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Lifestyle - Coolitude

Ailleurs, des ministères à la poursuite du bonheur

Alors qu’au Liban on s’étripe pour les ministères régaliens, dans le monde commencent à fleurir des ministères du bien-être.

Ohoud al-Roumi, ministre d’État émiratie du Bonheur. Photo Reuters

Au Liban, la bataille électorale bat son plein et on devance les pronostics en évoquant déjà des promesses de portefeuilles. On dédaigne royalement les institutions et les besoins vitaux de la population, alors qu’ailleurs, dans un monde plus sensé, les responsables en sont déjà à soulager ses états d’âme. En février 2016, le Premier ministre des Émirats arabes unis, cheikh Mohammad ben Rached al-Maktoum, également dirigeant de Dubaï, avait annoncé la création d’un ministère d’État du Bonheur, une première, avec à sa tête une femme, Ouhoud al-Roumi. Deux ans plus tard, et plus précisément le 17 janvier dernier, la Première ministre britannique, Theresa May, a lancé le ministère de la Solitude qui sera également dirigé par une femme, Tracey Crouch, ministre des Sports et de la Société civile. Enfin, en février de cette année, cheikh Mohammad ben Rached al-Maktoum donnait le coup d’envoi de la seconde édition du concours The Arab Hope Makers (les Faiseurs d’espoir arabes). Autant d’initiatives à la poursuite du bonheur, ou du moins d’une meilleure qualité de vie.

Pour être moins seul
L’Angleterre vient donc de mettre le doigt sur un des maux du siècle qui, selon les statistiques, est aussi nocif que de fumer 15 cigarettes par jour. Ainsi, au royaume de Sa Gracieuse Majesté, on a recensé plus de neuf millions de citoyens (environ 6 % de la population) qui avouent se sentir seuls. Au moins 200 000 personnes âgées n’ont pas eu une conversation avec des proches ou des amis pendant un mois. Du côté des 18 à 34 ans, les choses ne sont pas meilleures, avec la pression des hautes études et celle pour l’obtention d’excellents résultats universitaires, suivie par la course aux postes prestigieux, toutes spécialités confondues. Un environnement pesant qui ne laisse pas de place à la convivialité et pousse à l’enfermement. Au programme du ministère britannique de la Solitude, des plans pour renforcer les activités communautaires déjà en place et qui facilitent le rapprochement des individus, et la création d’une stratégie nationale qui élargirait les structures de rencontre.

Les recettes du bonheur
Dans les pays plus ensoleillés et qui jouissent d’une grande prospérité, on a misé tout de go sur l’art de la félicité avec la création, aux Émirats arabes unis, d’un ministère du Bonheur. Ici, on veut que tout le monde soit heureux comme Ulysse. La responsabilité de cet organisme est « de diriger et d’aligner des mesures gouvernementales susceptibles de générer un bien-être social ». Ainsi, ce nouveau ministère a mis au point plusieurs stratégies qui touchent les secteurs privé et public, dans le but de faire régner une atmosphère positive sur les lieux de travail. Le tout accompagné de plusieurs conseils pour atteindre une certaine positivité et même d’une médaille pour récompenser ceux qui portent le mieux cette stratégie. Dans cette région du monde, les responsables aspirent clairement à faire du bonheur un concept concret. Les Émirats vont même commencer à envoyer des formateurs et autres experts dans d’autres pays arabes, à commencer par l’Égypte, pour organiser des tables rondes et des sessions de formation à la recherche du bonheur.

Quid du Liban ?
Dans la même optique, Dubaï a décidé d’honorer les Arab Hope Makers (les Faiseurs d’espoir arabes). L’an dernier, lors de la première édition de cette initiative, c’est une jeune Marocaine qui a reçu ce prix d’un million de dirhams émiratis, soit 270 000 dollars, remis par cheikh Mohammad ben Rached al-Maktoum. La lauréate, Nawal Soufi, a 27 ans, vit en Italie et a transformé son téléphone portable en numéro de secours pour les migrants perdus en mer.
Autant d’initiatives qui ne trouvent pas leur pendant au pays du Cèdre où le bien-être du citoyen est loin d’être une priorité. Nous avons demandé à Robert Ghanem, ancien ministre de l’Éducation nationale, quel éventuel organisme étatique pourrait être créé pour mettre un peu de baume au cœur des citoyens libanais. « J’opterais, dit-il, pour un ministère de l’Éveil et de la Réflexion qui encouragerait les Libanais à réfléchir en toute indépendance, au lieu de suivre leur instinct et leurs émotions tels des moutons de Panurge. Un ministère qui leur permettrait d’être des hommes et des femmes neutres et objectifs, afin de ne pas tomber dans ce que Voltaire disait, en évoquant la politique : “Le moyen pour les hommes sans principes de diriger des hommes sans mémoire.” »

Au Liban, la bataille électorale bat son plein et on devance les pronostics en évoquant déjà des promesses de portefeuilles. On dédaigne royalement les institutions et les besoins vitaux de la population, alors qu’ailleurs, dans un monde plus sensé, les responsables en sont déjà à soulager ses états d’âme. En février 2016, le Premier ministre des Émirats arabes unis, cheikh...

commentaires (1)

Avoir besoin d'un ministère du bonheur c'est comme avoir besoin d'un psychiatre... C'est qu'on a continuellement la déprime

Wlek Sanferlou

14 h 00, le 01 mai 2018

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Commentaires (1)

  • Avoir besoin d'un ministère du bonheur c'est comme avoir besoin d'un psychiatre... C'est qu'on a continuellement la déprime

    Wlek Sanferlou

    14 h 00, le 01 mai 2018

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