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À La Une - Arabie saoudite

Cinémas, opéra, concerts : Riyad annonce de grands projets dans le secteur du divertissement

"Vous verrez un véritable changement d'ici 2020", a annoncé le président de l'Autorité générale du divertissement dans le royaume ultraconservateur.

Le prince héritier saoudien, Mohammad ben Salmane, le 21 février 2018 lors de la cérémonie de diplomation de la 93e classe de cadets de la King Faisal Air Academy de Riyad. AFP PHOTO / SAUDI ROYAL PALACE / BANDAR AL-JALOUD

L'Arabie saoudite, qui applique une version rigoriste de l'islam, a annoncé jeudi son intention d'investir 64 milliards de dollars dans le divertissement avec des projets de construction de cinémas et d'un opéra, ainsi que de concerts d'artistes occidentaux.

Lors d'une présentation à Riyad, le président de l'Autorité générale du divertissement dans le royaume ultraconservateur, Ahmad ben Aqil al-Khatib, a précisé que les 64 milliards de dollars (environ 52 mds d'euros) seraient investis sur une période de dix ans et que l'argent viendrait à la fois de l'Etat et du secteur privé. "Nous bâtissons déjà l'infrastructure" nécessaire et la construction d'un opéra fait partie de ces projets, a-t-il ajouté. Le comité de la culture saoudienne, un organisme officiel, a précisé dans un tweet que la maison d'opéra sera construite à Jeddah, grande ville de l'ouest saoudien située en bordure de la mer Rouge.

Plus de 5.000 évènements culturels sont prévus cette année, a expliqué M. Khatib. Derrière lui, un écran projetait les noms d'artistes ou groupes internationaux comme Andrea Bocelli, Maroon 5 ou encore le Cirque du Soleil.
"Vous verrez un véritable changement d'ici 2020", a assuré le responsable saoudien, précisant que des centaines d'entreprises se positionnaient, notamment dans la construction.

Faisal Bafrat, autre responsable de l'Autorité du divertissement, a indiqué que le secteur avait déjà connu des développements exceptionnels en 2017 avec l'organisation de plus de 2.000 évènements culturels ayant impliqué 100.000 volontaires et quelque 150 petites et moyennes entreprises.

L'Arabie saoudite a engagé de vastes réformes depuis la présentation en 2016 par le prince héritier Mohammed ben Salmane, 32 ans, d'un plan ambitieux appelé "Vision 2030" pour diversifier l'économie encore trop dépendante du pétrole.


(Lire aussi : En Arabie saoudite, le parquet s’ouvre aux femmes)



"Dans l'autre sens" 
Les conséquences sont sociales et sociétales avec notamment une participation croissante des femmes à la vie publique et l'ouverture de ce royaume jusqu'ici fermé à la culture occidentale.

Des Saoudiens dépensent chaque année des milliards de dollars pour aller voir des films et visiter des parcs de loisirs dans les centres touristiques voisins de Dubaï ou Bahreïn, petit pays accessible par un pont.
Jeudi, M. Khatib a promis d'inverser la tendance : "je suis allé à Bahreïn. Pour le pont, ça va aller dans l'autre sens".

L'objectif est de faire en sorte que les Saoudiens - la moitié de la population a moins de 25 ans - dépensent leur argent dans le royaume et cela s'inscrit dans une campagne plus vaste appelée "Ne voyagez pas" à l'étranger.

De grands changements sont perceptibles depuis la fin de l'année dernière en Arabie saoudite où des concerts ont été organisés pour le rappeur Nelly, le chanteur de raï Cheb Khaled et l'artiste libanaise Hiba Tawaji.

Les autorités ont annoncé que les premières salles de cinéma rouvriraient en mars et que les femmes seraient autorisées à conduire en juin.  Ces dernières font cependant encore l'objet de nombreuses restrictions comme l'obligation de porter une abaya en public ou d'obtenir l'accord d'un tuteur masculin pour voyager.

