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Liban - Nouvelle grille des salaires

Nouvelle grille des salaires : promesses de solution imminente pour les enseignants du privé

Malgré les réticences, le chef du gouvernement pourrait convoquer incessamment un Conseil des ministres pour clore la crise qui agite les écoles privées, en échelonnant sur trois ans les effets de l'échelle des salaires.

Une délégation de parents d’élèves à Baabda, avec le chef de l’État. Photo Dalati et Nohra

Week-end laborieux pour les différents acteurs de l'école privée. Après la menace de grève ouverte lancée vendredi par les enseignants qui réclament fermement l'application de la loi 46 liée à leur nouvelle grille de salaires, les initiatives se sont multipliées pour résoudre la crise.

D'une part, une poignée de comités de parents d'élèves d'écoles privées ont présenté leurs doléances, samedi, à Baabda, au chef de l'État, et dimanche, à Bkerké, au patriarche maronite, dénonçant les hausses abusives des écolages et réclamant la séparation des législations des instituteurs du public et du privé. Ce qui a poussé le président Michel Aoun à leur promettre une solution d'ici à la fin du mois de janvier et à relancer sa proposition « des quatre quarts », qui ferait « supporter les dispositions de la loi à parts égales aux quatre acteurs concernés, établissements scolaires, parents d'élèves, enseignants, État ». Quant à Mgr Béchara Raï, il a invité les pouvoirs publics à assumer et à « trancher », affirmant qu'il était impossible pour les institutions privées de ne pas augmenter les frais de scolarité (après l'adoption de la loi 46).

D'autre part, une réunion a regroupé samedi le ministre de l'Éducation, Marwan Hamadé, le conseil exécutif du syndicat des enseignants de l'école privée, présidé par Rodolphe Abboud, le directeur général de l'Éducation, Fady Yarak, et le directeur du bureau des écoles privées au ministère, Imad Achkar. Cette réunion a permis au ministre de rassurer les enseignants : son projet d'échelonner sur trois ans les effets de la loi 46, par le biais d'un amendement ou d'une nouvelle loi, n'est en aucun cas une séparation des législations, mais il permettra une application de la loi dans son intégralité. La rencontre a aussi été l'occasion pour les représentants des enseignants d'inviter le ministère à se pencher activement sur les budgets des écoles privées et à y déceler les augmentations abusives des écolages au cours des cinq dernières années.

Tout porte à croire donc que les autorités ont effectivement décidé de passer à la vitesse supérieure, autrement dit « de clore le dossier des enseignants du privé, d'ici à la fin du mois, comme l'a promis le président Aoun à ses visiteurs, au cours du week-end, dans une tentative d'apaisement », indique à L'Orient-Le Jour M. Hamadé.

Quant à la solution envisagée, elle irait plutôt dans le sens de « l'échelonnement sur trois ans des effets de la loi 46, qui n'engendrerait que des hausses minimes d'écolages, avec garanties que les enseignants bénéficieront de la loi dans son intégralité et que les écoles respecteront effectivement cet engagement ». « Je défends ferme mon projet, car il est le seul réaliste, il ne saignera ni les parents, ni l'État, ni les établissements scolaires, et permettra à la fois de protéger les droits des enseignants », soutient M. Hamadé, sachant que nombre d'établissements ont appliqué la loi ou trouvé des compromis avec leur corps enseignant. Il rappelle, au passage, que « les caisses de l'État sont vides » et qu'une « contribution de l'État, au cas où elle était envisagée, ne pourrait être que dérisoire ». Le ministre a donc présenté au Premier ministre, Saad Hariri, un projet d'amendement de la loi 46. « Ce projet n'est en aucun cas une dissociation des législations des enseignants du public et du privé », rassure-t-il. Il pourrait être adopté « cette semaine, ou au plus tard la semaine prochaine, lors d'une réunion extraordinaire du Conseil des ministres ».

(Pour mémoire : Au Liban, l'école privée en crise aiguë depuis l'adoption de l'échelle des salaires)

 

L'étude des budgets des écoles

C'est avec réticence que le syndicat des enseignants a écouté ces promesses, samedi, lors de la réunion au siège du ministère de l'Éducation. « Nous avons réitéré notre refus de tout amendement de la loi 46 ou d'une nouvelle loi qui remplace la grille des salaires », insiste Rodolphe Abboud. Un refus que partagent d'ailleurs directions d'écoles et parents d'élèves. « Les uns et les autres ne veulent pas des six échelons que nous accorde la loi », constate-t-il. Alors, pour plaider leur cause auprès de la plus haute autorité étatique, les représentants des enseignants ont demandé à être reçus par le chef de l'État. « Le président Aoun a reçu les représentants des établissements et les parents d'élèves. Nous espérons qu'il nous écoutera maintenant », affirme-t-il.

Seul point sur lequel se sont mis d'accord les enseignants et le ministre : la nécessité que le ministère étudie minutieusement les budgets des institutions scolaires privées, pour les cinq dernières années, afin de déceler les hausses abusives des écolages. Une tâche qu'il a longtemps négligée. « Nous avons constitué une force d'intervention menée par Imad Achkar », précise Marwan Hamadé. « Mais pour l'instant, le ministère n'a reçu que 80 budgets sur plus de 1 400 établissements, déplore-t-il. Nombre d'écoles réclament d'ailleurs que la date limite, initialement fixée au 31 janvier 2018, soit reportée à fin février. »

Dans l'attente que cette procédure aboutisse, les yeux sont aujourd'hui rivés sur le Premier ministre. Saad Hariri fixera-t-il rapidement la date de la réunion du Conseil des ministres pour permettre aux enseignants de l'école privée d'obtenir leurs droits ? Le temps presse, car, mercredi, le syndicat doit se prononcer sur le maintien ou non de l'ordre de grève.

 

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commentaires (2)

FACILE ET DEJA FAIT ! PUISEZ DANS LES MAIGRES PORTEFEUILLES DES PLUS MAIGRES CITOYENS POUR CONTENTER ET GAGNER DES VOIX AUX ELECTIONS... POURQUOI NE PUISEZ-VOUS PAS DANS VOS GRASSES ET GROSSES POCHES A VOUS ET A TOUS LES INCAPABLES ET IRRESPONSABLES QUI GOUVERNEZ ET POUSSEZ DANS L,ABYSSE CE PAUVRE PAYS ?

LA LIBRE EXPRESSION

11 h 12, le 15 janvier 2018

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Commentaires (2)

  • FACILE ET DEJA FAIT ! PUISEZ DANS LES MAIGRES PORTEFEUILLES DES PLUS MAIGRES CITOYENS POUR CONTENTER ET GAGNER DES VOIX AUX ELECTIONS... POURQUOI NE PUISEZ-VOUS PAS DANS VOS GRASSES ET GROSSES POCHES A VOUS ET A TOUS LES INCAPABLES ET IRRESPONSABLES QUI GOUVERNEZ ET POUSSEZ DANS L,ABYSSE CE PAUVRE PAYS ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 12, le 15 janvier 2018

  • et voila , rebelote. GRANDS MERCI AU PRESIDENT AOUN ! BIENTOT, AVANT QU'ON NE LE REALISE VRAIMENT ILS VONT DEVOIR DIRE LA MEME CHOSE AU PRESIDENT BASSIL. ( au train ou vont les choses )

    Gaby SIOUFI

    10 h 26, le 15 janvier 2018

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