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Moyen Orient et Monde - Syrie

Jaïch al-Islam refuse de quitter la Ghouta orientale

Alors que les évacuations se poursuivent, le dernier groupe rebelle sur place négocie son maintien à Douma.

Un habitant de Douma devant les décombres dues aux bombardements du régime. Hamza al-Ajweh/AFP

Alors que les évacuations massives se poursuivent dans la Ghouta orientale, une dernière poche résiste encore face au régime syrien. Jaïch al-Islam, dernier groupe rebelle sur place, contrôlant Douma et ses alentours, refuse de rendre les armes et de quitter la zone. « Nous négocions en ce moment avec les Russes pour notre maintien et non notre sortie », affirme un porte-parole du groupe, contacté par L’Orient-Le Jour. Négocier un départ est donc « hors de question » pour ces « propriétaires terriens et enfants de la région », pour qui l’exil n’est qu’une forme de « déplacement démographique forcé ».

Malgré la poursuite des négociations, des combats ont encore opposé hier les combattants de Jaïch al-Islam aux forces du régime sur le front de Douma, a rapporté l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Des obus sont tombés sur la ville. « Il est censé y avoir une trêve mais le régime bombarde Douma tous azimuts depuis ce matin », confie un habitant, Ammar Abou Alhada, contacté via WhatsApp.

Un peu plus tôt dans la journée, un officier russe avait affirmé que le groupe était prêt à plier, mais le chef de Jaïch al-Islam, Mohammad Allouche, a démenti cette information, reconnaissant toutefois que des pourparlers étaient en cours. En échange du désarmement du groupe rebelle et du déploiement de la police militaire russe, la zone verrait le retour des institutions du régime et des services de base (eau, électricité), sans toutefois que l’armée syrienne n’y pénètre, selon l’OSDH. Mais d’après le directeur de l’Observatoire, Rami Abdel Rahmane, les discussions sont retardées par des divergences au sein des rebelles et des « tentatives de sabotage par le camp le plus radical », qui serait responsable de la mort samedi de cinq soldats syriens.


(Lire aussi : Difficile retour à la vie normale pour les assyriens de Syrie)



Diviser pour mieux régner
Tous les groupes rebelles opérant dans la Ghouta orientale espéraient se battre jusqu’à la fin, balayant d’un revers toute idée d’évacuation de la ville, comme cela avait été le cas à Alep, Daraya ou ailleurs. Les rebelles du groupe Ahrar al-Cham ont été les premiers à faire volte-face, en quittant jeudi la ville de Harasta et en remettant la localité aux forces progouvernementales. Vendredi, Failaq al-Rahmane, qui contrôlait les villes de Arbine, Zamalka, Aïn Terma et Jobar, est lui aussi parvenu à négocier son départ. Dimanche, plus de 5 000 rebelles et leurs familles ont ainsi quitté notamment le secteur de Arbine et embarqué à bord de 77 autobus.

Lors de leur offensive lancée le mois dernier, les forces gouvernementales ont réussi à couper la Ghouta en trois parties isolées les unes des autres, ce qui a permis l’ouverture de discussions avec les différents groupes rebelles. Ceux-ci s’accusent mutuellement d’avoir facilité la progression de l’armée syrienne et de ses alliés en refusant une stratégie de défense concertée. Le porte-parole de Jaïch al-Islam contacté hier refuse de mettre de l’huile sur le feu, concernant le choix de départ de Faïlaq al-Rahmane. « Chaque secteur gérait sa propre situation, mais le régime a utilisé la politique de la terre brûlée afin de nous diviser », confie le porte-parole interrogé. Le 4 décembre 2016, à Alep, Jaïch al-Islam, (ainsi que le groupe Noureddine al-Zinki ), avaient d’abord rejeté toute discussion avec Moscou et annoncé qu’ils combattraient « l’occupation russe et iranienne jusqu’à la dernière goutte de sang », avant de céder, dix jours plus tard, et de procéder à une évacuation vers les zones contrôlées par l’opposition.


(Lire aussi : « Peut-être que demain vous n’entendrez plus rien de la Ghouta »)



Dilemme
Issu de la Ghouta orientale, le groupe, appuyé par l’Arabie saoudite, ne peut se permettre de perdre la face en signant sa reddition face au régime. Par ailleurs, son évacuation vers Idleb lui ferait perdre son statut de groupe influent, avec le risque de se faire cannibaliser par les puissantes factions sur place, comme Hay’at Tahrir al-Cham (HTC, alliance de groupes jihadistes dont fait partie le Front Fateh al-Cham (ex-al Nosra, branche syrienne d’el-Qaëda). « Il ne faut pas oublier que HTC a une revanche à prendre sur Jaïch al-Islam puisque ce dernier l’a combattu dans la Ghouta, emprisonnant et tuant certains de ses membres », rappelle un journaliste syrien basé à Gaziantep. Moscou n’acceptera certainement pas que le groupe rebelle se replie à Deraa, qui semble être la prochaine cible d’une offensive du régime. « Les Russes pourraient à la rigueur accepter que Jaïch al-Islam reste dans la Ghouta, dépourvu de ses armes lourdes, en échange de son asservissement », estime-t-il.

Pendant ce temps, le sort de la population de Douma, qui aurait doublé avec l’afflux de déplacés et atteindrait 200 000 personnes selon le conseil local de la ville, reste suspendu à celui des pourparlers. « Je suis contre l’exode. Qui a envie de quitter sa terre ? », s’indigne Ammar Abou Alhada « Certes des gens sont partis de leur plein gré à travers le point de passage, mais beaucoup refusent de quitter la Ghouta quand bien même il faudrait qu’ils se sacrifient pour cela », poursuit l’habitant.


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Alors que les évacuations massives se poursuivent dans la Ghouta orientale, une dernière poche résiste encore face au régime syrien. Jaïch al-Islam, dernier groupe rebelle sur place, contrôlant Douma et ses alentours, refuse de rendre les armes et de quitter la zone. « Nous négocions en ce moment avec les Russes pour notre maintien et non notre sortie », affirme un porte-parole...

commentaires (1)

" Combattre jusqu'à la dernière ghouta de sang " LOL. Enfin on lit une ligne que dis je une-demi ligne que les bensaouds soutiennent ces "rebelles" et tenez vous bien , qui craignent de se rendre dans certains endroits où d'autres " rebelles" les attendent pour leur faire la peau .hahahahaha.... Caroline Hayek parle même de " cannibalisation " par groupes bactérisés. Et on veut encore nous faire croire à une Syrie libérée et gouvernée par ÇA.

FRIK-A-FRAK

12 h 02, le 27 mars 2018

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Commentaires (1)

  • " Combattre jusqu'à la dernière ghouta de sang " LOL. Enfin on lit une ligne que dis je une-demi ligne que les bensaouds soutiennent ces "rebelles" et tenez vous bien , qui craignent de se rendre dans certains endroits où d'autres " rebelles" les attendent pour leur faire la peau .hahahahaha.... Caroline Hayek parle même de " cannibalisation " par groupes bactérisés. Et on veut encore nous faire croire à une Syrie libérée et gouvernée par ÇA.

    FRIK-A-FRAK

    12 h 02, le 27 mars 2018

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