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Sport - Football – Matches amicaux de préparation au Mondial

Cris de singe lors de Russie-France : à moins de trois mois de la Coupe du monde, ça fait désordre

L’Espagne brille contre une Argentine indigente (6-1), le Brésil gomme son traumatisme face à l’Allemagne (1-0).

Avec un triplé de son milieu de terrain Isco, la Roja a infligé une véritable correction (6-1) à l’Albiceleste, il est vrai privée de son maître à jouer Lionel Messi. Juan Medina/Reuters

Des cris de singe entendus lors d’un match amical contre l’équipe de France, mardi soir à Saint-Pétersbourg, et voilà la Russie à nouveau pointée du doigt pour le racisme présent dans ses tribunes, à moins de trois mois de la Coupe du monde de football (14 juin-15 juillet) qu’elle organise.
 « C’est moi, ou on entend des cris de singe quand Pogba touche le ballon ? » Plusieurs usagers français de Twitter ont eu les mêmes mots à la 73e minute de la rencontre de préparation au Mondial entre la Russie et la France, remportée par cette dernière (3-1). Les onomatopées caractéristiques ont en effet été parfaitement audibles, l’espace d’un instant, lors de la retransmission de la rencontre par la chaîne de télévision TF1. Outre Pogba, l’attaquant français Ousmane Dembélé a également été ciblé par des cris de singe au moment de tirer deux corners.
Le stade de Saint-Pétersbourg avait déjà été le théâtre d’un « comportement raciste », selon la terminologie de l’UEFA, lors d’un match d’Europa League le 15 mars entre le Zenit et le RB Leipzig. L’affaire doit être étudiée par l’instance disciplinaire de l’UEFA le 31 mai. « Le racisme n’a pas sa place sur les terrains de football. Nous devons agir de concert au niveau européen et international afin de faire cesser ces comportements inadmissibles », a déclaré hier la ministre française des Sports, Laura Flessel, sur son compte Twitter. Les joueurs concernés n’ont pour leur part pas réagi après la rencontre, face à la presse ou sur les réseaux sociaux, et l’attaché de presse des Bleus, Philippe Tournon, a expliqué « n’avoir rien entendu depuis le banc de touche, ni ensuite entre les joueurs dans les vestiaires ».
Présent en tribunes mardi soir, Ronan Evain, président du réseau Football Supporters Europe (FSE), n’a pas entendu non plus de cris de singe, comme « de très nombreux autres observateurs ». « Il semble que cela soit un incident relativement isolé, explique-t-il. Quand ce sont 200 personnes qui le font dans un stade, c’est très facile à identifier. » Les services de la Fédération russe de football (RFU) n’ont, eux, non plus « rien entendu ou enregistré de ce type », a pour sa part indiqué son responsable du département sécurité, Alexeï Tolkatchiov, interrogé par Sport Express. Mais « si cette information est confirmée, nous allons bien sûr étudier la vidéo et tout ce qui s’est passé autour du match, et donnerons notre évaluation ensuite », a ajouté un autre responsable. Car l’affaire est embarrassante pour la fédération russe, qui a fait des efforts pour endiguer le phénomène dans la perspective du Mondial.

