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Liban - Décryptage

Entre les Saoudiens et le courant du Futur, des relations tendues

Les propos du Premier ministre Saad Hariri au Wall Street Journal sur le fait que « le Hezbollah est un facteur de stabilité au Liban » n'ont pas dû plaire aux dirigeants saoudiens. Comme s'il s'agissait d'une réponse indirecte à ces propos, la chaîne saoudienne al-Arabiya a exposé en long et en large un sit-in de protestation d'anciens employés de Saudi Oger qui réclamaient leurs arriérés, affirmant que ce rassemblement s'est déroulé devant le domicile du Premier ministre au centre-ville, alors qu'en réalité il se tenait devant les locaux de l'ambassade d'Arabie saoudite à Beyrouth. Des sources proches du courant du Futur confient que cette volonté systématique de la part de la chaîne saoudienne de mettre en avant des mouvements de protestation contre le Premier ministre Saad Hariri montre que les autorités du royaume continuent de ne pas être d'accord avec ce qu'elles considèrent être « le nouveau positionnement politique du Premier ministre » et elles n'ont pas encore digéré la pilule amère du dénouement de la crise de la « démission de Riyad ». En dépit de la normalisation officielle des relations entre le Liban et l'Arabie, par le biais de l'acceptation des lettres de créance du nouvel ambassadeur du royaume au Liban, les dirigeants wahhabites continuent d'avoir des réserves sur l'attitude du Premier ministre et ils cherchent à le ramener dans leur giron, soit de son plein gré, soit en exerçant des pressions sur lui, pour l'empêcher d'aller trop loin dans son alliance avec le président de la République et par ricochet avec le Hezbollah.

Les sources proches du courant du Futur précitées révèlent que les dirigeants saoudiens auraient voulu, en poussant le Premier ministre à démissionner du gouvernement, le 4 novembre dernier, lui trouver un remplaçant plus combatif à leurs yeux et plus déterminé à mener une bataille politique contre le Hezbollah et son allié, le chef de l'État. Mais non seulement le projet a échoué, il a de plus été difficile de trouver un remplaçant à Saad Hariri, la rue sunnite dans sa grande majorité s'étant déclarée solidaire du Premier ministre poussé à la démission. Dans une première évaluation des événements qui se sont déroulés entre le 4 et le 22 novembre (date du retour de Saad Hariri au Liban après un séjour à Riyad et à Paris), les dirigeants saoudiens, qui croyaient avoir construit au Liban un vaste réseau d'alliances politiques, se sont retrouvés assez isolés, privés de leurs alliés traditionnels, notamment le courant du Futur. Ils ont donc dû revenir vers Saad Hariri pour tenter de tourner la page de la « démission controversée » et chercher à le convaincre de reprendre les thèses du rassemblement du 14 Mars. Selon les mêmes sources, l'enjeu des élections de mai 2018 est considéré comme primordial pour les dirigeants saoudiens qui craignent qu'à travers cette échéance le Hezbollah et ses alliés ne parviennent à obtenir une majorité parlementaire, modifiant ainsi l'équation politique en vigueur au Liban depuis les législatives de 2005. L'échec de la tentative de trouver un remplaçant à Saad Hariri à la tête du gouvernement a donc montré aux autorités saoudiennes que ce dernier reste le leader sunnite le plus fort et le plus populaire au Liban. Pour cette raison, les autorités saoudiennes ont décidé de coopérer avec lui dans le cadre des prochaines législatives. Les sources proches du courant du Futur confient que les efforts saoudiens sont actuellement déployés dans deux directions : la première consiste à pousser le Premier ministre à nouer des alliances électorales avec les personnalités et les parties politiques proches de Riyad pour assurer au camp proche de l'Arabie un nombre consistant de sièges parlementaires. Quant à la seconde direction, elle consiste à chercher à affaiblir le Premier ministre en le présentant comme une personnalité alignée sur le président de la République, incapable en quelque sorte de préserver les prérogatives de la fonction qu'il occupe.

