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Liban - Trois questions à...

Hasbani : Le ministère de l’Énergie est resté sourd

L’un des principaux pourfendeurs du projet de la location des navires-centrales, les Forces libanaises sont revenues hier à la charge pour dénoncer le manque de transparence au niveau de ce marché public, dénonçant la politique de la sourde oreille appliquée par le ministre de l’Énergie, César Abi Khalil, face aux solutions maintes fois proposées en Conseil des ministres. L’Orient-Le Jour a interrogé le ministre de la Santé, Ghassan Hasbani, sur ce sujet.

La relance de l’affaire de l’électricité à un mois des élections n’est-elle pas suspecte selon vous ?
À chaque fois que ce dossier est remis sur le tapis, on a l’impression qu’il s’agit d’une tentative soit de camoufler les erreurs commises à ce jour, soit de justifier la proposition qui est sur la table (la location des navires-centrales), soit de mobiliser l’opinion publique en faisant assumer la responsabilité de l’échec du projet d’augmenter temporairement la production d’électricité dans le pays aux parties tierces.

Le problème est que l’adoption de la solution des navires-centrales n’est pas passée par le mécanisme institutionnel légal. On ne peut pas parler d’un processus d’appel d’offres en l’absence de concurrents. Le ministre de l’Énergie défend par ailleurs son projet en alléguant le fait que la location des navires-centrales sera bénéfique pour le consommateur libanais qui n’aura plus à payer la facture des générateurs.

Nous lui répondons certes, mais à condition qu’on puisse avoir l’électricité 24 heures sur 24, ce qui n’est pas garanti. À condition également qu’on mette fin à la dilapidation, qui est de l’ordre de 30 %. Celle-ci est due à des problèmes techniques (12 à 15 % de pertes), mais aussi aux problèmes de vol du courant par le biais des branchements illicites ainsi qu’au manque à gagner au niveau de la perception des factures (près de 15 % de pertes). Ce que nous réclamons, ce n’est pas seulement que le citoyen libanais paye un peu moins cher que ce qu’il paie actuellement, mais qu’il puisse payer le prix le moins cher possible dans l’absolu.


(Lire aussi : Un Conseil des ministres « chaud » sur fond de controverse autour des navires-centrales)


Quelle solution de rechange proposent les FL et tous ceux qui s’opposent au projet soutenu par le ministère de l’Énergie ?
 Nous avons à maintes reprises avancé plus d’une solution. Parmi celles-ci, les centrales fixes, comme celle de Deir Ammar déjà prête qui peut être opérationnelle dans un délai raisonnable, moyennant le règlement d’un problème administratif et financier. Il y a également la possibilité de réhabiliter la centrale de Zouk. Également à prendre en compte, la mise en place d’une nouvelle centrale thermique terrestre, temporaire, qui fonctionne de préférence au gaz et qui est une solution écologique idéale.

C’est pour dire que la solution des navires-centrales n’est pas la seule en vigueur, et ce de l’avis de plusieurs parties au gouvernement, dont les Marada, le PSP, Amal et le Hezbollah. Encore faut-il que les autres solutions, ou sociétés concurrentes, aient la chance de participer à un appel d’offres digne de ce nom, en toute transparence. Également parmi les solutions complémentaires que nous avons parrainées, l’amélioration du réseau électrique de sorte à mettre un terme à la dilapidation.
 
Pourquoi ces solutions n’ont-elles pas été envisagées à ce jour ?
Tout simplement parce que le ministère de l’Énergie a verrouillé ses portes. Il ne voulait pas en entendre parler. Lorsque nous avons évoqué à nouveau les solutions en Conseil des ministres aujourd’hui, les sociétés internationales concurrentes aux navires-centrales ont été considérées par certaines parties de « vendeurs de porte-à-porte ». Non seulement ce n’est pas le cas, mais ces sociétés avaient toutes des solutions temporaires qui auraient pu être prises en compte.

À entendre ces propos, on aurait cru que la société turque qui loue des navires-centrales retenue par le ministère de l’Énergie est la seule crédible sur le marché. Le problème est qu’on n’a pas eu droit à un appel d’offres régulier, encore moins à une concurrence loyale.



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