Ah ! si l’on pouvait avoir un MBS (Mohammad ben Salmane) libanais !

Imaginons un instant, un MBS (Mohammad ben Salmane) bien de chez nous, portant à notre classe politique libanaise, avec autant de courage et de fermeté, le même coup de grâce asséné en Arabie aux princes et émirs ! Imaginons, un instant, que notre MBS libanais, écœuré par la corruption éhontée de nos politiciens, dégoûté par leurs airs arrogants, révolté par leur incompétence affichée, rebuté par la grossièreté de leurs langages injurieux, fatigué par leur bêtise et leur insolence, et surtout dépouillé par tant d'années de vols et de pillages, assène ce coup de poing à tous nos dirigeants politiques. Imaginons qu'il les arrête, les séquestre dans un des taudis de la ville, brise leur impunité légendaire, exige des comptes sur leur grotesque fortune, les dépouille de leurs biens obtenus par vol et corruption, les oblige à s'acquitter de leurs dus, leurs taxes, leurs redevances, comme le commun des mortels et surtout rabat le caquet effronté de dawletna, rayessna, fakhametna, sayyedna, ma3alina, qui se pavanent dans leur cortège de voitures rutilantes, se prenant tous pour Dieu le père, une fois arrivés au pouvoir. Il les forcera à regarder vers le bas, à écouter la misère du citoyen qui trime durement pour payer deux fois des biens et des services qu'il aurait dû obtenir naturellement. Il les ramènera à la réalité pour laquelle ils ont été nommés, les placera face à leur responsabilité, celle de fonctionnaires de l'État, choisis par le peuple, payés par l'argent du peuple et élus pour servir honnêtement et loyalement ce peuple. Il y a 30 ans, nous avions eu notre MBS, en la personne d'un Bachir Gemayel, qui avait mis au pas les fonctionnaires de l'État, avait refusé la politique des pots-de-vin, obligé le respect et le devoir envers le citoyen. Bachir est mort emportant avec lui le rêve d'un pays souverain et respectueux. Le Liban a connu le déclin, la débandade, le vol et l'anarchie, livré aux mains de pilleurs qui se croyaient tout permis une fois arrivés au pouvoir. Jusqu'à ce que un MBS saoudien remette les pendules à l'heure, assène une gifle à une classe qui se croyait immortelle, et rappelle à tous ces dirigeants que nul ne peut échapper à la colère d'un peuple et du citoyen, que la malhonnêteté n'attend point le nombre des années, et que la justice finira par rattraper ceux qui échappent à leurs devoirs et leurs responsabilités envers leur peuple.