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À La Une - Festival de Cannes

Nadine Labaki décrochera-t-elle la Palme? Verdict dans quelques heures

L'heureux élu, ou heureuse élue, qui recevra la Palme d'or un an après "The Square", sera désigné lors de la cérémonie de clôture à partir de 17h15 GMT, donc 20h15 heure libanaise.

C’est ce samedi soir, que sera attribuée la Palme d’Or de la 71e édition du Festival de Cannes. REUTERS/Regis Duvignau

Le 71e Festival de Cannes va-t-il couronner une réalisatrice? Et plus spécifiquement Nadine Labaki, dont le dernier film, Capharnaüm, est en lice.

La question est dans les esprits au terme d'une édition placée sous le signe des femmes et à quelques heures de l'annonce du palmarès établi par Cate Blanchett et son jury.
L'heureux élu, ou heureuse élue, parmi les 21 films en compétition, pour recevoir la Palme d'or un an après "The Square" du Suédois Ruben Östlund, sera désigné lors de la cérémonie de clôture à partir de 17h15 GMT, donc 20h15 heure libanaise.

En attendant, les festivaliers ont tout le loisir, aujourd'hui, de se livrer au petit jeu des pronostics. Les films du Sud-Coréen Lee Chang-dong ("Burning"), du Japonais Kore-Eda ("Une affaire de famille") et de la Libanaise Nadine Labaki ("Capharnaüm"), une des trois femmes en compétition, ont été très bien accueillis. Mais difficile de dire quelle direction va prendre le jury, après un Festival très politique où les femmes ont été visibles comme rarement. Avec une image forte: cette montée des marches de 82 femmes du 7e art (en référence au nombre de films réalisés par des femmes sélectionnés dans l'histoire de Cannes) pour "l'égalité salariale".


(Lire aussi : Capharnaüm : Les larmes de Yordanos et le sommeil de Zain)


Depuis sa création, le Festival n'a décerné la Palme d'or qu'à une seule réalisatrice, la Néo-Zélandaise Jane Campion. C'était il y a 25 ans pour "La leçon de piano". "Il y a plusieurs femmes en compétition (mais) elles y sont pour la qualité de leur travail. Nous les évaluerons en tant que cinéastes", avait affirmé Cate Blanchett. "Est-ce que j'aimerais voir plus de femmes en compétition ? Tout à fait. Est-ce que cela va arriver prochainement ? Je l'espère", avait affirmé l'actrice australienne qui fut la véritable reine de cette édition.
"Ce qui me plaît le plus dans ce jury, c'est qu'il est engagé... Je pense donc que ça ne va pas être très compliqué de nous entendre sur cette Palme d'or", avait pour sa part estimé la chanteuse burundaise Khadja Nin, au début des festivités.
Elle fait partie du jury, aux côtés des acteurs Chang Chen, Léa Seydoux et Kristen Stewart, et des réalisateurs Denis Villeneuve, Robert Guédiguian, Ava DuVernay et Andrei Zviaguintsev.

Tous se sont retrouvés samedi matin, à huis clos et sans portable, dans une villa proche de Cannes, pour se mettre d'accord sur les sept prix à remettre.

La course à la Palme reste très ouverte: Cannes a accueilli cette année le retour de Jean-Luc Godard et de Spike Lee en compétition, ainsi que la sélection de deux cinéastes interdits de voyager: le Russe Kirill Serebrennikov, qui a séduit la Croisette avec son film musical "Leto", et l'Iranien Jafar Panahi pour "Trois visages". L'image de leurs sièges vides lors des projections a marqué le Festival.
Parmi les nombreux films en provenance d'Asie, c'est le thriller "Burning" qui a le plus bluffé la critique. Un panel international de journalistes cinéma, interrogés par la revue Screen, le note 3,8 sur 4, un record.


(Lire aussi : "Capharnaüm", ou juste le droit d’exister...)