En dépit de ces manœuvres, les sources proches du courant du Futur affirment que Saad Hariri tient à conserver de bonnes relations avec le royaume saoudien et n'a aucune intention de se laisser entraîner dans des polémiques sur ce sujet. Les mêmes sources ajoutent qu'il est toutefois suffisamment sûr de sa force populaire pour ne pas prendre des initiatives dont il n'est pas convaincu. Son approche des élections devrait donc être des alliances au cas par cas, avec les Forces libanaises et avec d'autres, selon les sensibilités de chaque circonscription. Le courant du Futur ne souhaite d'ailleurs avoir de relations conflictuelles avec aucune formation politique, son principal souci étant de préserver la stabilité du Liban, dans une région en pleine tourmente, et de donner une chance à ce pays de se relever économiquement et socialement. Dans ce contexte, les sources précitées affirment que le Premier ministre n'a pas l'intention de se laisser dicter sa conduite par qui que ce soit et nouera ses alliances selon les critères de rassemblement et les exigences d'une représentativité équitable. De toute façon, dans moins d'un mois, l'annonce des listes et des candidats sera annoncée officiellement et le courant du Futur compte être présent sur l'ensemble du territoire libanais.

Les propos du Premier ministre Saad Hariri au Wall Street Journal sur le fait que « le Hezbollah est un facteur de stabilité au Liban » n'ont pas dû plaire aux dirigeants saoudiens. Comme s'il s'agissait d'une réponse indirecte à ces propos, la chaîne saoudienne al-Arabiya a exposé en long et en large un sit-in de protestation d'anciens employés de Saudi Oger qui réclamaient leurs...

commentaires (4)

Y a pas photo comme on dit à Abidjan ! Le 1er Ministre , du Liban nouveau , libre et détaché de ses chaines d'un passé lâche et soumis ,EST NE ET SE CONFIRME DE JOURS EN JOURS . Mon inquiétude est qu'après avoir déclaré à ryad en bensaoudie que sa vie était en danger , comme l'était celle de son défunt et honorable père , à présent à qui fait il allusion ? PAS DU HEZB ET DE L'IRAN EN TOUT CAS .

FRIK-A-FRAK

13 h 32, le 16 janvier 2018

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Commentaires (4)

  • Y a pas photo comme on dit à Abidjan ! Le 1er Ministre , du Liban nouveau , libre et détaché de ses chaines d'un passé lâche et soumis ,EST NE ET SE CONFIRME DE JOURS EN JOURS . Mon inquiétude est qu'après avoir déclaré à ryad en bensaoudie que sa vie était en danger , comme l'était celle de son défunt et honorable père , à présent à qui fait il allusion ? PAS DU HEZB ET DE L'IRAN EN TOUT CAS .

    FRIK-A-FRAK

    13 h 32, le 16 janvier 2018

  • LES DEUX FONT DES GAFFES... MAIS L,INEPTIE DE HARIRI ... SUR SA DECLARATION QUE LE HEZB RESPECTE LA DISTANCIATION ET EST UN FACTEUR DE STABILITE... EST ENORME !

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 47, le 16 janvier 2018

  • les divers "experts" analystes decrypteurs le repetent : en politique il n y a ni amis ni ennemis, amitie &/ou inimitie ne durent pas longtemps seuls les interets jouent ainsi il est normal que hariri fasse dorenavant partie de la moumanaa , surtout que ceux la n'auraient jamais espere cela meme en reve,(sauf qu'ils TRES intelligement maneuvre lors de l'episode hariri,le menant + surement vers eux ). MAIS est ce un SCOOP que de mentionner le manque d'enthousiasme de l'arabie saoudite a l'egard du future ? NON BIEN SUR C' EST CE SEULEMENT pour encore et encore METTRE EN EVIDENCE ET CHANTER les reussites de cette meme moumanaa DANS toutes ses branches, y compris allies, partisans locaux & de voisinage .

    Gaby SIOUFI

    09 h 46, le 16 janvier 2018

  • Et brusquement Hariri est devenu le chantre de indépendance qui n'est pas assujetti aux ordres de l'Arabie alors que ça fait des années qu'on l'accuse de suivisme et de servir les intérêts de pays étrangers... Ils sont consistants dans la moumana3a...

    Pierre Hadjigeorgiou

    08 h 45, le 16 janvier 2018

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