Curiosité intrusive
 « Les manifestations politiques et les cris de singe sont nettement en baisse dans les tribunes, même si l’on dénombre encore quelques incidents sur les deux dernières saisons », note Ronan Evain. La fédération russe a notamment nommé, en juin dernier, l’ancien international Alexeï Smertine inspecteur chargé des questions de racisme et de discrimination dans le football. « La Russie est un pays multiethnique et multiconfessionnel, avec des peuples différents qui y cohabitent depuis des siècles. Je suis convaincu qu’aucun incident lié au racisme n’aura lieu ici », expliquait-il alors. Mais « on ne change pas la société juste en convaincant les supporteurs de ne pas faire de cris de singe », observe Ronan Evain, pour qui la population russe « a une conception du racisme assez différente de la nôtre ». Un exemple ? Il a observé, mardi soir en tribunes, « la curiosité assez intrusive de Russes avec des personnes de couleur, en prenant des selfies par exemple ». « Ce n’était pas forcément mal intentionné, plus de la maladresse, mais les gens étaient mal à l’aise et nous aussi, poursuit-il. Ça risque d’être un problème dans les petites villes, qui n’ont pas forcément l’habitude de recevoir des touristes, avec les supporteurs de sélections africaines, du Moyen-Orient ou d’Amérique latine. »
Un problème difficile à résoudre en moins de trois mois…
Sur le plan purement sportif, l’Espagne a infligé une véritable correction (6-1) à l’Argentine, privée de Lionel Messi, dans une soirée où le Brésil a un peu commencé à oublier son humiliante défaite en demi-finale de « son » Mondial, en 2014, en prenant sa revanche sur l’Allemagne (1-0).
Les Espagnols, avec un triplé d’Isco, se sont baladés contre une Argentine très inquiétante. L’Albiceleste, privée de son maître à jouer, préservé en raison de douleurs musculaires persistantes, a sombré et le parcours en Russie du finaliste de 2014 promet d’être bref s’il montre une pareille indigence. À l’issue de la rencontre, en pleine confiance avec la Roja après son triplé, Isco a admis que c’était un soulagement de jouer en sélection avec l’Espagne, lui qui souffre du manque de confiance de Zinédine Zidane au Real Madrid. « Quand vous ne jouez pas un rôle majeur ou n’avez pas de continuité dans votre équipe de club, les matches avec l’équipe nationale sont une bouffée d’oxygène pour moi », a-t-il déclaré. À 25 ans, le milieu de terrain est devenu un joueur-clé pour le sélectionneur Julen Lopetegui et fait figure de titulaire sur le front de l’attaque espagnole, avec Diego Costa et David Silva. En club, les relations semblent plus compliquées avec Zidane. « Lopetegui m’accorde sa confiance à travers les minutes, les matches, explique Isco. À Madrid, je n’ai pas la confiance dont a besoin un joueur. Peut-être le problème vient de moi, de n’avoir pas obtenu la confiance de Zidane (…). » « J’ai la confiance du coach ici (en sélection), j’ai encore très envie de travailler, de m’améliorer pour devenir titulaire en club et en équipe nationale, a-t-il assuré. J’ai l’impression d’être à un point de départ et je veux montrer que je suis un bon joueur. »

Les Aigles et le Renard
Quant à la victoire du Brésil à Berlin contre l’Allemagne, elle ne dynamitera pas l’humiliation (7-1) encaissée au Mondial 2014, mais elle contribue à effacer le traumatisme et à conforter la Seleçao dans son rôle de favori du Mondial à venir. Certes, les Brésiliens ont battu une équipe d’Allemagne où manquaient sept joueurs majeurs. Mais la Mannschaft, au complet ou non, n’avait plus perdu un match depuis presque deux ans. C’est Gabriel Jesus qui a marqué le seul but, peu avant la pause (38e minute). De son côté, l’Angleterre a terminé sa revue d’effectif avec un match nul (1-1) un peu terne contre une Italie en reconstruction, à Wembley. La Suisse, elle, s’est montrée impressionnante contre le Panama (6-0). La Belgique a également brillé devant l’Arabie saoudite (4-0).
Enfin, Tunisie et Maroc ont de nouveau montré de bonnes dispositions. Les deux équipes ont chacune remporté leur deuxième match en quatre jours. Les Aigles de Carthage ont battu le Costa Rica (1-0) et les joueurs d’Hervé Renard n’ont guère éprouvé de difficultés contre l’Ouzbékistan (2-0).
Source : AFP

Des cris de singe entendus lors d’un match amical contre l’équipe de France, mardi soir à Saint-Pétersbourg, et voilà la Russie à nouveau pointée du doigt pour le racisme présent dans ses tribunes, à moins de trois mois de la Coupe du monde de football (14 juin-15 juillet) qu’elle organise. « C’est moi, ou on entend des cris de singe quand Pogba touche le...

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