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À La Une - Conflit syrien

Après Afrine, Erdogan promet d'élargir l'offensive à d'autres zones kurdes en Syrie

Damas a condamné "l'occupation turque" et réclamé "le retrait immédiat" des troupes d'Ankara.

Des combattants de l'Armée syrienne libre, soutenus par l'armée turque, brandissent leurs armes, lors de leur passage dans la ville d'Afrine, en Syrie, le 18 mars 2018. REUTERS / Khalil Ashawi

Le président turc Recep Tayyip Erdogan s'est engagé lundi à élargir dans le nord de la Syrie une offensive lancée contre une milice kurde, au lendemain de la prise de la ville d'Afrine, largement vidée de ses habitants et théâtre de scènes de pillage.

Ankara n'a jamais caché son hostilité face à l'autonomie de facto acquise par les Kurdes de Syrie dans de vastes territoires près de la frontière turque, à la faveur du conflit meurtrier et complexe qui ravage la Syrie depuis 2011. Le régime syrien a condamné lundi "l'occupation turque" et réclamé "le retrait immédiat" des troupes d'Ankara.

En prenant le contrôle dimanche de la grande ville d'Afrine avec l'aide de supplétifs syriens alliés, "nous avons laissé derrière nous l'étape la plus importante de l'opération" lancée le 20 janvier dans le nord-ouest syrien, a déclaré lundi M. Erdogan. "Maintenant, nous allons poursuivre ce processus jusqu'à la destruction totale de ce corridor constitué de Manbij, Aïn al-Arab (nom de Kobané en arabe), Tal Abyad, Ras al-Aïn et Qamichli", a-t-il ajouté. 

L'offensive turque en Syrie vise la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), classée "terroriste" par Ankara mais allié précieux de Washington dans la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI).

M. Erdogan avait déjà menacé d'élargir cette opération militaire vers Manbij, à une centaine de km à l'est d'Afrine. Mais des troupes américaines, qui continuent de soutenir les combattants kurdes dans la lutte contre l'EI, y sont stationnées. 


(Lire aussi : Afrine tombée aux mains d’Ankara : et maintenant ?)



"Grande victoire"
Quelque 250.000 civils ont fui les violences à Afrine, a souligné l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), selon lequel plus de 1.500 combattants kurdes ont été tués, ainsi que 400 rebelles syriens proturcs. Ankara a fait état de 46 soldats tués dans ses rangs. 

Le président du Comité international de la Croix-Rouge, Peter Maurer, a demandé lundi un accès humanitaire à la ville d'Afrine ainsi qu'aux déplacés.

La conquête d'Afrine constitue un tournant pour Ankara, qui consolide son rôle dans une guerre complexe opposant sur plusieurs fronts des belligérants soutenus par des puissances étrangères.
"C'est une grande victoire pour Erdogan", estime l'analyste Fabrice Balanche, confirmant que la Turquie construit "une zone d'influence dans le nord" syrien. "Le rêve d'autonomie des Kurdes s'effondre. Les YPG vont se faire écraser par la Turquie (...)", assure ce spécialiste de la Syrie.

Le régime de Damas a dénoncé à plusieurs reprises l'offensive turque en Syrie mais n'a jamais véritablement répondu à l'appel à l'aide des forces kurdes. Il a condamné lundi "l'occupation turque à Afrine et ses crimes" et a réclamé "le retrait immédiat des forces d'invasion des territoires syriens qu'elles ont occupés".
Les Etats-Unis ont, eux, mis en garde leur allié à l'OTAN, exprimant leur "profonde préoccupation (...) à propos de la situation à Afrine".

De nouveaux pillages ont été menés lundi dans la ville par des combattants syriens pro-Ankara, selon un correspondant de l'AFP et l'OSDH. "C'est le chaos généralisé", a ajouté l'ONG qui dispose d'un vaste réseau de s ources sur le terrain.La veille, des correspondants de l'AFP avaient vu des magasins saccagés, des combattants chargeant pêle-mêle dans des pick-up cartons de nourriture, chèvres, couvertures et même des motos, avant de quitter la ville. 

Il n'y a pas de place pour des "bandits de grands chemins" parmi les rebelles, a dénoncé Khaled Khoja, ancien chef de la Coalition nationale syrienne, principale formation de l'opposition en exil. 


(Lire aussi : Quelles conséquences en Syrie après la prise d'Afrine par les forces turques?)


Bombardements sur Douma
Entré dans sa huitième année, le conflit syrien a tué plus de 350.000 personnes depuis 2011 et fait des millions de réfugiés et de déplacés. 

