La frénésie électorale était à son paroxysme hier alors que la date limite du dépôt des candidatures devait expirer hier à minuit. Dès aujourd’hui, le paysage électoral devrait se préciser un peu plus avec l’annonce de la totalité des candidats en lice, même si certains se verront probablement contraints de se retirer de la bataille s’ils ne trouvent pas une liste pour les accueillir. L’annonce définitive des candidatures devrait apporter quelques indications de plus sur les listes en compétition qui ne seront cependant définitives qu’au 26 mars, date de la clôture du dépôt des listes.
Au Metn, où l’on s’attend à une bataille corsée entre cinq listes quasi définitives pour pourvoir aux 8 sièges de la circonscription (quatre maronites, deux grecs-orthodoxes, un grec-catholique, un arménien-orthodoxe), la compétition commence à prendre forme même si certaines alliances n’ont pas encore été tranchées.
Au menu électoral : quatre listes représentant les partis politiques et figures traditionnels (CPL-Tachnag, FL, Kataëb, Michel Murr), auxquels vient s’ajouter une liste d’indépendants parrainée par l’ancien ministre Charbel Nahas, fondateur du mouvement politique Citoyens et citoyennes dans un État et regroupant des figures issues des milieux des activistes antiestablishment.
Si le Courant patriotique libre a déjà entériné son alliance avec le Tachnag, les pourparlers traînent encore avec le PSNS, pourtant pressenti sur cette liste depuis un certain temps. Le blocage se situe au niveau du choix du candidat maronite du PSNS qui insiste à soutenir Ghassan Achkar, alors que la préférence du CPL va pour Fady Aboud, un membre du PSNS devenu ministre sous le parrainage du bloc aouniste.
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Ce nœud gordien semblait jusqu’à hier soir irrésolu, même si dans les milieux proches des aounistes on assure que l’alliance peut encore être rétablie. À ce jour, les noms confirmés sur cette liste sont ceux d’Ibrahim Kanaan (maronite), Élias Bou Saab (grec-orthodoxe), Ghassan Moukheiber (grec-orthodoxe), Eddy Maalouf (grec-catholique), le siège arménien étant réservé à Hagop Pakradounian, député et secrétaire général du Tachnag. L’incertitude plane toutefois autour des trois derniers maronites, le choix pouvant être porté sur Nabil Nicolas, Nasri Lahoud et Ghassan Achkar, si un accord est conclu sur sa candidature, ou sur d’autres.
Pour les FL, les choses sont désormais claires et une liste de sept noms sur huit a été annoncée lundi soir. Elle comprend Eddy Abillama (maronite), Gisèle Hachem-Zard (maronite), Razi el-Hajj, (maronite), Michel Mekattaf (grec-catholique), Jessica Azar (grec-orthodoxe ), Lina Moukheiber (grec-orthodoxe) et Ara Kouyounian (arménien-orthodoxe).
Pour les Kataëb, la confidentialité reste de rigueur pour des considérations de tactique électorale probablement, ou encore d’incertitude quant au reste des candidats pressentis. Les seuls noms officiellement connus de la liste sont à ce jour ceux de Samy Gemayel, Élias Hankache, Fouad Abou Nader et Nada Zaarour, présidente du parti des Verts. L’on sait déjà que la tendance est à la formation d’une liste complète, avec très probablement des candidats issus de Mountada Loubnan (Forum du Liban), une plateforme regroupant des personnalités qui se revendiquent de l’opposition.
Alors que tous les partis envisageaient, bon gré mal gré, il y a près de trois semaines, l’éventualité de s’allier avec Michel Murr, traditionnel poids lourd dans le Metn en termes de voix, la situation s’est renversée au cours des derniers jours puisque l’ancien ministre se retrouve aujourd’hui acculé à faire une liste seul, peut-être avec Sarkis Sarkis, un homme d’affaires qui n’en est pas à sa première tentative d’accéder au cercle politique.
Selon une source proche de M. Sarkis, qui s’est abstenu de donner quelque clarification que ce soit sur le retard mis à sceller une alliance avec M. Murr, les pourparlers vont bon train et les deux hommes pourraient se coaliser comme ils pourraient faire cavalier seul.
Quant à la liste indépendante menée par M. Nahas sous le slogan d’« une bataille contre le pouvoir de facto et son inefficacité », et à l’aide d’un programme politique national que soutiendraient une pléthore de candidats qui se présentent dans plusieurs circonscriptions, elle comprend à ce jour quatre candidats au Metn dont les noms seront prochainement annoncés.
La liste est toutefois appelée à s’élargir dans les jours à venir et pourrait englober « tout candidat qui rejoindrait notre vision politique », comme le souligne l’ancien ministre à L’OLJ. Pour l’heure, il n’est pas encore clair si les deux candidats du Metn soutenus par le parti Sabaa, Vicky Zouein et Georges Rahbani, vont rejoindre la liste de M. Nahas. Il en va de même pour d’autres candidats dits indépendants ou issus de la société civile, tels que Nadine Moussa, avocate et activiste, qui se présente également dans le cadre de la campagne « Tan3eech » (mieux vivre).
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Repère
commentaires (3)
Choc de dinosaures.
FRIK-A-FRAK
16 h 15, le 07 mars 2018