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À La Une - Liban

Législatives : "Hariri sort perdant et tout le monde sait pourquoi", estime le ministre turc des AE

Joumblatt s'étonne des "perdants qui célèbrent la victoire", en allusion au Premier ministre libanais.

Le Premier ministre libanais, Saad Hariri, lors d'un festival célébrant les résultats du Courant du Futur aux législatives, le 11 mai 2018, à Beyrouth. Photo Dalati et Nohra

Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a estimé samedi que le Premier ministre libanais, Saad Hariri, "sort perdant" des élections législatives du 6 mai, à l'issue desquelles le Courant du Futur s'est vu amputé de près d'un tiers de ses sièges au Parlement.

"Tout le monde sait pourquoi il a perdu et je ne veux pas intervenir dans les affaires intérieures du Liban", a affirmé le diplomate turc lors d'une rencontre avec des journalistes de pays arabes à Istanbul, selon des propos rapportés par les médias libanais. "Vous connaissez M. Hariri et les raisons de son échec", a-t-il insisté, dans une critique implicite de la politique du chef du gouvernement libanais, notamment ses relations avec l'Arabie saoudite.

Le Courant du Futur, dirigé par Saad Hariri, a remporté 21 sièges parlementaires à l'issue du scrutin législatif de dimanche dernier, le premier depuis neuf ans, alors qu'il en détenait 33 dans la précédente législature. Les groupes parlementaires du Hezbollah et du mouvement Amal constituent la première force au Parlement, devant le bloc du CPL et de ses alliés (29 sièges) et celui du Courant du Futur.




Les déclarations du ministre turc interviennent alors que la situation est tendue entre Riyad et Ankara, notamment depuis que la Turquie a clairement exprimé son soutien au Qatar, visé par un embargo de ses voisins. L'Arabie saoudite et ses alliés, notamment les Émirats arabes unis, se méfient de plus en plus de la Turquie, jugée favorable à des groupes islamistes comme les Frères musulmans, perçus comme une menace pour la sécurité régionale.    

En mars 2018, lors d'une visite au Caire, le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammad ben Salmane, avait estimé que la Turquie fait partie d'un "triangle du mal" avec l'Iran et les groupes islamistes radicaux. L'armée turque a combattu en Syrie aux côtés de milices soutenues par l'Iran, le grand rival des Saoudiens dans la région.

M. Cavusoglu a d'ailleurs considéré samedi que "les relations entre la Turquie et l'Arabie saoudite deviennent catastrophiques".




Polémique Joumblatt-Hariri
Le leader druze Walid Joumblatt a lui aussi critiqué Saad Hariri, samedi, sans le nommer.

"Les élections se sont terminées et il est bizarre que certains perdants célèbrent la victoire et que d'autres aient recours au tapage médiatique au lieu de respecter la loi", a tweeté M. Joumblatt sur son compte personnel. 



Vendredi, M. Hariri avait participé à un grand rassemblement populaire à la Maison du Centre pour célébrer ce qu’il considère comme la victoire de son parti aux élections.

Outre M. Hariri, c'est au député Talal Arslane que le leader druze faisait allusion dans son tweet en parlant de "tapage médiatique". Des affrontements armés avaient éclaté mardi entre des partisans du PSP et des membres du Parti démocrate dirigé par M. Arslane. Les affrontements avaient fait un mort, Ala' Abou Faraj, partisan du PSP. Deux partisans de M. Arslane avaient été arrêtés vendredi dans la localité du caza d'Aley par les services de renseignement de l'armée libanaise. Mais M. Joumblatt accuse toujours M. Arslane, qui dément fermement, de protéger le principal suspect des affrontements, Amine Souki, à son domicile de Khaldé. Certains médias locaux affirmaient en fin de semaine que M. Souki se trouve désormais en Syrie.

M. Hariri n'a pas tardé à répondre au chef du PSP, l'appelant à "laisser le Courant du Futur tranquille et arrêter de rejeter tous ses problèmes" sur sa formation, dans un tweet dont une capture d'écran a été publiée par les médias libanais. Toutefois, le tweet du Premier ministre n'apparaissait plus, une heure plus tard, sur la page de M. Joumblatt. 

Le PSP a quelques heures plus tard présenté ses "excuses" au Premier ministre, affirmant "ne pas vouloir rejeter ses propres problèmes" (sur Hariri) mais "attirer son attention sur l'importance des incidents qui ont eu lieu à Choueifat". "En tant que responsable, il (Saad Hariri) doit suivre cette situation et faire appliquer la loi et la justice", peut-on lire dans un communiqué du parti. 

