Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a vivement critiqué le Hezbollah, demandant au gouvernement libanais d'agir pour empêcher le parti chiite de se renforcer, dans un rapport au Conseil de sécurité dont l'Associated Press a obtenu lundi une copie.
M. Guterres a appelé le gouvernement et les forces armées libanaises "à prendre toutes les mesures nécessaires pour interdire au Hezbollah et aux autres groupes armés d'acquérir des armes et de renforcer leurs capacités paramilitaires".
Il a affirmé que l'activité militaire du Hezbollah viole l'accord de Taëf ainsi que la résolution du Conseil de sécurité de 2004 (1559) ordonnant le désarmement de toutes les milices libanaises. M. Guterres a également déclaré que l'engagement du Hezbollah dans le conflit syrien violait également la politique officielle du Liban de "distanciation" ou de neutralité dans les affaires régionales.
"Dans un État démocratique, qu'un parti politique ait une milice qui n'a aucune responsabilité vis-à-vis des institutions démocratiques et étatiques, mais qui a le pouvoir d'amener cet État à la guerre, constitue une anomalie fondamentale", a souligné M. Guterres.
Il a également indiqué qu'une augmentation présumée de l'arsenal du Hezbollah pro-iranien constitue un "sérieux défi" à la capacité du gouvernement libanais à exercer son autorité et sa souveraineté sur l'ensemble du pays. "J'appelle les pays de la région qui entretiennent des liens étroits avec le Hezbollah à encourager la transformation du groupe armé en un parti politique et son désarmement", a déclaré M. Guterres.
M. Guterres a ajouté que l'arsenal et l'implication du Hezbollah en Syrie continuent "d'être dénoncés par certaines personnes au Liban, qui considèrent ces questions comme des facteurs de déstabilisation" dans le pays. "La présence continue de ces armes constitue une menace implicite, a-t-il mis en garde. Celles-ci pourraient être utilisées au Liban pour des raisons politiques."
Fidèle allié de l'Iran et ennemi juré d'Israël, le Hezbollah est le principal mouvement armé libanais et un poids lourd politique qui a remporté, avec des partis alliés, les dernières élections législatives au Liban le 6 mai. Il combat en Syrie aux côtés du régime de Bachar el-Assad et a formé les milices populaires chiites irakiennes qui ont participé à la reconquête des territoires contrôlés par le groupe Etat islamique (EI).
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UN MIRACLE DE CULOT ? NON JE DIRAIS UN MIRACLE D'IDIOTIE
Gaby SIOUFI
14 h 50, le 23 mai 2018