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Économie - Institutions

Le Conseil économique et social officialise son nouveau départ

Doté d'un nouveau conseil d'administration, le CES doit maintenant fixer la composition de ses commissions spécialisées et élaborer son budget.

La photo de famille du nouveau Conseil économique et social. Photo DR

Le Conseil économique et social (CES) est-il à l'aube d'une évolution majeure de son rôle au Liban, négligé aussi bien par les institutions publiques que par les représentants du secteur privé depuis sa création en 1995 ? Tel est le message qu'ont voulu faire passer les membres de cette assemblée consultative rattachée au Conseil des ministres, réunis hier au centre-ville de Beyrouth afin de désigner son nouveau conseil d'administration pour trois ans.

« Vous allez commencer à voir la différence », a ainsi promis à L'Orient-Le Jour le nouveau président du CES, Charles Arbid, actuel président de la Lebanese Franchise Association, peu après son élection. M. Arbid succède ainsi à Roger Nasnas, président d'AXA Middle East et premier président du CES désigné en 2001. Pas moins de dix membres du gouvernement, réunis autour du Premier ministre Saad Hariri, étaient notamment présents pour l'annonce des résultats. Ce dernier a notamment estimé dans son discours que le CES était « un des piliers de l'État moderne », considérant que l'élection de son conseil d'administration représentait « une étape de plus dans le travail du gouvernement pour restaurer la confiance » et « revitaliser » les institutions du pays.

 

(Pour mémoire : Le gouvernement nomme 71 membres du Conseil économique et social)

 

« Feuille de route »
La désignation d'un nouveau conseil d'administration pour diriger le CES s'inscrit dans le prolongement de la nomination de ses 71 membres choisis parmi les représentants des différents corps professionnels et secteurs d'activité, et dont les candidatures ont été approuvées le 12 octobre par le Conseil des ministres. « Le nouveau conseil d'administration du CES a été désigné par 61 membres réunis pour l'occasion », a précisé Max Zaccar, président de l'Association des compagnies d'assurances au Liban (ACAL) et membre du CES, présent hier.

Le nouveau conseil d'administration comprend désormais : le secrétaire général de la Confédération générale des travailleurs du Liban (CGTL), Saadeddine Hamidi Sakr, reconduit à son poste de vice-président ; le président de la CGTL, Béchara Asmar ; le président de la Fédération libanaise des Chambres de commerce, Mohammad Choucair ; le vice-président de l'Association des industriels, Georges Nasraoui ; Anis Abou Diab et Youssef Bassam (tous deux issus du milieu enseignant) ; et enfin les économistes Gretta Saab et Salaheddine Osseirane. « Cette répartition allie compétence et équilibre confessionnel », a noté pour sa part M. Zaccar. Pour rappel, Mohammad Seifeddine avait été désigné directeur général de ce conseil le 12 octobre.

Le CES est une assemblée consultative créée par la loi 389 du 12 janvier 1995. Il est inspiré du modèle français et consacré par les accords de Taëf en 1989. Son rôle consiste à institutionnaliser le dialogue entre les différents représentants du secteur privé et de formuler des recommandations pour orienter les politiques économique et sociale du gouvernement. Si le CESE (Conseil économique, social et environnemental) français est périodiquement décrié pour son manque d'efficacité, sa version libanaise n'a pour sa part jamais été pleinement opérationnelle, faute de volonté politique pour le doter des moyens pourtant fixés par la loi de lui permettre d'accomplir sa mission depuis la nomination de M. Nasnas en 2001. Une situation qui avait obligé ce dernier à gérer les affaires courantes avec les moyens du bord après l'expiration de son mandat, en 2004. « J'espère que l'État va donner les moyens à ce CES de réussir et d'aller de l'avant », a affirmé M. Nasnas en marge de l'événement, se déclarant « optimiste » pour la suite. « Ce qui est important, c'est de privilégier le dialogue national afin de définir la meilleure stratégie pour développer le pays », a-t-il ajouté.

M. Arbid a pour sa part félicité son prédécesseur pour avoir continué de maintenir le CES à flot pendant plus de 15 ans et a assuré que la nomination du conseil d'administration allait initier une nouvelle dynamique dans l'exercice de la mission de cette institution. « La priorité maintenant, c'est de former les huit commissions spécialisées dont les présidents seront élus à la mi-janvier. Nous allons également élaborer pour le CES un budget qui lui permettra d'assurer pleinement sa mission », a-t-il exposé. De fait, cette assemblée pourrait bien servir à faire passer le message d'une partie du secteur privé qui reste opposé aux nouvelles mesures fiscales adoptées en octobre par le Parlement pour financer la nouvelle grille des salaires de la fonction publique. En marge de l'événement, M. Choucair a en effet confié que « les représentants du secteur privé s'apprêtaient à présenter au gouvernement une politique fiscale plus moderne ».

 

Pour mémoire

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