Le leader des Forces libanaises, Samir Geagea, a déclaré hier que « certains tentent d’isoler, de marginaliser et de persécuter » son parti pour des raisons qu’il a confié « ne pas comprendre ».
S’exprimant devant une délégation des cadres FL du Kesrouan, M. Geagea s’est félicité du fait que sa formation « semble être la seule force capable de regrouper (les autres composantes du pouvoir) » contre elle. « Ils (les autres partis) sont contre les FL parce qu’elles sont franches et disent les choses comme elles sont », a-t-il ajouté, estimant qu’« ils ont tenté de pousser Meerab à sortir du gouvernement parce que ses demandes tournent autour de ce qui appartient aux gens ».
Sur un autre plan, le chef des FL a évoqué le plan de production de l’électricité élaboré par le ministre de l’Énergie et de l’Eau, César Abi Khalil (aouniste), auquel Meerab oppose un veto catégorique. M. Geagea a stigmatisé l’équation « “soit les navires-centrales (prévus par le plan Abi Khalil), soit le noir” que l’on établit pour des raisons douteuses ». Une allusion au forcing effectué par le Courant patriotique libre en faveur du projet du ministre de l’Énergie.
Ces propos de Samir Geagea ont remis à nouveau sur le tapis la question des rapports entre les FL et les formations de Saad Hariri et Gebran Bassil, perturbés depuis la démission-surprise du Premier ministre annoncée le 4 novembre 2017 depuis Riyad.
On rappelle, dans ce cadre, que peu avant l’annonce de la décision de Saad Hariri, Samir Geagea avait ouvertement menacé de claquer la porte du gouvernement. Il protestait ainsi contre le plan de César Abi Khalil, mais aussi contre un train de nominations jugées monochromes en faveur des aounistes. Il y avait décelé une tentative « d’isoler les FL, alors qu’elles sont partenaires du mandat Aoun ».
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Contacts électoraux
Quant aux relations avec le courant du Futur, elles ont subi une sérieuse secousse à la suite de la démission de Saad Hariri. Et pour cause : certains médias proches du 8 Mars avaient affirmé que le leader des FL était allé à Riyad pour inciter le pouvoir saoudien à pousser M. Hariri à la démission.
Les propos tenus par M. Geagea ont suscité des interrogations dans les milieux politiques, à l’heure où les FL semblent au centre des négociations actuellement en cours entre les divers protagonistes pour trancher la question des alliances dans la perspective des législatives prévues le 6 mai prochain. M. Geagea avait dépêché hier le ministre de l’Information, Melhem Riachi, à la Maison du Centre pour un entretien avec Saad Hariri. Était présent le ministre de la Culture, Ghattas Khoury. Les discussions ont tout naturellement porté sur le scrutin de mai.
À l’issue de l’entretien, M. Riachi a annoncé que « la question des alliances (électorales) avec le courant du Futur devrait être tranchée d’ici à dimanche », soit deux jours avant l’expiration du délai de dépôt des candidatures.
En dépit de ces négociations, d’aucuns ont décelé un message politique de Meerab en direction du CPL, d’autant que l’alliance entre les deux partis semble difficile dans nombre de circonscriptions pour des raisons liées, surtout, au vote préférentiel qu’ils devraient se disputer.
Sauf que dans certains milieux proches de Samir Geagea, on observe une discrétion quant aux contacts à caractère électoral. Même si l’on semble convaincu que certains tentent d’isoler les FL. C’est en tout cas ce que déclare un cadre du parti, contacté par L’Orient-Le Jour. « Ils ne veulent pas nous voir former un bloc parlementaire conforme à notre poids populaire », dit-il, notant toutefois que son parti œuvre pour de bons rapports politiques avec tous les protagonistes, notamment le Futur, le CPL et les Kataëb.
Un autre cadre FL contacté par L’OLJ fait clairement savoir que certains forment actuellement des listes en en écartant le parti de Samir Geagea, indiquant, toutefois, que celui-ci poursuit ses « sérieuses » négociations avec le courant du Futur, les Kataëb et le CPL. « Nous pourrons nous allier aux aounistes dans les circonscriptions où la présence chrétienne est faible », ajoute-t-on de même source.
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Hasbani
Le ministre de la Santé, Ghassan Hasbani, lui, se veut plus prudent. Contacté par L’OLJ, il souligne que les tentatives d’isoler les FL ont commencé depuis la mise sur pied du cabinet Hariri. « Nous travaillons avec un esprit de partenariat, mais certaines choses sont avalisées à notre insu », note le ministre.
Assurant que son parti n’a pas modifié sa position quant au plan Abi Khalil, M. Hasbani souligne que cela ne devrait pas laisser des retombées négatives sur les relations FL-CPL, « dans la mesure où l’action ministérielle n’a aucun lien avec les alliances politiques. Et celles-ci ne peuvent se substituer aux lois en vigueur ».
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commentaires (7)
Ya jabal ma y hezzak rih... quand on est dans la vérité et l’honnetete Et franc on doit avoir peur de rien d’ailleurs il suit ce que bachir avait écris un jour .. quand il a finit par linabka w nestamer
Bery tus
21 h 36, le 28 février 2018