Le président français Emmanuel Macron a dénoncé mardi les propos "inacceptables" du président syrien, Bachar el-Assad, qui a estimé que la France, "fer de lance du terrorisme", n'avait de fait pas la légitimité pour parler du processus de paix en Syrie.
Le ton est brutalement monté lundi soir entre Paris, soutien de la première heure de l'opposition syrienne, et Damas sur l'issue du conflit en Syrie qui a fait plus de 340.000 morts et des millions de réfugiés depuis mars 2011. Près de sept ans après le début de la guerre - qui a commencé par un mouvement de contestation pacifique avant d'être réprimé puis rejoint par des groupes djihadistes armés -, les pourparlers de paix sont toujours au point mort.
La huitième série de discussions menées sous l'égide de l'ONU s'est achevée jeudi dernier à Genève sur un constat d'échec. Joignant sa voix à celle de l'ONU, la France a renvoyé la responsabilité de cette "occasion ratée" au régime de Damas, accusé de torpiller les efforts de paix.
"La France a été le fer de lance du terrorisme et ses mains sont couvertes de sang syrien depuis les premiers jours et ils n'ont pas changé fondamentalement de position", a répliqué lundi soir Bachar el-Assad.
"Ceux qui soutiennent le terrorisme n'ont pas le droit de parler de paix", a-t-il ajouté devant des journalistes, à l'heure où Emmanuel Macron souhaite lancer une nouvelle initiative visant à raviver le processus de paix une fois la guerre contre l'Etat islamique terminée.
Assad a "massacré son peuple"
Dans la nuit de lundi à mardi, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, en visite à Washington, a répondu devant des journalistes que le président syrien n'avait pas le droit de "donner des leçons".
"D'abord, M. Bachar el-Assad ne me semble pas vraiment en situation de pouvoir affirmer une prise de position politique tant qu'il est dépendant de la Russie et de l'Iran. Ensuite, quand on a été le premier à libérer (de prison) les jihadistes de Daech (acronyme arabe de l'Etat islamique), on ne donne pas de leçon. Et enfin, quand on a passé son temps à massacrer son peuple, on a généralement un peu plus de discrétion", a-t-il expliqué.
S'exprimant à l'issue d'un entretien avec le secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg mardi à l'Elysée, Emmanuel Macron a, lui, jugé "déplacés" les propos tenus par son homologue syrien.
"Nous avons sur le plan militaire une priorité, la guerre contre Daech, c'est pour cela que ces propos sont inacceptables", a déclaré le chef de l'Etat français. "Si quelqu'un a combattu et peut gagner d'ici la fin février contre Daech, c'est la coalition internationale (emmenée par les Etats-Unis et à laquelle la France participe-ndlr)", a-t-il ajouté. "Tous les autres ont eu des ambiguïtés, tous les autres ont eu de priorités, c'était de frapper leurs opposants, pas de frapper les terroristes. Nous, nous avons été cohérents dès le début parce que nous avons un ennemi cet ennemi c'est Daech".
Estimant que le processus d'Astana initié par la Russie, l'Iran et la Turquie ne permettrait d'aboutir qu'à une paix précaire au vu de son caractère "non inclusif", le chef de l'Etat a insisté sur l'importance de réunir autour de la table l'ensemble des parties prenantes. "Nous comptons travailler avec nos partenaires de manière très inclusive à un processus où les représentants de Bachar el-Assad seront là - puisqu'il est aujourd'hui à la tête du pays - mais où il est indispensable que l'ensemble des oppositions soient présentes et que nous ayons un processus politique et électoral qui permettent à l'ensemble des Syriens de pouvoir s'y exprimer", a-t-il dit.
"Je ne crois ni à la résolution d'un conflit par des puissances extérieures qui voudraient imposer une paix qui viendrait d'eux, je ne crois pas davantage à la complaisance avec quelqu'un qui pense que son pays se résume à lui-même", a-t-il ajouté, à l'adresse de Bachar el-Assad.
"Le peuple syrien a un ennemi, c'est un constat que je fais, il y a des millions de Syriens qui vivent aujourd'hui en dehors de la Syrie. Ces Syriens-là ont un ennemi, il s'appelle Bachar el-Assad".
Déclenché en 2011, le conflit en Syrie a fait plus de 340.000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.
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L 'attitude parfois singulière de l 'administration américaine a fait migrer progressivement le centre de gravité de la diplomatie mondiale de Washington vers Paris. il y est désormais solidement ancré . Emmanuel Macron est consulté intensément par une multitude de nations pour intercéder auprès de l'indéchiffrable et énigmatique président Trump avec qui il a réussit à maintenir une relation très intime et fraternelle malgré certains différents. Il a connus plus de succès diplomatiques en 6 mois que ses prédécesseurs en plusieurs décennies (travailleurs détaché en Europe, crise libanaise , présidence de l'Unesco , réconciliation libyenne , coopération sahélienne, intermédiation au golfe persique et au Kurdistan irakien, mise en lumière du drame des Rohingyas et des chrétiens d'orient...) A une diplomatie de prestige se conjugue également une diplomatie d'intérêt avec de nombreux succès commerciaux notamment au golfe persique Gardien de la forteresse Europe il a été unanimement coopté par ses pairs pour porter la voix de l'union ... il bat désormais la mesure d' un nouvel ordre mondial Et parce qu' 'il a placé son ego après l'atténuation de la souffrance humaine Emmanuel Macron a accepté de prendre parole avec Bachar le boucher de damas pour que soit encore viable cette Syrie ou règne désormais seuls la peur et l'anéantissement de l'espoir. l histoire jugera Bachar et ses alliés si la justice des hommes n'y parvient pas.
ANDRE HALLAK
22 h 29, le 19 décembre 2017