Par ailleurs, le chef du cabinet du leader du courant du Futur Saad Hariri, Nader Hariri, a présenté sa démission. L'intérim à la tête du cabinet du chef du parti sera assuré par Mohammad Mneimné, selon un communiqué publié par le bureau de presse de Saad Hariri. Le leader du Futur a également décidé d'évincer les membres du comité chargé des élections et de la machine électorale au sein du courant, ainsi que les responsables des sections de Beyrouth, de la Békaa, du Koura et de Zghorta, au Liban-Nord.



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commentaires (10)

Le président désigné à la tête du parti fort, avec son bloc fort, fort de 29 sièges hétéroclites, souhaiterait user de sa forte goinfrerie politique, commencerait, dès demain, par revendiquer la fonction de vice-président du Parlement. ensuite, il revendiquera la vice-présidence du Gouvernement, ensuite la vice-présidence de la République, ensuite la vice-présidence du Sénat, le cas échéant. Après on verra.

Un Libanais

20 h 16, le 13 mai 2018

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Commentaires (10)

  • Le président désigné à la tête du parti fort, avec son bloc fort, fort de 29 sièges hétéroclites, souhaiterait user de sa forte goinfrerie politique, commencerait, dès demain, par revendiquer la fonction de vice-président du Parlement. ensuite, il revendiquera la vice-présidence du Gouvernement, ensuite la vice-présidence de la République, ensuite la vice-présidence du Sénat, le cas échéant. Après on verra.

    Un Libanais

    20 h 16, le 13 mai 2018

  • Une semaine avant le 6 mai, une réunion électorale tenue dans un village kesrouanais au cours de laquelle tout le monde parlait des millions dépensés au Kesrouan, Jbeil, Batroun, Metn...principalement pour séduire et acheter des voix par-ci, par-là. L'un des convives dit alors à son voisin : - Tu veux devenir milliardaire, vas te présenter à la députation. Le voisin lui rétorque : - Même sans être député, vas te faire nommer ministre.

    Un Libanais

    15 h 22, le 13 mai 2018

  • Les politiques turcs parlent beaucoup et plus personnes dans le monde civilisé ne les écoutent... Ils peuvent toujours causer! Nos responsables politiques sont malgré les difficultés appréciés à l'étranger, on ne peut pas dire autant des turcs. Un conseil : qu'ils se taisent à jamais !

    Sarkis Serge Tateossian

    05 h 33, le 13 mai 2018

  • Perdant ou gagnant , l'important sortir le Liban de son immobilisme .

    Antoine Sabbagha

    19 h 38, le 12 mai 2018

  • hariri n'a rien fait le pire c'est le Hezbollah qui s'est permi d'aller à Achrafieh à fêter sa victoire je me demande si c'était les chrétiens qui faisait ca c'était la guerre

    Eleni Caridopoulou

    17 h 43, le 12 mai 2018

  • De quoi je me mêle ?

    Algebrix

    15 h 51, le 12 mai 2018

  • REVENIR SUR SA DEMISSION... OU IL AVAIT ENUMERE LES JUSTES RAISONS... LUI A COUTE TRES CHER A SAAD HARIRI !

    LA LIBRE EXPRESSION

    15 h 11, le 12 mai 2018

  • Rafic et Saad Hariri ne se sont jamais permis de critiquer la politique d'aucun pays étranger. Je souhaiterais que personne à l'étranger ne se permette de critiquer la politique exercée par Saad Hariri dans son pays le Liban, Etat souverain, libre et indépendant.

    Un Libanais

    15 h 07, le 12 mai 2018

  • Hariri Trop de Bla Bla Trop De Selfies Les Sunnites ne sont pas dupes Son pere le defunt Hariri etait une autre envergure Il avait reussi a embaler tous les libanais de tout bord et confesions

    KARIM GHAZZAOUI

    14 h 35, le 12 mai 2018

  • En ce qui concerne joumgirouette, saad a raison de lui demander de balayer devant sa porte . Mais aussi , si saad est convaincu d'avoir gagner, c'est son problème , du moment qu'il y croit. Et puis cest pas parce que IL fait un pas par un appel du pied à l'axe de la resistance qu'il faudrait lui trouver tous les défauts de la terre . Ce qui m'amuse c'est le turc qui critique notre 1er ministre , quand on voit la Turquie elle même avoir fait un pas en arrière vis à vis de ses alliés wahabites et de ses partenaires de l'otan . C'est dramatique , mais qu'est ce qu'on s'amuse en terre bénie du M.O.

    FRIK-A-FRAK

    14 h 03, le 12 mai 2018

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