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Liban - Législatives 2018 - Interview express

Michel Mecattaf : Il est de notre devoir de préparer une nouvelle classe politique

Michel Mecattaf. Photo Facebook

Candidat indépendant au siège grec-catholique du Metn sur la liste appuyée par les Forces libanaises (FL), cet entrepreneur, diplômé en gestion des affaires de l’Université américaine de Genève, est engagé en politique depuis 1992 dans la mouvance des Kataëb – il était un proche compagnon du ministre assassiné Pierre Gemayel – et des FL.

Quel est votre positionnement au sujet des grands dossiers politiques qui sont au centre du débat national dans le pays (armes du Hezbollah, ligne de conduite du parti chiite, position au sujet du régime syrien, attitude à l’égard des conflits régionaux, décentralisation) ?
Il est clair qu’on ne pourra jamais vraiment gouverner tant qu’il y aura des armes hors du corps de l’armée. Le Hezbollah ne fait que répéter le mot de « résistance », or la résistance est le fait des peuples qui s’opposent à une occupation. Aujourd’hui, les fermes de Chebaa sont une question à régler entre la Syrie et le Liban, et les frontières sud entre Israël et le Liban, sous l’égide de l’ONU. Le Hezbollah, lui, gagne en puissance car cela fait depuis 1982 qu’il travaille, sous l’impulsion de l’Iran, avec un objectif clair et précis, alors que le reste des Libanais évolue sans véritable stratégie. Et l’appauvrissement du peuple libanais, aggravé par la disparition de la classe moyenne, lui donne l’avantage. Pour ce qui est des conflits régionaux et de l’ingérence de ce parti dans d’autres pays, je me demande comment il est possible de l’arrêter. Les autorités libanaises pratiquent la politique de l’autruche depuis des années. Pour ce qui est de la Syrie, je crois que la guerre est loin d’être terminée et, à mon avis, le régime syrien ne prendra plus le dessus. Pour lui, ce n’est plus qu’une question de temps. Malheureusement, les peuples libanais et syriens continuent d’en souffrir. Pour ce qui est de la décentralisation administrative, elle est évoquée dans notre Constitution même. Mais, pour ce faire, il est nécessaire que le pouvoir central soit assez performant. Or les personnes qui ont la responsabilité d’appliquer les lois ne sont pas aptes à être aux commandes. Le projet de loi sur la décentralisation est pratiquement prêt, mais comment le mettre en pratique sans outils de contrôle efficaces ?

Avec quel camp ou groupe parlementaire comptez-vous coopérer au Parlement ? Envisagez-vous une coopération avec un bloc ou un camp au cas par cas, en fonction des développements ou des dossiers examinés ?
Malheureusement, dans ce qui était le 14 Mars, nous sommes passés de l’ambition d’obtenir une majorité au Parlement à celle de décrocher une minorité capable de bloquer. Afin de combattre le surendettement, la mauvaise gestion ou encore la corruption sous toutes ses formes, j’espère qu’il y aura un groupe d’une vingtaine de députés au moins, adeptes des FL, des Kataëb ou des indépendants, partageant la même vision.


(Lire aussi : Simon Abiramia : « Au CPL, nous restons les mêmes et nous tendons la main »)


En dehors du champ politique, quel est le domaine que vous envisagez de privilégier dans votre action parlementaire ?
Je veux partir de mon expérience personnelle d’entrepreneuriat pour redonner espoir aux jeunes et œuvrer à leur assurer un avenir. Je crois qu’il est de notre devoir de préparer une nouvelle classe politique rassemblant ces jeunes Libanais qui n’ont pas connu les mêmes fractures nationales. Pratiquement, je contribue à un projet pilote au Metn qui consistera à créer une industrie de transformation des produits agricoles : ce projet permettra d’acheter durant plusieurs années les récoltes des agriculteurs, tout en fournissant des offres de travail dont profitera une cinquantaine de familles. Les investisseurs, eux, accepteront d’être remboursés après cinq ans sans intérêts. Si je suis élu, je serai attentif au cercle vicieux découlant des augmentations accordées aux enseignants et dont les parents d’élèves ne peuvent pas supporter le fardeau : j’aimerais contribuer à une solution à ce problème. Je voudrais aussi voir réhabilitées 24 écoles publiques du caza afin qu’elles puissent accueillir les élèves, tout en poussant les autorités à améliorer le niveau éducatif du secteur public.

La question du lecteur : Face à une liste du pouvoir, une liste indépendante qui se réclame de la société civile et une liste d’opposition (Kataëb), comment vous positionnez-vous dans cette bataille électorale du Metn ?
Au Liban, on ne peut vraiment faire partie de l’opposition sans être dans la classe politique. L’expérience a montré qu’aucun changement n’est possible hors du système. De plus, cette loi ne permet pas à ceux qui sont complètement indépendants d’accéder au Parlement, étant donné le seuil d’éligibilité très élevé. Pour moi, la politique des FL est la plus proche des idées que je partage, ce qu’atteste la prestation de leurs ministres, qui ont toujours agi en toute transparence. Il faut œuvrer pour le changement dans la limite du possible, et adopter une stratégie à moyen, sinon long terme. Dès le 7 mai, il sera temps de trouver un terrain d’entente autour d’une nouvelle loi électorale et d’autres questions importantes.



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COMMENT CHER MONSIEUR ? ILS VONT RETOURNER AVEC LEURS SOSIES ET LEURS CLONES ! SEULES, LES GRANDES DECISIONS ONT DEBARRASSE D,AUTRES PAYS DE PAREILLES CASTES !

LA LIBRE EXPRESSION

09 h 27, le 26 avril 2018

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Commentaires (1)

  • COMMENT CHER MONSIEUR ? ILS VONT RETOURNER AVEC LEURS SOSIES ET LEURS CLONES ! SEULES, LES GRANDES DECISIONS ONT DEBARRASSE D,AUTRES PAYS DE PAREILLES CASTES !

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 27, le 26 avril 2018

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