Dans sa volonté d’accompagner l’essor de l’écosystème libanais et d’encourager l’innovation, la présidence du Conseil des ministres (PCM) a parrainé hier le lancement de deux initiatives visant à faciliter l’entrepreneuriat. La première est un fonds d’investissement, le MIC Ventures, d’un capital de 48 millions de dollars, détenu à parts égales par les deux opérateurs de téléphonie mobile, Alfa et Touch, et soutenu par le ministère des Télécoms. La seconde est un bureau de soutien à l’entrepreneuriat rattaché à l’Autorité de développement des investissements au Liban (IDAL).
« Le fonds a pour objectif de créer de la valeur ajoutée à la fois pour Alfa, Touch et le ministère des Télécoms, mais aussi pour les start-up locales, en combinant l’expérience des premiers à la créativité des derniers », a déclaré à L’Orient-Le Jour Khaled Zeidan, qui s’occupera de la gestion du fonds. « Nous sommes surtout intéressés par les start-up innovantes dans les domaines du paiement mobile, de création de contenu, de livraison et logistique, de jeux, et potentiellement des réseaux sociaux », a ensuite précisé M. Zeidan. Les start-up sélectionnées par le fonds pourront bénéficier d’un accès à plus de quatre millions d’abonnés, à travers les opérateurs de téléphonie mobile. « Nous n’investirons que dans des start-up dont nous savons qu’elles pourront survivre après notre injection de capital, en continuant à maintenir des flux de trésorerie positifs », a-t-il tout de même prévenu. Il assure néanmoins que « contrairement à d’autres fonds », le MIC Ventures n’est pas intéressé par des start-up ayant un potentiel de croissance rapide, et privilégiera celles au rythme plus raisonnable et durable. Enfin, M. Zeidan a confié que le montant moyen d’investissement par start-up sera de deux millions de dollars, mais qu’en aucun cas le MIC Ventures ne cherchera à acquérir la majorité du capital d’une start-up (soit plus de 49 %).
(Pour mémoire : Renouvellement des contrats de téléphonie mobile)
Conseil juridique et comptable
S’agissant du bureau de soutien à l’entrepreneuriat, il aura pour mission de fournir aux start-up toutes les informations nécessaires à la création et à la gestion de leur entreprise au Liban. « Il fournira gratuitement aux start-up éligibles des conseils juridiques et comptables, des études de marché, des informations sur les tendances sectorielles afin de les aider à établir et développer leur entreprise au Liban », a détaillé à L’Orient-Le Jour le président d’IDAL, Nabil Itani. Le bureau travaillera en étroite collaboration avec tous les incubateurs et accélérateurs du pays, avec le gouvernement ainsi que des conseillers juridiques et comptables, a ajouté M. Itani. Il entend également être une force de proposition en matière de politiques publiques visant à renforcer et soutenir l’entrepreneuriat.
Interrogé en marge de la conférence, Fadi Bizri, partenaire au sein du fonds d’investissement à capital-risque B&Y Venture Partners, salue l’initiative et livre quelques conseils destinés à maximiser son utilité pour l’écosystème. « L’accessibilité du bureau est primordiale, et ses capacités de réponse dans de brefs délais et de manière spécifique et non générale à une requête donnée sont cruciales », souligne-t-il.
« Ces deux initiatives entrent dans le cadre du programme “Amélioration du climat des affaires et de l’innovation” lancé par le Premier ministre Saad Hariri », a indiqué à L’Orient-Le Jour la responsable de ce programme, Yasmina el-Khoury Raphaël. « Suite à de nombreuses tables rondes entre les équipes de la PCM et le secteur privé, nous avons identifié six domaines de travail pour l’amélioration du climat des affaires et de l’innovation : la modernisation du cadre législatif ; le développement des infrastructures ; l’amélioration de l’accès au financement ; la mise en place d’une culture de soutien ; la facilitation des exportations ; le développement des compétences », a-t-elle encore poursuivi.
Pour mémoire
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