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Culture - Musique

Les forêts, les jardins et les feuilles d’Anthony Abi Khalil...

L’église Notre-Dame du Liban de la rue d’Ulm à Paris a accueilli le premier concert du jeune compositeur libanais. Des créations surprenantes et prometteuses, à la croisée des styles.

Anthony Abi Khalil (saxophone) et Daniel el-Haiby (flûte). Photo D.R.

« Si j’ai intitulé mon spectacle Les Feuilles inspirantes, c’est parce qu’il m’a été inspiré par la beauté et l’harmonie de la nature, qui représente pour moi une voie essentielle vers la vertu et la joie, donc vers la musique », explique d’emblée le jeune compositeur Anthony Abi Khalil. Poussés par la curiosité de découvrir les premières compositions du saxophoniste, de nombreux étudiants libanais, des musiciens du Conservatoire international de musique à Paris, où l’artiste poursuit sa formation, et des habitants du quartier du Panthéon, sont venus assister à son premier concert.

C’est Mgr Maroun Nasser Gemayel, l’évêque maronite de France, qui accueille le public et la musique d’Anthony Abi Khalil, en rappelant que sa mission auprès des jeunes est de les aimer, de les servir et de les encourager pour réaliser leurs rêves. « Nous sommes venus en France pour apprendre dans différents domaines et pour vivre en liberté, mais on est aussi venus pour donner, et partager notre précieux patrimoine culturel. » Dominique Preschez, professeur de composition musicale, prend ensuite la parole pour évoquer les qualités de technique d’écriture et d’orchestration de son élève, dont le jeu de saxophoniste est « merveilleux », et qui exprime « la résonance d’une musique universelle dans sa relation avec les musiques du monde ».

Le Vieil Agricole est la première pièce proposée. C’est un solo pour alto, interprété par Sylvain Durantel, accompagné par un film d’animation. « C’est un hommage à mon grand-père, qui était paysan et m’a appris à aimer la nature. C’est l’enfant que j’étais qui exprime sa fascination devant un homme qui crée son jardin », souligne le compositeur. La ligne mélodique évoque des émotions successives : la joie, la quiétude, puis la nostalgie. C’est ensuite le quatuor à cordes de l’Orchestre national de Nancy qui interprète la deuxième œuvre, La Forêt mystérieuse, dont l’écriture est beaucoup plus moderne. Composée de polymétrie, de contrepoints subtils et d’ostinatos aux accents orientaux, l’opus exprime une liesse évidente.


De Broummana à Paris
Après le quatuor à cordes en la mineur de Mendelssohn, c’est A Pruzynska qui clôt le concert. Il s’agit d’une « grande parade spirituelle », selon Dominique Preschez. « Toutes les musiques s’y mêlent, les musiciens s’interpellent, c’est un montage extraordinaire de musiques du monde : orientales, contemporaines, classiques, rock avec un goût russe. » Dix musiciens sont sur scène, dont le compositeur de 25 ans au saxophone, Nader Saba, guitariste de rock fusion, Marie-Josée Matar, soprano, et Daniel el-Haiby, flûtiste. La pièce finale est un ensemble éclectique et culotté de musique classique et contemporaine, qui ressemble à un opéra rock, dont le travail sonore est intéressant et très varié. Une des jeunes musiciennes du public est séduite par le résultat final : « Mettre une soprano sur une batterie, c’est original, ça fait voyager », surtout dans l’ancienne chapelle des jésuites, confiée à la communauté maronite depuis 1914. 

Anthony Abi Khalil a grandi à Broummana et il a appris la musique seul avant de prendre des cours de saxophone à LeBAM, une structure qui propose une formation musicale gratuite aux jeunes dans différentes villes libanaises. Il est venu en France pour « apprendre à écrire de la musique ». Il ajoute avec conviction : « La composition est tout ce qui m’importe. M. Preschez, m’a appris à m’exprimer musicalement, j’ai l’orchestration dans ma tête. » 


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