L'armée israélienne poursuivait lundi, pour le deuxième jour consécutif, la construction de son mur frontalier en béton contesté par le Liban dont des responsables politiques ont dénoncé l'"insolence" de l'État hébreu, le prévenant d'une "réponse libanaise dissuasive".
Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), les travaux israéliens ont repris à 8h lundi, en face de l'autoroute située dans la localité libanaise de Kfar Kila, dans un secteur non contesté. La construction se faisait sous haute surveillance israélienne et libanaise, de part et d'autre de la frontière. Dimanche, l'armée israélienne avait mis en place 24 blocs en béton, d'une hauteur de 6 m et d'une largeur de 1,2 m. Les travaux avaient été suspendus à 16h30. L'armée libanaise et des éléments de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (Finul) s'étaient alors déployés sur les lieux afin de sécuriser la zone.
Le ministre libanais de la Défense, Yaacoub Sarraf, a dénoncé dimanche "l'insolence israélienne qui se manifeste à travers les violations permanentes de toutes les conventions internationales, dans le but de porter atteinte à la stabilité et la sécurité au Liban". M. Sarraf a mis en garde l’État hébreu contre toute tentative de violer l'espace aérien libanais. "Nous faisons assumer à Israël la responsabilité de toute agression qu'il pourrait mener au Liban".
"Nous sommes aujourd'hui en confrontation ouverte avec l'ennemi israélien, et ce qui se passe en ce moment montre qu'Israël est incapable d'affronter le Liban sur les points frontaliers litigieux, que nous considérons comme partie intégrante de notre territoire. Aujourd'hui, les Israéliens s'isolent davantage, ce qui prouve encore plus la justesse de notre position qui se manifeste à travers le Conseil supérieur de défense et la résistance", a pour sa part affirmé le ministre des Finances, Ali Hassan Khalil, qui s'était rendu dimanche à Kfar Kila. "Les Israéliens doivent savoir que toute violation des points frontaliers disputés aura pour conséquence une réponse libanaise dissuasive", a prévenu le ministre affilié au mouvement chiite Amal, dirigé par le chef du Législatif, Nabih Berry.
Les tensions entre Israël et le Liban se sont accrues depuis l'annonce du projet de construction de ce mur frontalier. Les autorités libanaises ont exprimé à plusieurs reprises leur opposition, estimant que 13 points litigieux sur lesquels Israël compte édifier ce mur se trouvent en territoire libanais.
Le mois dernier, le Liban avait marqué un point important dans son différend frontalier avec Israël, rapportait l’agence al-Markaziya, citant une source de sécurité. C’est ainsi qu’il était parvenu, documents et cartes à l’appui, à légitimer son droit souverain sur le point marqué "B" de la Ligne bleue, au niveau de Ras Naqoura.
Pour mémoire
Le Liban établit sa souveraineté sur le « point B » à Naqoura
commentaires (5)
A l' origine, l'art de la construction appartient aux architectes, aux maîtres maçons, et autres ouvriers de l'édification. Hélas il y a ceux qui construisent, des ponts et bâtissent des maisons, des hôpitaux... Pour un monde meilleur... Et ceux qui construisent des murs.... Pour isoler, cloîtrer et se cloîtrer! Pour un monde de discrimination, de peur et de haine. Ces derniers hélas font partie de ceux qui n'ont pas retenu les leçons du passé, le mur de Berlin et du reste... Moi qui croyais que certains peuples en sont incapables.
Sarkis Serge Tateossian
15 h 20, le 09 avril 2018