Les correspondances baudelairiennes de Fatima el-Hajj

Aussi métaphoriques qu’elles soient, nature et féminité ont par essence des points d’ancrage communs. Ces similitudes sont à l’origine du travail de Fatima el-Hajj qui, sous un coup de pinceau maîtrisé, rend à l’une sa féminité et à l’autre son naturel.

Si la peintre occupe depuis presque quarante ans une place importante dans le paysage artistique libanais, et au-delà puisqu’elle a exposé dans le monde entier, c’est à Alwane que tout a commencé. Le flair d’Odile Mazloum, la propriétaire des lieux, ne s’est depuis pas démenti. En plus d’une reconnaissance mondiale, cette enfant du Chouf, enseignante en art à l’Université libanaise depuis ses débuts, remporte en 1985 le prix Picasso à Madrid, et en 2007 celui du symposium Emaar à Dubaï. Fidèle à ce lieu où de nombreux accrochages lui furent consacrés, elle y présente aujourd’hui un ensemble pictural au petit goût de retour aux origines. Et pour cause, sur ces murs jaune soleil, elle expose de très grands acryliques dont la richesse des thématiques abordées donne à voir son univers intérieur.

« J’aime sa simplicité, elle peint son environnement avec honnêteté. » Avec ces quelques mots, Odile Mazloum dresse le portrait de sa protégée. En une cohérence chromatique, ses grandes compositions picturales font écho à l’amour de cette mélomane confirmée pour la musique et sa diversité. Ainsi, on y retrouve de nombreux instruments, harpe, violon et piano ; on y admire aussi un orchestre japonais. Mais pas que. Reflet de ce qui l’entoure, on apprécie la présence de nombreux animaux, chiens, chats et chevaux, et d’une nature libanaise sous son plus beau jour, dans laquelle vivent et évoluent ses personnages. Plus que tout, c’est la douceur de vivre qui est célébrée par des éléments simples de tous les jours, le pot à café et le vase de fleurs, et par des scènes de la vie quotidienne, la cueillette des olives et la lecture d’un livre dans le plus simple apparat.

« Les parfums, les couleurs et les sons se répondent », ce vers tiré des Correspondances de Charles Baudelaire trouve en cet ensemble de peintures une possible illustration. Teintée d’un certain impressionnisme, son œuvre offre un vaste éventail de perception et d’interprétation.
C’est cela, la liberté.

Galerie Alwane
Saifi Village
Du lundi au samedi, de 11h à 19h. Jusqu’au 10 mai.
Tél. : 01/975250 – 03/346240.

Pour mémoire

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