Le Premier ministre libanais, Saad Hariri, a affirmé samedi soir que l'Arabie saoudite "rassemble les Libanais et ne fait pas de distinction entre eux", appelant le pays à "se distancier des affaires intérieures des autres pays", alors que le Hezbollah a accusé Riyad d'ingérence politique.
"Les Saoudiens fédèrent toujours les Libanais et ne font pas de distinction entre eux", a affirmé le chef de l'Exécutif lors d'un iftar organisé par le chargé d'affaires saoudien à Beyrouth, Walid Boukhari, auquel étaient également conviés le haut responsable saoudien Nizar Alaoula, le chef des Forces libanaises Samir Geagea, l'ancien président de la République Michel Sleiman et les anciens Premier ministres Tammam Salam et Fouad Siniora.
Riyad "veut que le Liban reste uni face aux défis et qu'il respecte l'accord de Taëf", qui avait mis fin à la guerre civile (1975-1990), a ajouté M. Hariri, qui a insisté dans son discours sur "l'histoire remplie de bonnes choses et pleine d'affection" entre le royaume saoudien et le Liban et sur l'importance de "garder les meilleures relations possibles avec les pays arabes". M. Hariri a encore souligné que "les pays du Golfe ne sont jamais intervenus dans les affaires intérieures" du Liban. "En échange, nous devons nous distancier de toute ingérence dans les affaires des pays-frères", a-t-il poursuivi. "L'arabité du Liban est une ligne rouge", a-t-il lancé.
De son côté, le chargé d'affaires saoudien a souligné les relations amicales historiques qui lient le Liban et l'Arabie saoudite.
Les relations entre le Premier ministre et l'Arabie saoudite s'étaient détériorées fin 2017, la politique de M. Hariri étant jugée trop bienveillante à l’égard du Hezbollah, allié de l'Iran et de Damas, grand rival de Riyad dans la région. Ces tensions s'étaient soldées par l'annonce d'une démission de Saad Hariri depuis Riyad, début novembre. Il avait ensuite accepté de revenir sur sa démission, après la publication d'une décision gouvernementale obligeant le Liban à se distancier des axes et conflits régionaux.
Formation du futur gouvernement
En ce qui concerne la formation du futur gouvernement, et répondant à une question sur un éventuel veto saoudien qui serait posé pour empêcher le Hezbollah de faire partie du prochain gouvernement, Nizar Alaoula a déclaré que "la formation du cabinet est une affaire libanaise dans laquelle nous n'avons pas à intervenir".
Cette déclaration intervient alors que le Bureau du contrôle des avoirs étrangers (Office of Foreign Assets Control – OFAC) du département du Trésor américain, en coopération avec l'Arabie saoudite et plusieurs pays du Golfe, ont ajouté mercredi dernier sur leur liste de personnalités reconnues comme terroristes le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah et neuf autres cadres du parti chiite, qui seront soumis à des sanctions financières pour leur coopération avec l'Iran. Ces sanctions ont été annoncées dans le cadre du retrait américain de l'accord sur le nucléaire iranien.
Dimanche, Nabil Qaouk, cadre du Hezbollah, a accusé l'Arabie saoudite de "s'ingérer dans la formation du gouvernement" et d'"oeuvrer à la formation d'un bloc parlementaire chargé d'assiéger la résistance".
Selon toute vraisemblance, Saad Hariri devrait être reconduit à la tête du gouvernement libanais, malgré le revers rencontré par sa formation, le Courant du Futur, aux élections législatives du 6 mai qui lui ont fait perdre un tiers de ses sièges au Parlement.
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commentaires (10)
“ Hariri a encore souligné que "les pays du Golfe ne sont jamais intervenus dans les affaires intérieures" du Liban. "En échange, nous devons nous distancier de toute ingérence dans les affaires des pays-frères", a-t-il poursuivi. "L'arabité du Liban est une ligne rouge", a-t-il lancé. “ 3m bi rabehna jmile que comme quoi ils ne se sont jamais ingérer ? Et la demission de Hariri c’etait quoi? Bon on va faire comme si on avait oublié pas grave. En echange ya Lebnene tu fermes ta gu**** sur tout ce qui se passe dans le Moyen-Orient que ça te plaise ou non, une façon d’annihiler notre liberté de pensée, de nous exprimer, le concept vivre ensemble, de la diversité, de la culture etc... bah oui ne pas s'ingérer ca veut dire qu’on a pas le droit de critiquer quoique se soit... On appelle ca de la soumission, de l’esclavage moderne, et si ca c’est pas hégémonique je me demande ce que c’est
Chady
20 h 19, le 22 mai 2018