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À La Une - diplomatie

Conflit syrien : Moscou cherche à relancer le dialogue politique à Astana

Ces négociations, parrainées par la Russie et l'Iran, alliés de Damas, et par la Turquie, soutien des rebelles, doivent déboucher vendredi sur une déclaration finale.

L'hôtel Rixos President d'Astana, au Kazakhstan, où se déroulent les pourparlers de paix entre le régime de Damas et les rebelles syriens, ouverts le 21 décembre 2017. AFP / Alexey FILIPPOV

La Russie a dit jeudi espérer des progrès, lors des pourparlers en cours à Astana entre le régime de Damas et les rebelles, pour relancer le dialogue politique et mettre fin au conflit syrien une semaine après l'échec de la réunion de Genève.

Si le régime de Bachar el-Assad, appuyé par l'armée russe, a désormais repris l'avantage sur le terrain, le processus de règlement politique reste en effet au point mort, autant à Genève sous l'égide de l'ONU que via l'initiative russe d'accueillir un grand congrès réunissant opposition et gouvernement.

Les négociations d'Astana, organisées à l'initiative de Moscou, sont aussi parrainées par l'Iran, allié de Damas, et par la Turquie, soutien des rebelles. Ouvert jeudi, leur huitième round doit déboucher vendredi sur une déclaration finale.

Si ces pourparlers sont censés se concentrer sur les questions techniques et militaires (zones de désescalade, prisonniers, aide humanitaire...), le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov n'a pas caché en attendre des progrès politiques après avoir reçu l'émissaire de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura. "Les objectifs liés à la liquidation de la menace terroriste étant dans l'ensemble atteints, nous nous sommes concentrés sur le processus politique", a-t-il déclaré. Selon lui, les pourparlers d'Astana doivent tenter d'arriver à un accord sur "les organisations et personnalités concrètes invitées au Congrès du dialogue national syrien" que Moscou veut organiser à Sotchi (sud).

L'idée d'une telle réunion, réunissant une trentaine de forces politiques syriennes de tout bord, avait été lancée à l'issue du dernier round de pourparlers à Astana mais ce projet ne s'est pas concrétisé, bloquant notamment sur la participation des Kurdes qu'Ankara rejette. "Aucune date" n'a pour l'instant été fixée, a répété jeudi le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov.

 

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'Chaque chose en son temps'
Déclenché en 2011 avec la répression de manifestations pacifiques, le conflit en Syrie a fait plus de 340.000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.

"Il est temps de faire avancer le processus politique", a plaidé jeudi Staffan de Mistura, tout en repoussant les perspectives de règlement politique à un nouveau round de pourparlers espérés à Genève dans la deuxième quinzaine de janvier. "Chaque chose en son temps", a-t-il insisté. Selon lui, le processus d'Astana doit se concentrer sur les zones de désescalade mises en place lors des précédentes réunions, ainsi que sur les questions liées aux prisonniers et au déminage des anciennes zones de combat.

Dans une déclaration publiée à l'ouverture des pourparlers d'Astana, l'opposition a appelé la Russie, "plus que jamais, à faire pression sur le régime en faveur d'un règlement politique". L'opposition a indiqué avoir pour objectif, en venant à Astana, "la libération de tous les prisonniers, le renforcement du cessez-le-feu, en particulier dans les zones de désescalade, la levée des sièges de toutes les villes et les villages et la délivrance d'une aide à ceux qui en ont besoin".

 

(Lire aussi : Syrie: l'ONU surmonte ses divisions pour l'aide humanitaire)

 

Ces pourparlers se déroulent un peu plus d'une semaine après l'annonce par Vladimir Poutine du retrait d'une partie des troupes russes déployées en Syrie, où a été annoncée la "libération totale" du territoire de l'emprise de l'organisation jihadiste Etat islamique (EI).

Le président russe s'est en outre entretenu jeudi par téléphone avec le roi Salmane d'Arabie saoudite, soutien des rebelles, pour évoquer "la nécessite d'intensifier les efforts pour atteindre un règlement politique" du conflit, selon le Kremlin.

Le rôle que l'ONU peut encore jouer dans le règlement du conflit syrien semble ainsi compromis alors que la Russie apparaît comme un acteur incontournable. Mardi, Staffan de Mistura a demandé au Conseil de sécurité des idées pour rédiger une Constitution et organiser des élections dans le pays.

Si Damas est prêt à accepter des élections sous la supervision de l'ONU, les négociations achoppent toujours sur le sort de Bachar el-Assad, le régime refusant d'évoquer l'éventualité de son départ réclamé par l'opposition.

L'armée syrienne a enregistré ses victoires décisives ces deux dernières années, reprenant, grâce au soutien sans faille de l'aviation russe, la cité antique de Palmyre aux jihadistes de l'EI, brisant le siège de Deir Ez-Zor et chassant les rebelles de leur bastion d'Alep.

 

 

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La Russie a dit jeudi espérer des progrès, lors des pourparlers en cours à Astana entre le régime de Damas et les rebelles, pour relancer le dialogue politique et mettre fin au conflit syrien une semaine après l'échec de la réunion de Genève.
Si le régime de Bachar el-Assad, appuyé par l'armée russe, a désormais repris l'avantage sur le terrain, le processus de règlement politique...

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