Le Premier ministre libanais, Saad Hariri, lors d'un festival célébrant les résultats du Courant du Futur aux législatives, le 11 mai 2018, à Beyrouth. Photo Dalati et Nohra
Les déclarations du ministre turc interviennent alors que la situation est tendue entre Riyad et Ankara, notamment depuis que la Turquie a clairement exprimé son soutien au Qatar, visé par un embargo de ses voisins. L'Arabie saoudite et ses alliés, notamment les Émirats arabes unis, se méfient de plus en plus de la Turquie, jugée favorable à des groupes islamistes comme les Frères musulmans, perçus comme une menace pour la sécurité régionale.
M. Cavusoglu a d'ailleurs considéré samedi que "les relations entre la Turquie et l'Arabie saoudite deviennent catastrophiques".
Le leader druze Walid Joumblatt a lui aussi critiqué Saad Hariri, samedi, sans le nommer.
"Les élections se sont terminées et il est bizarre que certains perdants célèbrent la victoire et que d'autres aient recours au tapage médiatique au lieu de respecter la loi", a tweeté M. Joumblatt sur son compte personnel.
Vendredi, M. Hariri avait participé à un grand rassemblement populaire à la Maison du Centre pour célébrer ce qu’il considère comme la victoire de son parti aux élections.
Outre M. Hariri, c'est au député Talal Arslane que le leader druze faisait allusion dans son tweet en parlant de "tapage médiatique". Des affrontements armés avaient éclaté mardi entre des partisans du PSP et des membres du Parti démocrate dirigé par M. Arslane. Les affrontements avaient fait un mort, Ala' Abou Faraj, partisan du PSP. Deux partisans de M. Arslane avaient été arrêtés vendredi dans la localité du caza d'Aley par les services de renseignement de l'armée libanaise. Mais M. Joumblatt accuse toujours M. Arslane, qui dément fermement, de protéger le principal suspect des affrontements, Amine Souki, à son domicile de Khaldé. Certains médias locaux affirmaient en fin de semaine que M. Souki se trouve désormais en Syrie.
M. Hariri n'a pas tardé à répondre au chef du PSP, l'appelant à "laisser le Courant du Futur tranquille et arrêter de rejeter tous ses problèmes" sur sa formation, dans un tweet dont une capture d'écran a été publiée par les médias libanais. Toutefois, le tweet du Premier ministre n'apparaissait plus, une heure plus tard, sur la page de M. Joumblatt.
Le PSP a quelques heures plus tard présenté ses "excuses" au Premier ministre, affirmant "ne pas vouloir rejeter ses propres problèmes" (sur Hariri) mais "attirer son attention sur l'importance des incidents qui ont eu lieu à Choueifat". "En tant que responsable, il (Saad Hariri) doit suivre cette situation et faire appliquer la loi et la justice", peut-on lire dans un communiqué du parti.
Par ailleurs, le chef du cabinet du leader du courant du Futur Saad Hariri, Nader Hariri, a présenté sa démission. L'intérim à la tête du cabinet du chef du parti sera assuré par Mohammad Mneimné, selon un communiqué publié par le bureau de presse de Saad Hariri. Le leader du Futur a également décidé d'évincer les membres du comité chargé des élections et de la machine électorale au sein du courant, ainsi que les responsables des sections de Beyrouth, de la Békaa, du Koura et de Zghorta, au Liban-Nord.
Le président désigné à la tête du parti fort, avec son bloc fort, fort de 29 sièges hétéroclites, souhaiterait user de sa forte goinfrerie politique, commencerait, dès demain, par revendiquer la fonction de vice-président du Parlement. ensuite, il revendiquera la vice-présidence du Gouvernement, ensuite la vice-présidence de la République, ensuite la vice-présidence du Sénat, le cas échéant. Après on verra.
20 h 16, le 13 mai 2018