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À La Une - Syrie

La campagne du régime syrien dans la Ghouta orientale depuis le 18 février

Chronologie des principaux événements dans le fief rebelle près de Damas, pilonné depuis le 18 février.

Vue générale du secteur de Sabqa, dans la Ghouta orientale, près de Damas, le 5 mars 2018. AFP / Ammar SULEIMAN

L'armée syrienne a lancé le 18 février une offensive meurtrière pour reconquérir l'enclave rebelle dans la Ghouta orientale, qui constitue le dernier fief des insurgés antirégime près de Damas. Les raids aériens et les tirs d'artillerie ont tué plus de 700 civils dans cette enclave où sont assiégés quelque 400.000 habitants depuis 2013.


Mort et désolation
Le 18 février, les forces du régime tirent plus de 260 roquettes, et l'aviation mène des raids intensifs sur plusieurs localités rebelles de la Ghouta orientale. L'armée a renforcé ses positions autour de l'enclave en prévision d'une offensive terrestre, indique l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Le lendemain, l'armée syrienne tue 127 civils en pilonnant cette région, le bilan le plus lourd sur une journée dans l'enclave depuis 2013.


Hôpitaux bombardés
Le 20, selon l'OSDH, l'aviation russe bombarde le fief rebelle pour la première fois depuis trois mois, touchant un hôpital à Arbine, désormais hors service. Six autres hôpitaux ont été visés par des bombardements en 48 heures, dont trois sont désormais hors service, selon l'ONU. Des centaines de blessés affluent dans des hôpitaux de fortune. Ils sont soignés à même le sol.

Le 21, outre des bombes, les avions larguent des barils d'explosifs, dont l'utilisation est dénoncée par l'ONU et des ONG.
Le Kremlin dément l'implication de la Russie.

Pour le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, la Ghouta orientale est devenue "l'enfer sur Terre".


(Lire aussi : L’ONU évoque de possibles crimes contre l’humanité dans la Ghouta)


L'ONU réclame un cessez-le-feu
Le 22, le représentant syrien à l'ONU Bachar Jaafari réitère la détermination du régime à reconquérir l'ensemble du territoire. Donald Trump juge que l'attitude de la Russie et de l'Iran, alliés du régime, est "une honte".

Le 24, le Conseil de sécurité de l'ONU adopte à l'unanimité une résolution réclamant "sans délai" un cessez-le-feu humanitaire d'un mois, après 15 jours d'atermoiements, notamment de la part de Moscou.

Mais le lendemain, les forces prorégime engagent de violents affrontements avec les insurgés, tout en menant des frappes aériennes et des tirs d'artillerie, selon l'OSDH. Quatorze cas de suffocation, dont celui d'un enfant décédé, sont rapportés après un bombardement du régime, indique l'OSDH. Un médecin évoque une "probable attaque au gaz de chlore". La Russie dénonce une "provocation".


Poutine ordonne une trêve, aussitôt violée
Le 26, Vladimir Poutine ordonne l'instauration d'une "trêve humanitaire quotidienne" de 09h00 à 14h00, à partir du lendemain. Des "couloirs humanitaires" seront mis en place pour l'évacuation des civils, selon Moscou.
Mais dès le lendemain, l'aviation et l'artillerie du régime bombardent de nouveau l'enclave. L'armée russe accuse les rebelles d'avoir ouvert le feu sur le couloir humanitaire.

Le 28, après une nuit marquée par des affrontements intenses, l'aviation du régime bombarde plusieurs localités.


(Lire aussi : Ghouta : quatre contre-vérités de la propagande pro-Assad)


Le régime progresse
Le 2 mars, des frappes visent de nouveau le fief rebelle. Des combats au sol permettent au régime de reprendre deux localités.

La chancelière allemande et le président américain estiment que le régime va devoir "rendre des comptes". "La France et les Etats-Unis ne toléreront pas l'impunité" en cas "d'utilisation avérée" d'armes chimiques, affirme Paris.

Un débat "urgent" s'engage au Conseil des droits de l'Homme de l'ONU mais le vote sur une résolution proposée par Londres est repoussé, plusieurs dizaines de représentants ayant souhaité s'exprimer.

Le 4, le régime fait sa première annonce officielle concernant son opération au sol. L'armée a "progressé sur plusieurs fronts", dit une source militaire, alors que depuis plusieurs jours les combats sur le terrain s'étaient intensifiés. Le président Bachar el-Assad affirme que l'opération militaire "doit se poursuivre".
Pour Londres et Washington, le régime syrien et la Russie ont "la responsabilité écrasante de la souffrance humaine déchirante".


Le 5, le premier convoi d'aide depuis le début de l'offensive entre dans l'enclave rebelle mais ne peut livrer toute sa cargaison en raison de bombardements à Douma. Au moins 73 civils sont tués le même jour dans des bombardements, dont 19 à Kfar Batna dans des frappes aériennes possiblement menées par l'aviation russe d'après l'OSDH. D'après l'ONG, les forces du régime ont repris, à cette date, 40% du fief des insurgés après la reconquête de la ville de Mohamadiyé.

Le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU adopte une résolution demandant l'ouverture d'une enquête sur le siège de l'enclave rebelle.

Paris appelle Moscou à "prendre des mesures réelles et concrètes" pour que Damas "accepte sans ambiguïté" une trêve.



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