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Lifestyle - Interview express

Nagi Baz : Je crois beaucoup à l’effet boule de neige en matière de culture

L'Arabie saoudite vibre depuis deux semaines au rythme des concerts, manifestations interdites depuis plus de 3 décennies.

Yanni a joué six spectacles en Arabie saoudite, à guichets fermés. Photo Amer Hilabi/AFP

Le producteur de spectacles y a présenté 6 spectacles de Yanni et en prépare d'autres pour bientôt. « C'est une activité trop récente pour avoir du recul et de la synthèse », estime-t-il toutefois.

Comment avez-vous percé la scène saoudienne ?
Buzz Productions a répondu à un appel d'offres du gouvernement saoudien, qui a présélectionné une dizaine de sociétés internationales d'« entertainment ». Nous avons été choisis sur nos propositions, mais aussi sur notre historique : plus de 300 grands spectacles produits depuis 1994 dans tous les pays arabes : Liban, Égypte, Syrie, Émirats, Koweït, Jordanie, Libye, Qatar, Tunisie, Bahreïn, Algérie... Cet appel d'offres avait été lancé le 20 octobre. Moins de deux mois plus tard, nous avons produit six spectacles de Yanni, entièrement sold out : 2 shows à Djeddah les 30 novembre et 1er décembre, deux autres à Riyad les 3 et 4 décembre, et deux à Dhahran les 6 et 7 décembre. Nous préparons actuellement un grand concert de Majida el-Roumi le 28 décembre à Riyad.

Pensez-vous que cette ouverture affectera la scène festivalière libanaise ?
Je ne vois pas d'incidence sur la scène festivalière libanaise, encore moins de points négatifs.

On a tendance à croire que les artistes les plus demandés en Arabie sont les artistes orientaux. Est-ce vraiment le cas ? Qu'en est-il de la demande pour des chanteurs occidentaux ?
Vous parlez d'un pays de 33 millions d'habitants, extrêmement connectés numériquement, avec 70 % de la population qui a moins de 30 ans. C'est donc un pays ouvert et très conscient, contrairement aux clichés confortables qu'on entend chez nous... La demande existe autant sur l'occidental que sur l'oriental, et comme dans beaucoup de pays, les aspirations de la jeunesse vont bien plus loin que les législations en cours : le challenge va être de trouver le bon rythme dans l'implantation de ces changements.

L'Arabie fera-t-elle à votre avis une ouverture vers le monde des arts en général ?
Je crois beaucoup à l'effet boule de neige en matière culturelle. L'audace, sans qu'elle soit nécessairement provocatrice, peut créer une espèce de jurisprudence et modifier les normes : un seul évènement culturel à fort potentiel symbolique peut en créer de nouvelles et consolider durablement les acquis.
Les six concerts de Yanni avaient pour la première fois des musiciens hommes et femmes sur scène, mais aussi et surtout un public absolument mixte sans aucune forme de discrimination. On parle ici non pas de quelques centaines, mais de plus de quinze mille spectateurs sur six soirs, c'est considérable !

Vous êtes également présents aux Émirats ? Comment y évaluez-vous la scène musicale ?
Nous avons organisé beaucoup d'évènements musicaux aux Émirats depuis les années 90. Ce marché est aujourd'hui largement compétitif et saturé. Il est constitué de plusieurs micromarchés : britannique, libanais, indo-pakistanais, expatriés arabes et marginalement locaux émiratis. Le marché saoudien est très majoritairement local, les expatriés y sont très minoritaires.

Le producteur de spectacles y a présenté 6 spectacles de Yanni et en prépare d'autres pour bientôt. « C'est une activité trop récente pour avoir du recul et de la synthèse », estime-t-il toutefois.
Comment avez-vous percé la scène saoudienne ?Buzz Productions a répondu à un appel d'offres du gouvernement saoudien, qui a présélectionné une dizaine de sociétés internationales...

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