé au total mardi et mercredi avant l'aube 65 positions des groupes armés palestiniens dont le Hamas, en représailles aux tirs d'une centaine de roquettes et d'obus contre son territoire, dont certains ont été interceptés par les systèmes de défense aériens.
Les deux adversaires se sont rejetés la responsabilité de cette flambée de violence, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu accusant le "régime du Hamas, le Jihad islamique et les autres organisations terroristes soutenues par l'Iran" d'être responsables de ce qui s'était passé.
A la veille d'un périple européen qui doit le conduire en Allemagne, en France et en Grande-Bretagne, le chef du gouvernement israélien a répété dimanche qu'il était déterminé à "bloquer l'agression iranienne et ses plans d'expansion au Moyen-Orient et en premier lieu en Syrie".
Les derniers échanges de tirs autour de la bande de Gaza sont intervenus après les obsèques célébrées samedi d'une secouriste volontaire palestinienne tuée par balle la veille par des soldats israéliens près de la barrière entre l'enclave palestinienne et le territoire israélien. Des milliers de personnes ont assisté aux funérailles de cette secouriste, Razan al-Najjar, 21 ans, touchée vendredi à l'est de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza.
Ces funérailles ont été suivies d'accrochages près de la barrière frontalière lorsque des Palestiniens ont lancé des pierres contre des soldats israéliens. Plusieurs Palestiniens ont été blessés, selon les autorités de Gaza.
Dimanche, le ministère de la Santé gazaoui a annoncé le décès d'un Palestinien qui a succombé après avoir été blessé par des tirs israéliens le 14 mai, date de grosses manifestations dans l'enclave palestinienne contre le transfert à Jérusalem de l'ambassade américaine en Israël. Au moins 61 Palestiniens avaient été tués ce jour-là par l'armée israélienne le long de la barrière frontalière.
Au moins 124 Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens depuis le début le 30 mars des manifestations dans l'enclave palestinienne contre plus de 10 ans de blocus israélien et pour réclamer le droit au retour des Palestiniens ayant été chassés ou ayant dû quitter leurs terres à la création d'Israël en 1948.
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