Sur un autre front, dans la Ghouta orientale, le régime syrien a reconquis plus de 80% du dernier fief rebelle aux portes de Damas, à la faveur d'une offensive soutenue par son allié russe. Un mois jour pour jour après le début de cette opération, le président Bachar el-Assad s'est rendu sur place, auprès de troupes du régime. 
Sur les réseaux sociaux, la présidence syrienne a publié dimanche une série de vidéos le montrant en tenue décontractée, lunette de soleil et col de chemise ouvert, au volant de sa voiture pour se rendre dans la Ghouta. 

Au lendemain de cette visite, le pilonnage du régime s'est poursuivi et au moins 20 civils ont été tués en 24h à Douma, la plus grande ville de la Ghouta orientale encore tenue par les rebelles, selon l'OSDH.
Un correspondant de l'AFP a vu dans la nuit deux secouristes chercher de possibles survivants ensevelis sous les décombres, à la lumière de petites lampes torches. 

Depuis le 18 février, les bombardement ont tué plus de 1.400 civils, dont 281 enfants, d'après l'OSDH. Pour échapper aux bombardements et à la mort, près de 70.000 personnes ont fui les territoires rebelles ces derniers jours.



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Le président turc Recep Tayyip Erdogan s'est engagé lundi à élargir dans le nord de la Syrie une offensive lancée contre une milice kurde, au lendemain de la prise de la ville d'Afrine, largement vidée de ses habitants et théâtre de scènes de pillage. Ankara n'a jamais caché son hostilité face à l'autonomie de facto acquise par les Kurdes de Syrie dans de vastes territoires...

commentaires (4)

LES PUISSANCES OCCIDENTALES INCAPABLES DE S,ENTENDRE ET DE SE FAIRE ENTENDRE SONT PAR LEURS TIMIDES REACTIONS LES PREMIERS RESPONSABLES DE CE QUI SE PASSE EN SYRIE AYANT LACHE LA BRIDE DU CHEVAL RUSSE !

LA LIBRE EXPRESSION

19 h 10, le 19 mars 2018

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Commentaires (4)

  • LES PUISSANCES OCCIDENTALES INCAPABLES DE S,ENTENDRE ET DE SE FAIRE ENTENDRE SONT PAR LEURS TIMIDES REACTIONS LES PREMIERS RESPONSABLES DE CE QUI SE PASSE EN SYRIE AYANT LACHE LA BRIDE DU CHEVAL RUSSE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 10, le 19 mars 2018

  • "La grande ville kurde, vidée de ses dizaines de milliers d'habitants, a été le théâtre dimanche de scènes de pillage par des combattants pro-turcs, condamnées par des responsables kurdes et de l'opposition syrienne." OHHHH CELA ME RAPPEL LES MÊMES SCÈNES DÉCRITES PAR LES SURVIVANTS DU GÉNOCIDE DES ARMÉNIENS ... Suite a ce génocide les turcs ont spolié, pillé, se sont emparé, des terres, vergers, maisons, églises, usines bâtiments administratifs et tout ce qui appartenaient aux arméniens vivants depuis plus de 3000 ans sur terres ... De nos jours cent ans après il y a encore des chercheurs de trésors arméniens .... chercher sur le net et vous en trouverez de très nombreux articles et images à l'appui (source de journaux turcs) La Turquie c'est ça ! L'occident a fermé les yeux à ce peuple le croyant ami, et "humaniste" ...... Un criminel peut il être considéré humaniste ? Europe, ouvre tes yeux et bouge ton derrière ! Si tu n'arrête pas cette main criminelle, c'est elle qui va t'arracher ton âme.

    Sarkis Serge Tateossian

    18 h 09, le 19 mars 2018

  • AVEC LE DRAPEAU TURC DES GENOCIDAIRES EN APPARAT LES SYRIENS DE L,ASL ONT HELAS L,ASPECT DE MERCENAIRES AU SERVICE DU TURC !

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 42, le 19 mars 2018

  • Les génocides se succèdent, le génocide des arméniens en 1915 par les Ottomans, le génocide des chrétiens du Mont-Liban en 1915 par les Ottomans, le génocide des Kurdes à Afrine en 2018 par les Turcs et leurs supplétifs syriens, le génocide de Syriens de la Ghouta en 2018 par Bachar el-Assad... tout cela sous les regards imbéciles du monde libre.

    Un Libanais

    15 h 37, le 19 mars 2018

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