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Moyen Orient et Monde

La tuerie à Gaza menace la normalisation entre la Turquie et Israël

« Netanyahu est le Premier ministre d’un État d’apartheid », a lancé hier le président turc, Recep Tayyip Erdogan. Matt Dunham/Pool/AFP

La Turquie a demandé hier à l’ambassadeur d’Israël de quitter temporairement le pays et le président Recep Tayyip Erdogan a qualifié Israël d’« État d’apartheid », une réaction véhémente à la mort de dizaines de Palestiniens sous les tirs israéliens à Gaza qui risque de saborder la fragile normalisation entre les deux pays. La Turquie et Israël ont normalisé leurs relations fin 2016, après une grave crise diplomatique déclenchée par un raid israélien contre un navire d’une ONG turque se dirigeant vers la bande de Gaza, en 2010. Les deux parties ont depuis intensifié leur coopération.
Dès lundi soir, M. Erdogan est monté au créneau, accusant Israël de « terrorisme d’État » et de « génocide ». Et hier, l’ambassadeur israélien à Ankara, Eitan Naeh, a été convoqué au ministère des Affaires étrangères et a été prié « de retourner dans son pays pour un certain temps », selon la diplomatie turque. La veille, la Turquie avait décidé de rappeler son ambassadeur à Tel-Aviv pour consultations. Israël a riposté en ordonnant au consul général turc à Jérusalem « de rentrer dans son pays pour un certain temps ». Et le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a rétorqué aux critiques de M. Erdogan en affirmant qu’il n’avait pas de « leçons de morale » à recevoir du président turc. Cette réaction de M. Netanyahu semble avoir provoqué la sortie, d’une rare violence, à l’égard d’Israël dont M. Erdogan s’est fendu hier après-midi. « Netanyahu est le Premier ministre d’un État d’apartheid qui occupe les terres d’un peuple sans défense depuis plus de 60 ans en violation des résolutions de l’ONU. Il a du sang palestinien sur ses mains et ne peut couvrir ses crimes en attaquant la Turquie », a écrit M. Erdogan sur son compte Twitter. « Tu veux une leçon d’humanité? Lis les dix commandements », a ajouté M. Erdogan à l’adresse de M. Netanyahu. Le président turc a en outre estimé qu’un sommet de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) vendredi, à Istanbul en Turquie, allait adresser « un message très fort au monde » sur le bain de sang à Gaza. Son Premier ministre Binali Yildirim avait plus tôt dans la journée appelé à la tenue de ce « sommet extraordinaire » de l’OCI, dont les 57 membres sont invités, mais il n’était pas clair dans l’immédiat si une telle réunion se tiendrait effectivement au niveau des chefs d’État. « L’histoire ne vous pardonnera pas », a enfin prédit M. Erdogan à l’intention des États-Unis et d’Israël. Binali Yildirim a, lui, appelé les pays musulmans qui entretiennent des relations avec Israël à les « reconsidérer ».

La Turquie a demandé hier à l’ambassadeur d’Israël de quitter temporairement le pays et le président Recep Tayyip Erdogan a qualifié Israël d’« État d’apartheid », une réaction véhémente à la mort de dizaines de Palestiniens sous les tirs israéliens à Gaza qui risque de saborder la fragile normalisation entre les deux pays. La Turquie et Israël ont normalisé...

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