La mort de mercenaires russes dans des frappes américaines dans l'est de la Syrie met en lumière le rôle trouble joué par ces hommes chargés d'épauler l'armée syrienne, désormais en première ligne des batailles pour les installations pétrolières.
Le 7 février, Washington annonçait avoir tué dans des frappes aériennes au moins 100 combattants pro-régime dans la région de Deir ez-Zor, en riposte à l'attaque du QG de combattants kurdes et arabes syriens soutenus par les Etats-Unis. Ces combats reflètent la complexité du conflit syrien où s'affrontent puissances régionales et mondiales par le jeu des alliances et des intérêts contraires. Mais il s'agit aussi du premiers cas connu d'affrontement entre forces russes - certes paramilitaires - et militaires américains depuis l'époque de la Guerre froide. Selon certains médias russes, cette attaque était menée par des milices pro-Assad pour le contrôle de gisements d'hydrocarbures. Après une semaine de silence, la Russie a finalement reconnu jeudi que cinq citoyens russes avaient "a priori" été tués au cours de ces frappes, soulignant qu'ils n'appartenaient pas à l'armée russe.
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Qui sont les Russes tués ?
Cosaques, nationalistes, les Russes tués au cours de ces frappes ont un profil disparate. Vladimir Loguinov, dont la mort a été annoncé le 12 février, était ainsi membre d'une organisation cosaque, une communauté paramilitaire russe souvent associée au pouvoir depuis l'époque des tsars. Autre Russe dont la mort a été annoncée, Kirill Ananiev appartenait à l'organisation Drougaïa Rossïa ("Une Autre Russie") fondée par l'écrivain ultranationaliste Edouard Limonov. Ces hommes "n'ont pas été envoyés là par le gouvernement russe", a écrit Edouard Limonov sur son blog.
D'autres noms ont émergé et neuf morts ont été formellement identifiés par "Conflict Intelligence Team", un groupe d'analystes russes. Mais des médias russes évoquent des bilans plus élevés, dépassant même 200 morts selon le site Znak qui s'appuie sur ses sources dans les milieux paramilitaires. Tous sont présentés comme étant partis en Syrie pour le compte d'une organisation militaire privée nommée le "groupe Wagner".
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Qu'est-ce que le "groupe Wagner" ?
Le nombre d'hommes du "groupe Wagner" présents en Syrie a varié selon les périodes, allant de 2.500 au plus fort des combats, selon le quotidien RBK, à un millier en moyenne avant que leur présence ne se réduise à l'été 2016.
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Quels liens avec le pouvoir russe?
Dmitri Outkine, un ancien officier du GRU fondateur du groupe Wagner, était au Kremlin le 9 décembre 2016 pour une cérémonie en l'honneur des "Héros" russes de la Syrie. Apparaissant à la télévision, il s'était fait photographier à côté de Vladimir Poutine.
Selon les médias russes, le groupe Wagner est financé par Evguéni Prigojine, un homme d'affaires de Saint-Pétersbourg, surnommé le "chef de Poutine" après avoir fait fortune dans la restauration, et qui a conclu de nombreux contrats avec l'armée russe.
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Que font-ils en Syrie ?
En Syrie, les "Wagner" se sont notamment illustrés dans la bataille pour la libération de la cité antique de Palmyre, reprise à l'organisation Etat islamique (EI) en mars 2016. Le groupe a aussi été chargé d'épauler les troupes régulières syriennes, jugées peu fiables sur le terrain.
Mais des membres de "Wagner" cités par l'hebdomadaire Soverchenno Sekretno (Top Secret), généralement bien informé, affirment que leur rôle a changé. Selon eux, leurs activités consistent désormais à "garder des installations pétrolières".
Evguéni Prigojine a d'ailleurs fondé en 2016 une nouvelle société baptisée "Euro Polis", assure Fontanka. Sa mission : reprendre et contrôler les installations pétrolière syriennes pour le compte du gouvernement syrien.
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Parfait parlez en des mercenaires pro us israéliens pas pour théorie du complot mais par souci d'équité dans l'information. Je parie un an de mes revenus que vous n"oserez pas. Sinon vous l'auriez fait en même temps dans un article du genre CES MERCENAIRES QUI SE BATTENT AU M.Ô Vous n'avez eu le courage de ne parler que des russes.
16 h 08, le 17 février 2018