Des enfants à l'écran
Dans une veine plus intimiste, "Une affaire de famille" de Kore-Eda, grand habitué de la Croisette, a bouleversé les festivaliers, par son histoire d'enfant maltraitée recueillie par une famille de marginaux.
Un thème en résonance avec le "Capharnaüm" de Nadine Labaki, choc des derniers jours. Dans le film, un gamin des bidonvilles à Beyrouth (interprété par Zain Al Rafeea, un jeune réfugié syrien, sans expérience d'acteur) attaque ses parents pour lui avoir donné la vie, faisant de ce film un tableau explosif des enfants laissés pour compte.
L'Italie est également bien placée, avec "Dogman" de Matteo Garrone, sur un toiletteur pour chiens incarné par Marcello Fonte - l'un des favoris pour le prix d'interprétation - et "Heureux comme Lazzaro", une fable empreinte de spiritualité d'Alice Rohrwacher.
Présentés en début de festival, les films "Cold War" de Pawel Pawlikowski et "Les Eternels" de Zia Zhangke pourraient aussi figurer au palmarès, pour la prestation intense de leurs actrices respectives, Joanna Kulig et Zhao Tao.
Le Festival de Cannes se terminera par la projection de "L'homme qui tua Don Quichotte" de Terry Gilliam, longtemps considéré comme un film maudit. Il sortira en même temps en France.


(Lire aussi : Nadine Labaki : Je rêvais tout le temps de Cannes)


