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À La Une - crise

Remise en liberté à Prague du responsable kurde syrien, protestation d'Ankara

"Cette décision est une décision de soutien très clair au terrorisme", a réagi le porte-parole du gouvernement turc. 

Des personnes manifestent en soutien au responsable kurde syrien Saleh Muslim devant le tribunal municipal de Prague, le 27 février 2018. REUTERS/David W Cerny

Le tribunal municipal de Prague a remis en liberté mardi le responsable kurde syrien Saleh Muslim, qui continue à faire l'objet d'une demande d'extradition, Ankara s'étant aussitôt élevé contre cette décision de la justice tchèque.

"Le juge a décidé de remettre M. Saleh Muslim en liberté. En même temps, M. Muslim a promis qu'il ne quitterait pas le territoire de l'Union européenne et qu'il se présenterait au tribunal, à son appel", a déclaré à l'AFP sa porte-parole, Marketa Puci.

"Cette décision est une décision de soutien très clair au terrorisme", a réagi le porte-parole du gouvernement turc, Bakir Bozdag, ajoutant que la remise en liberté de Saleh Muslim aurait "un impact négatif sur les relations entre la Turquie et la République tchèque".

Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu, a quant à lui indiqué que la Turquie ne "lâcherait pas" Saleh Muslim, "même s'il se rend dans un autre pays". "Il n'y aura pas de répit pour Saleh Muslim, nous serons sur ses talons", a-t-il déclaré à des journalistes turcs en marge d'un déplacement en Algérie.
"La décision du tribunal (tchèque) ne signifie pas que tout est terminé, nous n'allons pas lâcher cette affaire", a insisté M. Cavusoglu, qualifiant de "scandaleuse" la remise en liberté du responsable kurde.

De son côté, le ministre turc de la Justice, Abdülhamit Gül, a qualifié la décision du tribunal tchèque d'"absolument inacceptable", ajoutant qu'Ankara continuerait de "suivre de près" l'affaire.


(Lire aussi : « Les milices kurdes n’ont rien à envier au régime Assad »)



Procédure d'extradition 
Dans un communiqué publié plus tard mardi, le ministère tchèque des Affaires étrangères "rejette résolument toute accusation de soutien au terrorisme international".
"La République tchèque n'a violé par la décision du tribunal municipal aucun de ses engagements de droit international, y compris ceux découlant de la Convention européenne d'extradition", a-t-il ajouté. "La procédure d'extradition n'a pas été arrêtée par cette décision du tribunal", a-t-il souligné.

Saleh Muslim a déclaré pour sa part à l'agence de presse tchèque CTK qu'il "ne s'agissait pas d'une décision politique mais juridique", après que la décision du tribunal praguois, qui a siégé à huis clos, eut été acclamée par plusieurs dizaines de Kurdes venus lui manifester sa solidarité.
Environ 200 personnes, dont de nombreux Kurdes, avaient déjà protesté lundi devant le ministère tchèque de l'Intérieur contre son arrestation.

Coprésident jusqu'à l'an dernier du Parti de l'union démocratique (PYD), M. Muslim, qualifié par la Turquie de "chef d'un groupe terroriste", avait été arrêté samedi à Prague, où il participait à une réunion internationale confidentielle.
Ankara avait "commencé les démarches en vue de l'extradition vers la Turquie" de Saleh Muslim, qui encourt 30 peines de prison à perpétuité s'il y est jugé, selon le ministère turc de la Justice.
Les autorités d'Ankara disposent d'un délai de 40 jours pour cette démarche, selon la porte-parole du ministère tchèque de la Justice, Tereza Schejbalova.


(Lire aussi : Les Kurdes, éternels déçus de l’histoire



Décision "test"
Cette demande d'extradition constitue un "test" pour la République tchèque, a affirmé mardi le Premier ministre turc, entraînant la question sur le terrain diplomatique. "C'est un jour de test pour la République tchèque, qui est notre alliée au sein de l'OTAN", a dit Binali Yildirim lors d'un discours devant les députés de la majorité à Ankara.

M. Muslim fait l'objet depuis novembre 2016 d'un mandat d'arrêt émis par les autorités turques, en lien avec un attentat commis à Ankara en février 2016 (29 morts), dans lequel il a nié toute implication.
Le PYD est considéré par Ankara comme une extension du PKK, qui mène une guérilla en Turquie depuis trois décennies. Ce mouvement politique kurde syrien est aussi le bras politique des Unités de protection du peuple (YPG), la principale milice kurde de Syrie, contre laquelle la Turquie a déclenché en janvier une offensive militaire dans l'enclave d'Afrine (nord-ouest de la Syrie).



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commentaires (2)

LE RACISME ET LE GENOCIDE CONTRE LES KURDES OSENT RECLAMER !

LA LIBRE EXPRESSION

11 h 05, le 28 février 2018

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Commentaires (2)

  • LE RACISME ET LE GENOCIDE CONTRE LES KURDES OSENT RECLAMER !

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 05, le 28 février 2018

  • Il est claire pour tous, (la communauté internationale, l'OTAN et d'autres institutions), que la Turquie emploie des méthodes terroristes pour massacrer le peuple kurde mais aussi pour contrer les opposants turcs (les quelques milliers opposants qui restent encore) A chaque incident, meurtres ou actes de terrorisme, l'état turc profitent de l'occasion pour accuser des opposants ou des responsables kurdes mises sur liste préalablement. (Il faut se rappeler que ce pays a tout fait pour attirer le terrorisme islamique chez lui, mais qui n'a rien à voir avec les kurdes. Eux, au contraire ils combattent corps et âmes les islamistes, soutenus par les américains), Ces méthodes sont honteuses pour un état (enfin si on peut parler encore d'un état quant il s'agit de la Turquie) Pour le moment ce sont les chantages et les menaces qui tiennent plus ou moins debout la Turquie. On verra la suite dans quelques années ...ou mois.

    Sarkis Serge Tateossian

    21 h 50, le 27 février 2018

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