En septembre dernier, la célébration de la fête nationale a donné lieu à des danses dans les rues, parfois sur de la musique électronique, et, en janvier, les femmes ont pu pour la première fois assister à un match de football dans un stade.


(Lire aussi : Quand Riyad veut se convertir à la société de divertissement)



Austérité 
Les annonces de jeudi sont intervenues alors que l'Arabie saoudite, premier exportateur mondial de pétrole, fait face depuis près de quatre ans à de sérieuses difficultés économiques.

L'année 2014 a marqué un tournant avec la chute des prix du brut et le gouvernement saoudien présente depuis des budgets en déficit. Il a été contraint de puiser quelque 250 milliards de dollars dans ses réserves au cours des quatre dernières années.
Le 1er janvier, les autorités ont imposé un quasi-doublement des prix des carburants, une taxe à la valeur ajoutée (TVA) à 5% et une réduction de subventions gouvernementales, afin de dynamiser les revenus non-pétroliers. Ces mesures d'austérité sont mal acceptées par certains Saoudiens, longtemps habitués aux avantages de l'Etat-providence.

Outre le divertissement, l'Arabie saoudite a annoncé de grands projets dans le domaine touristique, notamment un d'envergure qui consiste à transformer une cinquantaine d'îles de la mer Rouge en stations balnéaires de luxe. L'entrepreneur milliardaire britannique Richard Branson s'est montré disposé à investir dans ce secteur.

Le prince héritier Mohammad ben Salmane a été applaudi en Occident pour les réformes qu'il a engagées mais des organisations de défense des droits de l'Homme se sont en même temps inquiétées de son "autoritarisme" qui s'est manifesté fin 2017 avec deux vagues d'arrestation.


Pour mémoire
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L'Arabie saoudite, qui applique une version rigoriste de l'islam, a annoncé jeudi son intention d'investir 64 milliards de dollars dans le divertissement avec des projets de construction de cinémas et d'un opéra, ainsi que de concerts d'artistes occidentaux. Lors d'une présentation à Riyad, le président de l'Autorité générale du divertissement dans le royaume ultraconservateur,...
commentaires (7)

Ok super mais quand Mr Bocelli chantera "Ave Marià" ou autre ? Est ce que les répertoires seront soumis à la censure

Kelotamam

20 h 11, le 23 février 2018

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Commentaires (7)

  • Ok super mais quand Mr Bocelli chantera "Ave Marià" ou autre ? Est ce que les répertoires seront soumis à la censure

    Kelotamam

    20 h 11, le 23 février 2018

  • MBS, traduction : ouverture vers l'avenir et vision futuriste. Les séoudiens pourront finalement revivre chez eux ce qu'ils découvraient et appréciaient à l'étranger... Félicitations, bonne chance et bon courage ...

    Wlek Sanferlou

    00 h 00, le 23 février 2018

  • Opéra ou stations balnéaires de luxe, ca me semble du 'kitch'.

    Stes David

    23 h 50, le 22 février 2018

  • MBS UN RENOVATEUR DE CLASSE ! IL VA SORTIR SON PAYS DE L,OBSCURANTISME PETIT A PETIT...

    LA LIBRE EXPRESSION

    21 h 58, le 22 février 2018

  • Bravo l'Arabie elle va en-avant et le Liban recule avec le Hezbollah

    Eleni Caridopoulou

    20 h 53, le 22 février 2018

  • Un opéra à Jeddah...on croit rêver ! Comme quoi même en Arabie Séoudite on peut changer et s'extraire du carcan obscurantiste, Merci MBS !!! Irène Saïd

    Irene Said

    20 h 09, le 22 février 2018

  • Tout fait croire à une vraie révolution culturelle dans le sens noble du mot révolution, qui signifie une rupture avec l'ancien. Réjouissante novelle pour tout le monde. ce qui se passe ailleurs, concerne l'humanité entière.

    Sarkis Serge Tateossian

    19 h 43, le 22 février 2018

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