Les films en compétition

Vingt et un films sont en compétition pour la Palme d'or :
- "Le Livre d'image" du Franco-Suisse Jean-Luc Godard: film en cinq parties évoquant notamment la guerre et le monde arabe, à travers un collage d'images (documentaires et de fiction) et de sons, avec des citations et aphorismes en voix off, souvent lus par le cinéaste lui-même. Godard avait été récompensé par le Prix du jury en 2014 pour "Adieu au langage".
- "Heureux comme Lazzaro" de l'Italienne Alice Rohrwacher: une fable sur un jeune homme innocent et exploité par les autres, dans une ferme à l'écart du monde puis dans une ville moderne. Alice Rohrwacher avait obtenu le Grand Prix en 2014 pour "Les Merveilles".
- "Cold War" du Polonais Pawel Pawlikowski: l'histoire d'un amour tourmenté entre un musicien et une chanteuse et danseuse en pleine Guerre froide entre la Pologne et Paris, en noir et blanc. Par le réalisateur d'"Ida", Oscar du meilleur film étranger en 2015.
- "Dogman" de l'Italien Matteo Garrone: l'histoire d'un toiletteur pour chiens qui montre les crocs et sombre dans une spirale de violence après avoir été trahi par une brute du quartier avec qui il commet de petits larcins. Quatrième film de Garrone en compétition.
- "Leto" ("L'Eté") du Russe Kirill Serebrennikov, assigné à résidence: un film en noir et blanc basé sur la vie de la rockstar soviétique Viktor Tsoï, évoquant l'irrépressible envie de liberté de jeunes Soviétiques au début des années 80, nourris de Lou Reed et de David Bowie.
- "En Guerre" du Français Stéphane Brizé: nouveau film social avec Vincent Lindon par l'auteur de "La loi du marché", qui suit la lutte de salariés prêts à tout pour sauver leur usine en faillite.
- "Plaire, aimer et courir vite" du Français Christophe Honoré: sur une relation amoureuse entre un jeune étudiant et un écrivain dans les années 90, avec Vincent Lacoste et Pierre Deladonchamps. Honoré avait été en compétition en 2007 pour "Les Chansons d'amour".
- "Les Filles du soleil" de la Française Eva Husson: l'histoire de combattantes kurdes luttant contre des jihadistes, et d'une journaliste qui les suit. Avec Golshifteh Farahani et Emmanuelle Bercot. Deuxième long métrage de la réalisatrice après "Bang Gang".
- "Un Couteau dans le coeur" du Français Yann Gonzalez: Deuxième long-métrage du réalisateur ("Les rencontres d'après-minuit"), film baroque et onirique sur une productrice de porno gay, avec Vanessa Paradis.
- "Under the Silver Lake" de l'Américain David Robert Mitchell: thriller avec Andrew Garfield et Riley Keough sur un trentenaire amoureux de sa voisine et qui se lance dans une enquête à travers Los Angeles quand elle disparaît. Par l'auteur du film d'horreur "It Follows".
- "BlacKKKlansman" de l'Américain Spike Lee: histoire vraie d'un policier afro-américain et de son partenaire, infiltrés dans le Ku Klux Klan en 1978, avec Adam Driver et John David Washington. Adapté du livre "Black Klansman" de Ron Stallworth.
- "Les Eternels" du Chinois Jia Zhangke: portrait d'une femme et d'une Chine abandonnée, à travers l'histoire d'amour entre une danseuse et un gangster. Cinquième film du réalisateur en compétition, après notamment "Au-delà des montagnes".
- "Netemo Sametemo" (Asako I & II) du Japonais Ryusuke Hamaguchi: l'histoire d'Asako qui, après la disparition de l'homme qu'elle aimait, retrouve son sosie. Par le réalisateur de "Senses" ("Happy Hour"), primé au Festival de Locarno en 2015.
- "Une Affaire de famille" du Japonais Hirokazu Kore-Eda: l'histoire d'une famille de voleurs à l'étalage qui adopte une orpheline. Cinquième film de Kore-Eda en compétition.
- "Burning" du Sud-coréen Lee Chang-dong: thriller autour d'un triangle amoureux. Adaptation d'une nouvelle de Haruki Murakami. Troisième film de Lee en compétition.
- "Trois visages" de l'Iranien Jafar Panahi: Trois portraits de femmes dans l'Iran moderne, par le cinéaste dissident interdit de travailler dans son pays (Ours d'or à Berlin en 2015 pour "Taxi Téhéran").
- "Everybody knows" de l'Iranien Asghar Farhadi: Penélope Cruz, Javier Bardem et Ricardo Darin dans un thriller psychologique en espagnol.
- "Capharnaüm" de la Libanaise Nadine Labaki: l'histoire d'un enfant laissé pour compte qui se rebelle contre la vie qu'on cherche à lui imposer. Par la réalisatrice de "Caramel" et "Et maintenant, on va où?".
- "Yomeddine" de l'Egyptien Abou Bakr Shawky: odyssée d'un lépreux et d'un orphelin sur les routes d'Egypte. Un premier film.
- "Le Poirier sauvage" du Turc Nuri Bilge Ceylan: un homme rêve d'être écrivain et retourne dans son Anatolie natale, où il retrouve son père. Par l'auteur de "Winter Sleep", Palme d'or 2014.
- "Ayka" du Kazakh Sergueï Dvortsevoï: portrait d'une jeune réfugiée kirghize sans papiers poussée aux dernières extrémités pour survivre à Moscou. Deuxième film du réalisateur de "Tulpan", vainqueur du prix Un Certain regard à Cannes en 2008.

Le 71e Festival de Cannes va-t-il couronner une réalisatrice? Et plus spécifiquement Nadine Labaki, dont le dernier film, Capharnaüm, est en lice.La question est dans les esprits au terme d'une édition placée sous le signe des femmes et à quelques heures de l'annonce du palmarès établi par Cate Blanchett et son jury.L'heureux élu, ou heureuse élue, parmi les 21 films en compétition,...

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J'espère qu'elle va gagner, tous les films que j'ai lu sont valables

Eleni Caridopoulou

18 h 33, le 19 mai 2018

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Commentaires (1)

  • J'espère qu'elle va gagner, tous les films que j'ai lu sont valables

    Eleni Caridopoulou

    18 h 33, le 19 mai 2018

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